INDIGNATIONS 5
- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
J'ai plutôt l'impression, d'après mes brèves recherches, que c'est le Grand Robert qui est ainsi désigné. À chaque fois que je cherche une définition suivie de cette référence, Google livres me renvoie vers cet ouvrage. Le TLFi, encore une fois, donne des références, relève des faits de langue et s'interdit toute normativité. Les encyclopédies d'avant le XXe siècle se permettaient parfois des jugements moraux sur les personnages présentés. Vers la moitié du XXe siècle, on a voulu en finir avec cette habitude et s'en tenir aux faits. C'est sans doute ce scrupule qui explique la relative absence de jugement dans le TLFi. Le travail consistant à juger quels mots ou quelles acceptions sont acceptables ou non est laissé aux autres dictionnaires. L'Académie le fait très bien.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
L'ennui est que le TLFi donne ainsi des renseignements qui font croire aux personnes non averties que ces emplois sont corrects et qu'elles peuvent y recourir. Nous l'avons constaté ici même.
Il mentionne des impropriétés sans mise en garde, et en cela contribue à répandre de mauvais usages. Alors, dans ces cas douteux, il devrait s'abstenir de faire état de pratiques qui sont condamnables.
Combien de fois n'avons-nous pas constaté que des membres du forum donnaient comme référence, pour se justifier d'un emploi contesté, de ce qui est écrit dans le TLFi ? Islwyn dit bien qu'il était prêt à se rallier à ce que préconisent toutes les références que j'ai données (neuf en tout, dix avec le Dictionnaire historique), et qu'il est revenu sur son idée parce que le TLFi dit que... C'est pernicieux.
Il mentionne des impropriétés sans mise en garde, et en cela contribue à répandre de mauvais usages. Alors, dans ces cas douteux, il devrait s'abstenir de faire état de pratiques qui sont condamnables.
Combien de fois n'avons-nous pas constaté que des membres du forum donnaient comme référence, pour se justifier d'un emploi contesté, de ce qui est écrit dans le TLFi ? Islwyn dit bien qu'il était prêt à se rallier à ce que préconisent toutes les références que j'ai données (neuf en tout, dix avec le Dictionnaire historique), et qu'il est revenu sur son idée parce que le TLFi dit que... C'est pernicieux.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Islwyn
- Messages : 1492
- Inscription : sam. 16 févr. 2013, 12:09
- Localisation : Royaume-Uni (décédé le 9 mars 2018)
Je ne crois pas que ce soit pernicieux. Le TLFi enregistre l'usage. Si cet usage s'avère éventuellement rare, le bon dictionnaire le dira. Ayant été de mon temps un peu lexicographe, j'ai tout espoir que les dictionnaires évolueront avec l'usage. Mais les dictionnaires « de pointe », pour ainsi dire, n'existent pas.Jacques a écrit : le TLFi dit que... C'est pernicieux.
Quantum mutatus ab illo
- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
Je comprends ce que vous voulez dire, Jacques, mais peut-on reprocher au TLF lui-même le fait qu'il soit consulté sans discernement et pour un autre usage que celui pour lequel il fut prévu ?
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
La personne qui va sur son site et y cherche une définition ne sait pas qu'il a une destination encyclopédique et non didactique, et prend tout pour argent comptant. Il faudrait sur la page d'accueil une mise en garde précisant ses objectifs. Mais une mention « usage critiqué » serait encore meilleure.Klausinski a écrit :Je comprends ce que vous voulez dire, Jacques, mais peut-on reprocher au TLF lui-même le fait qu'il soit consulté sans discernement et pour un autre usage que celui pour lequel il fut prévu ?
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Perkele
- Messages : 12918
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Quand quelqu'un qui, d'ordinaire, se soucie peu de l'exactitude de son langage, se décide à ouvrir un dictionnaire, il veut y trouver la permission d'employer un mot. Les mentions "emploi critiqué" lui échappent.
Il faudrait des dictionnaires conçu spécialement pour cet usage, aux définitions brèves et fermes.
Il faudrait des dictionnaires conçu spécialement pour cet usage, aux définitions brèves et fermes.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
« Un de ceux qui » suivi d’un verbe singulier me gêne depuis très longtemps, parce que, bien que je n’aie pas été élevé dans un milieu cultivé, cette erreur ne s’y commettait pas. On la rencontre si souvent de nos jours que j’avais fini, aidé par un collègue acceptant le singulier, par me dire qu’elle n’en était peut-être pas une. D’où ma satisfaction à constater ici que je ne me posais pas la question sans raison !Jacques a écrit :Lu ce matin sur Internet :
XY est l'un de ceux qui a appelé vendredi WZ à "démissionner" du Conseil constitutionnel.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je peux vous assurer que cette faute m'exaspère depuis fort longtemps. Moi non plus je ne viens pas d'un milieu cultivé ; il n'y avait dans ma famille que des ouvriers ou des petits employés du bas de l'échelle, mais je n'ai jamais entendu cela dans mon entourage.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Islwyn
- Messages : 1492
- Inscription : sam. 16 févr. 2013, 12:09
- Localisation : Royaume-Uni (décédé le 9 mars 2018)
Est-ce que cette faute se produit uniquement avec les verbes du premier groupe ? Je comprends facilement que l'on confond « un de ceux qui appellent / appelle » (mais que cela se produise également dans le passé composé m'étonne), mais la même erreur se fait-elle avec les verbes où la distinction entre singulier et pluriel est nette, p. ex. voit-on « un de ceux qui souscrit, qui dit, qui vend, qui peut... » ?
Quantum mutatus ab illo
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Je crois que cette faute peut se classer dans une rubrique qui s'intitulerait « oubli de l'antécédent » où on placerait aussi les fautes d'accord avec lequel, laquelle, lesquels, etc.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Ça sort souvent de la bouches d'hommes politiques, et censés avoir recu une instruction supérieure.
Des exemples que j'invente :
- l'idée pour lequel je me suis battu,
- nous avons pris des décisions, avec lequel nous espérons faire avancer les choses.
Essayez d'attraper au vol le prochain lequel émis par une personnalité publique : vous verrez que, dans la plupart des cas, il est mal accordé, c'est à dire pas accordé du tout.
Des exemples que j'invente :
- l'idée pour lequel je me suis battu,
- nous avons pris des décisions, avec lequel nous espérons faire avancer les choses.
Essayez d'attraper au vol le prochain lequel émis par une personnalité publique : vous verrez que, dans la plupart des cas, il est mal accordé, c'est à dire pas accordé du tout.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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