INDIGNATIONS 5
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Nous avons déjà débattu de ce culte de l'euphémisme qui fait nommer des choses déplaisantes en employant des précautions de langage. J'ai expliqué qu'étant moi-même atteint de plusieurs handicaps, je déteste qu'on déguise ces faits sous des appellations qui m'agacent.
Au contraire, je pense que ces euphémismes dénotent une hypocrisie fâcheuse, ou au moins de la gêne, de l'embarras. On dresse un état des lieux objectif, en appelant un chat un chat, et ensuite on n'en parle plus.
Mais mon propos, aujourd'hui, plus que le politiquement correct, était de dénoncer l'enflure verbale qui donne des titres ronflants à des fonctions banales.
Au contraire, je pense que ces euphémismes dénotent une hypocrisie fâcheuse, ou au moins de la gêne, de l'embarras. On dresse un état des lieux objectif, en appelant un chat un chat, et ensuite on n'en parle plus.
Mais mon propos, aujourd'hui, plus que le politiquement correct, était de dénoncer l'enflure verbale qui donne des titres ronflants à des fonctions banales.
Dernière modification par Jacques le jeu. 11 avr. 2013, 17:45, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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- Inscription : mar. 11 sept. 2012, 9:16
Et que dire de la honte d'être la Seine-Inférieure ou la Loire-Inférieure !Claude a écrit :On peut ajouter les Basses-Alpes devenues Alpes-de-Haute-Provence.
Les Bas-Rhin a seul refusé ce procédé. Il est toujours Bas-Rhin.
Quand j'ai appris que les Côtes-du-Nord devenaient Côtes d'Armor, j'ai cru d'abord à un gag.
Dernière modification par jarnicoton le jeu. 11 avr. 2013, 11:04, modifié 1 fois.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Dans le même genre, on m'a toujours souhaité ma fête le 3 mai (il y a longtemps c'était le premier mai), j'ai cependant appris que d'aucuns le refusent parce que c'est Jacques le mineur, et qu'ils choisissent le 25 juillet parce qu'on fête alors Jacques le majeur.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Ça, c'est l'effet de la centralisation et la chasse aux particularismes. Quand un breton de Pont-l'Abbé va à Saint-Pol-de-Léon, il dit « je vais dans le Nord ». Pour ramener le troupeau des Français, désormais tous francophones, au bercail du gouvernement central, il importe que les repères géographiques soient pris de Paris, là où se trouve le point zéro des routes nationales.jarnicoton a écrit :Et que dire de la honte d'être la Seine-Inférieure ou la Loire-Inférieure !Claude a écrit :On peut ajouter les Basses-Alpes devenues Alpes-de-Haute-Provence.
Les Bas-Rhin a seul refusé ce procédé. Il est toujours Bas-Rhin.
Quand j'ai appris que les côtes-du-Nord devenaient Côtes d'Armor, j'ai cru d'abord à un gag.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
- Hippocampe
- Messages : 3113
- Inscription : dim. 17 avr. 2011, 18:15
Malvoyant est justifié, non-voyant est lamentable, nous en avons récemment et longuement discuté sur ce forum.
J'aborde une autre 'indignation'.
Mon vénéré prof de français en cinquième et quatrième nous mettait déjà en garde contre celle-ci : l'usage nimportequoillesque de "signifie".
La baisse de la croissance signifie la montée du chômage.
Un but supplémentaire signifie la qualification.
"A signifie B" veut dire que A et B ont à peu près la même signification.
Si on cherche la définition de "baisse de la croissance" et celle de "montée du chômage", on ne trouvera rien de similaire. Idem pour "but" et "qualification".
On peut dire que l'un entraîne l'autre (quand c'est justifié de le dire) mais non que l'un signifie l'autre.
Les sages paroles de feu mon vieux prof me reviennent à l'esprit car cette tournure lamentable prolifère dans les médias depuis quelques années.
Elle me fait penser aux mauvais élèves en maths qui dans un devoir, entre deux expressions mathématiques, mettent le signe "<=>" pour 'expliquer' leur enchaînement de pensées. Ce signe veut dire "équivalent à". Pas plus, pas moins. Pour les élèves qui ne savent pas si une affirmation en entraîne une autre ou si une affirmation est l'expression d'une autre dans un cas particulier, on met des "<=>" partout et personne ne voit qu'on n'a pas compris grand chose (personne... !).
Les journalistes, je l'espère, savent qu'un but n'est pas une qualification ni qu'une baisse de la croissance n'est une augmentation du chômage. N'empêche que nombreux sont ceux qui utilisent "signifie" comme articulation passe-partout entre deux idées. Quitte à dire n'importe quoi.
Ça m’énerve.
Ça m'indigne.
Mon indignation signifie que j'en parle ici.
H
J'aborde une autre 'indignation'.
Mon vénéré prof de français en cinquième et quatrième nous mettait déjà en garde contre celle-ci : l'usage nimportequoillesque de "signifie".
La baisse de la croissance signifie la montée du chômage.
Un but supplémentaire signifie la qualification.
"A signifie B" veut dire que A et B ont à peu près la même signification.
Si on cherche la définition de "baisse de la croissance" et celle de "montée du chômage", on ne trouvera rien de similaire. Idem pour "but" et "qualification".
On peut dire que l'un entraîne l'autre (quand c'est justifié de le dire) mais non que l'un signifie l'autre.
Les sages paroles de feu mon vieux prof me reviennent à l'esprit car cette tournure lamentable prolifère dans les médias depuis quelques années.
Elle me fait penser aux mauvais élèves en maths qui dans un devoir, entre deux expressions mathématiques, mettent le signe "<=>" pour 'expliquer' leur enchaînement de pensées. Ce signe veut dire "équivalent à". Pas plus, pas moins. Pour les élèves qui ne savent pas si une affirmation en entraîne une autre ou si une affirmation est l'expression d'une autre dans un cas particulier, on met des "<=>" partout et personne ne voit qu'on n'a pas compris grand chose (personne... !).
Les journalistes, je l'espère, savent qu'un but n'est pas une qualification ni qu'une baisse de la croissance n'est une augmentation du chômage. N'empêche que nombreux sont ceux qui utilisent "signifie" comme articulation passe-partout entre deux idées. Quitte à dire n'importe quoi.
Ça m’énerve.
Ça m'indigne.
Mon indignation signifie que j'en parle ici.
H
Car le feu s'est éteint, les oiseaux se sont tus et Ceinwen est partie.
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- Messages : 1230
- Inscription : mar. 11 sept. 2012, 9:16
A 88 ans ma mère prénommée Jacqueline se fait toujours souhaiter sa fête le premier mai. En revanche elle n'a pas compris pourquoi on voulait la lui déplacer. Je ne le savais pas non plus ; je le lui expliquerai dès que possible.Jacques a écrit :Dans le même genre, on m'a toujours souhaité ma fête le 3 mai (il y a longtemps c'était le premier mai), j'ai cependant appris que d'aucuns le refusent parce que c'est Jacques le mineur, et qu'ils choisissent le 25 juillet parce qu'on fête alors Jacques le majeur.
L'Eglise ferait bien, je crois, de décanoniser un saint "mineur" et de le rétrograder au rang de simple bienheureux. :D
Dernière modification par jarnicoton le jeu. 11 avr. 2013, 13:27, modifié 1 fois.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Votre mère a raison : qu'elle continue à s'accrocher. Moi non plus je ne cèderai pas. Mais c'est fou le nombre de gens qui ne sont pas des proches et me la souhaitent le 25 juillet. Il y a tant d'années que je leur dis que ce n'est pas mon jour, ils ne veulent rien entendre. Je crois que c'est vers 1963 que la saint-Jacques a été déplacée du 1er au 3 mai.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
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- Jacques-André-Albert
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- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Je viens de trouver en ligne des photos de vieux calendriers des postes, 1962 et 1968 : Les Saints Philippe et Jacques étaient bien fêtés le 11 mai.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- AliceAlasmartise.
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