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Pour les sujets qui ne concernent pas les autres catégories, ou en impliquent plus d’une
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Jacques
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Message par Jacques »

Je reste en observation. Mais vos exemples me donnent à penser que j'ai déjà entendu ces mauvais accords.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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valiente
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Message par valiente »

Jacques-André-Albert a écrit :vous verrez que, dans la plupart des cas, il est mal accordé, c'est à dire pas accordé du tout.
Je suis de votre avis, il s'agit la plupart du temps d'un accord qui n'est pas fait, et non d'un accord mal fait. Etrangement, on retrouve bien plus souvent un nom féminin suivi de "lequel" plutôt qu'un nom masculin suivi de "laquelle".
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Klausinski
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Message par Klausinski »

Cette page prouve la fréquence du mauvais accord de lequel, qui reste pour moi une chose extrêmement étonnante, tout comme si des politiciens accordaient mal un adjectif avec son nom et disaient, par exemple : « employons les grandes moyens ».
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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valiente
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Message par valiente »

Il semble incroyable que nous puissions avoir autant d'exemples que cela sur le sujet.

J'ai l'impression que certains hommes politiques se perdent dans de trop longues phrases. :lol:

L'erreur est particulièrement choquante lorsque "lequel" suit presque immédiatement le mot auquel il se rapporte.
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Islwyn
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Message par Islwyn »

valiente a écrit :
L'erreur est particulièrement choquante lorsque "lequel" suit presque immédiatement le mot auquel il se rapporte.
Et là, en principe, un simple « qui » suffirait. Nos hommes politiques ne bafouilleraient-ils que des inepties ?
Quantum mutatus ab illo
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Jacques
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Message par Jacques »

Klausinski a écrit :Cette page prouve la fréquence du mauvais accord de lequel, qui reste pour moi une chose extrêmement étonnante, tout comme si des politiciens accordaient mal un adjectif avec son nom et disaient, par exemple : « employons les grandes moyens ».
C'est fou ! Je n'arrive pas à comprendre par quelle aberration on en vient à commettre de telles discordances. Le bon accord devrait venir de façon naturelle.
Dernière modification par Jacques le dim. 24 mars 2013, 7:49, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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valiente
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Message par valiente »

Jacques a écrit :Le bon accord devrait venir de façon naturelle.
Et si ce n'est pas le cas, l'oreille devrait être naturellement heurtée...
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Jacques
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Message par Jacques »

L'oreille des auditeurs l'est assurément.
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André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Jacques a écrit :Je n'ai pas à l'esprit de fautes avec lequel, etc. mais puisque vous le dites le fait ne peut pas être mis en doute, et j'ai bien dû en voir aussi.
La faute se voit beaucoup moins souvent qu'elle s'entend. Il y a une dizaine de jours, j'ai entendu un ancien Premier Ministre dire sur une radio quelque chose du genre "La personne auquel je pense..."
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Jacques
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Message par Jacques »

Entendu à la télévision : « Ses camarades lui ont adressé un dernier adieu ».
Adieu a deux sens :
– dans certaines régions bonjour (je vous recommande à Dieu) ;
– salut définitif, ultime salut (nous nous reverrons auprès de Dieu).
C'est le second cas en l'occurence. On ne peut dire adieu à quelqu'un qu'une seule fois.
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Klausinski
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Message par Klausinski »

Le Grand Robert définit le mot adieu ainsi : « Formule dont on se sert en prenant congé de qqn qu'on ne doit pas revoir de quelque temps ou qu'on ne doit jamais revoir ». Dans ce cas, il est possible de concevoir un « dernier adieu ». Je n'en donnerai qu'une preuve parmi tous les exemples d'autorité qui existent : on trouve, , à l'entrée « éternel » de l'édition en cours du dictionnaire de l'Académie française : « Un éternel adieu, un dernier adieu, un adieu adressé à une chose, à une personne que l'on ne doit jamais plus revoir, en particulier à un défunt. »
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
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Jacques
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Message par Jacques »

Je vois bien, mais l'idée qui domine largement dans la définition de l'Académie est une séparation définitive. En l'occurence, il s'agissait d'un militaire tué récemment. Ses camarades ne lui avaient certainement pas dit plusieurs fois adieu, c'était le premier et le seul. Si certaines situations, évoquées par l'Académie, évoquent une substitution à au revoir (dans le langage familier), ce n'était pas le cas. Ils venaient lui rendre un dernier hommage et lui dire adieu.
La tendance constante à l'emphase verbale, par répétition, adjectifs outranciers, redondances et pléonasmes les conduit à ne plus maîtriser leur vocabulaire pour l'adapter aux circonstances.
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Klausinski
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Message par Klausinski »

J'ai relu plusieurs fois votre message, Jacques, et cependant j'ai du mal à comprendre quelle différence vous faites entre le « dernier adieu » de l'Académie, adieu que l'on adresse « en particulier à un défunt », et celui de vos militaires. Le contexte n'est-il pas le même ? Dans l'édition de 1835, on trouve même ceci : « Je l'assistai à sa dernière heure , à ses derniers moments. Dire le dernier adieu. »
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shokin
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Message par shokin »

Être le dernier n'exclut pas d'être aussi le premier, s'il n'y en a qu'un. :)
Nous sommes libres. Wir sind frei. We are free. Somos libres. Siamo liberi.
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Jacques
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Message par Jacques »

Mais je l'ai expliqué.
L'Académie dit : Formule de politesse employée afin de prendre congé pour toujours ou pour longtemps. Adieu, monsieur ! Adieu donc ! Je ne vous dis pas adieu, car j'espère vous revoir. Adieu, à l'été prochain !
Un adieu ne peut être le dernier que s'il y en a eu d'autres avant. Là c'était le premier et le seul.
Je ne sais pas quelle est l'idée de l'Académie en parlant de dernier adieu, mais nous avons eu l'occasion de constater, malheureusement, qu'elle n'est pas à l'abri d'une gaffe. Disons qu'elle en fait beaucoup moins que les autres et offre un fort pourcentage d'authenticité, mais elle n'est pas infaillible. Pour moi dernier veut dire qui est le plus récent, ce qui implique qu'il y en eut d'autres avant.
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