INDIGNATIONS 6
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Les savants affirment que la notion de race n'a pas de sens, et qu'il n'en existe qu'une seule, la race humaine. À quelqu'un qui nous interrogeait sur la question (nous=DLF), et qui contestait « racisme », j'ai répondu ceci :
Le sens d'origine de race est celui d'un groupe dont les individus ont des critères communs, dans un sens large (famille, milieu, catégorie professionnelle ou sociale, etc.). Le glissement s'est fait naturellement vers l’idée de personnes ayant des caractères biologiques ou morphologiques acquis, des coutumes, des spécificités.
Le Dictionnaire de l’Académie française, dans sa première édition (1694), nous dit :
RACE. s. f. Lignée, lignage, extraction, tous ceux qui viennent d'une mesme famille. Il est d'une bonne race, d'une race illustre, ancienne. il sort, il vient d'une noble race, d'une race de gens de bien, il est de la race royale. les trois races des Rois de France. les Rois de la premiere, de la seconde, de la troisiéme race. il y a eu de grands hommes, de grands Princes dans cette race.
Race, se dit aussi des animaux domestiques, comme Chiens, chevaux, bestes à cornes. Ce chien, ce cheval est de bonne race.
Dans la septième (1878) on trouve cette nouvelle acception : Race, se dit, par extension, d'Une multitude d'hommes qui sont originaires du même pays, et se ressemblent par les traits du visage, par la conformation extérieure. La race caucasienne. La race mongole. La race juive. La race malaise. Les habitants de ce royaume, de cette province sont une belle race d'hommes. Il se dit également d'Une variété constante dans l'espèce humaine. La race blanche. La race noire. La race jaune.
Cet élargissement du sens premier vers celui d'ethnie permet une distinction en fonction d'une région d'origine et de caractères physiques devenus héréditaires. Si l'on n'accepte pas le mot « racisme », je dirais plus académiquement ethnophobie. Mais je ne vois pas de raison d'abandonner le vocabulaire actuel, qui ne paraît pas, dans son extension, en conflit avec l’étymologie.
Le sens d'origine de race est celui d'un groupe dont les individus ont des critères communs, dans un sens large (famille, milieu, catégorie professionnelle ou sociale, etc.). Le glissement s'est fait naturellement vers l’idée de personnes ayant des caractères biologiques ou morphologiques acquis, des coutumes, des spécificités.
Le Dictionnaire de l’Académie française, dans sa première édition (1694), nous dit :
RACE. s. f. Lignée, lignage, extraction, tous ceux qui viennent d'une mesme famille. Il est d'une bonne race, d'une race illustre, ancienne. il sort, il vient d'une noble race, d'une race de gens de bien, il est de la race royale. les trois races des Rois de France. les Rois de la premiere, de la seconde, de la troisiéme race. il y a eu de grands hommes, de grands Princes dans cette race.
Race, se dit aussi des animaux domestiques, comme Chiens, chevaux, bestes à cornes. Ce chien, ce cheval est de bonne race.
Dans la septième (1878) on trouve cette nouvelle acception : Race, se dit, par extension, d'Une multitude d'hommes qui sont originaires du même pays, et se ressemblent par les traits du visage, par la conformation extérieure. La race caucasienne. La race mongole. La race juive. La race malaise. Les habitants de ce royaume, de cette province sont une belle race d'hommes. Il se dit également d'Une variété constante dans l'espèce humaine. La race blanche. La race noire. La race jaune.
Cet élargissement du sens premier vers celui d'ethnie permet une distinction en fonction d'une région d'origine et de caractères physiques devenus héréditaires. Si l'on n'accepte pas le mot « racisme », je dirais plus académiquement ethnophobie. Mais je ne vois pas de raison d'abandonner le vocabulaire actuel, qui ne paraît pas, dans son extension, en conflit avec l’étymologie.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Perkele
- Messages : 12918
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Il me semble qu'il vaudrait mieux réserver le mot racisme au rejet des gens qui n'ont pas les mêmes caractéristiques ethniques et de trouver d'autres mots comme "antisémite", "xénophobe" pour désigner les différents cas de rejet d'autrui plutôt que de parler de "racisme anti-jeune", "racisme anti-gros" etc.
Cela dit, le suffixe "phobie" devrait être réservé à des peurs maladives plutôt qu'à des rejets culturels.
Cela dit, le suffixe "phobie" devrait être réservé à des peurs maladives plutôt qu'à des rejets culturels.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Je ne suis pas super savant ni super politique (à la Max Weber), mais je suis aussi d'avis que les races n'existent pas, du moins dans notre espèce (homo sapiens. Du point de vue éthique comme scientifique et même épistémologique, je me méfie de tout ce qui ressemble à de l'essentialisme. Il y a d'ailleurs peu d'essentialistes, il me semble. Les argumentations basées sur quelque forme d'essentialisme (des capacités ou attributs qui seraient innés) peuvent facilement être utilisées pour tenter de justifier des formes d'eugénisme, de hiérarchie douteuse ou encore même de méritocratie foireuse.
J'utilise donc très rarement le mot race et les mots de la même famille. A la place du mot racisme, je préfère la locution discrimination sociale.
Nous sommes toutes et tous des êtres vivants. La mort sait nous rappelle que nous sommes sur un pied d'égalité, le pied dans la tombe.
Mème les personnes qui voudraient éradiquer (de la même origine que race ? ou que rayon ?) le racisme se laissent tenter par le bouc émissaire.
Quand on va dans le détail, on distingue plusieurs sortes de discriminations sociales, plusieurs facteurs qui varient d'une personne à l'autre (préjugés, stéréotypes et divers autres biais).
Il paraît qu'il existe différentes sous-espèces ("races") au sein de certaines espèces (canis lupus familiaris), mais je ne m'y connais guère.
J'utilise donc très rarement le mot race et les mots de la même famille. A la place du mot racisme, je préfère la locution discrimination sociale.
Nous sommes toutes et tous des êtres vivants. La mort sait nous rappelle que nous sommes sur un pied d'égalité, le pied dans la tombe.
![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
Mème les personnes qui voudraient éradiquer (de la même origine que race ? ou que rayon ?) le racisme se laissent tenter par le bouc émissaire.
Quand on va dans le détail, on distingue plusieurs sortes de discriminations sociales, plusieurs facteurs qui varient d'une personne à l'autre (préjugés, stéréotypes et divers autres biais).
Il paraît qu'il existe différentes sous-espèces ("races") au sein de certaines espèces (canis lupus familiaris), mais je ne m'y connais guère.
Nous sommes libres. Wir sind frei. We are free. Somos libres. Siamo liberi.
- Perkele
- Messages : 12918
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
L'observation scientifique va de pair avec une taxinomie pour s'y reconnaître, pour savoir de quoi on parle, pour étudier et rendre compte des études.
Ainsi le monde vivant est classé en règnes (animal, végétal, minéral ) qui sont subdivisés à plusieurs reprises pour en arriver au genre (nous appartenons au genre humain).
Le genre est divisé en espèces, limites (nous attendons la preuve du contraire) de la possibilité de fertilité. En l'occurrence il est considéré que les hommes de l'espèce Cro-Magnon et les hommes de l'espèce Néandertal n'ont pu avoir de descendance commune.
Nous pouvons assister à des croisement au sein de l'espèce canine, l'espèce équine, l'espèce bovine mais pas entre-elles.
Et lorsque les populations sont sédentaires (ce qui était souvent le cas autrefois) , il se crée des populations qui présentent des caractéristiques génétiques et physiques communes. On ne peut nier qu'un teckel est fort différent d'un lévrier ou d'un molosse. On appelle cela des races. Je suis par exemple l'heureuse propriétaire d'un canidé de la famille canis canis et de la race labrador ainsi que d'un félidé de la famille felis catus de la race siamois.
Mais il existe aussi des canis canis et des felis catus qui se reproduisent au hasard des rencontres et qui donnent des petits que mon ami vétérinaire appelle des "street-corners".
Je n'aime pas le politiquement correct.
Ainsi le monde vivant est classé en règnes (animal, végétal, minéral ) qui sont subdivisés à plusieurs reprises pour en arriver au genre (nous appartenons au genre humain).
Le genre est divisé en espèces, limites (nous attendons la preuve du contraire) de la possibilité de fertilité. En l'occurrence il est considéré que les hommes de l'espèce Cro-Magnon et les hommes de l'espèce Néandertal n'ont pu avoir de descendance commune.
Nous pouvons assister à des croisement au sein de l'espèce canine, l'espèce équine, l'espèce bovine mais pas entre-elles.
Et lorsque les populations sont sédentaires (ce qui était souvent le cas autrefois) , il se crée des populations qui présentent des caractéristiques génétiques et physiques communes. On ne peut nier qu'un teckel est fort différent d'un lévrier ou d'un molosse. On appelle cela des races. Je suis par exemple l'heureuse propriétaire d'un canidé de la famille canis canis et de la race labrador ainsi que d'un félidé de la famille felis catus de la race siamois.
Mais il existe aussi des canis canis et des felis catus qui se reproduisent au hasard des rencontres et qui donnent des petits que mon ami vétérinaire appelle des "street-corners".
Je n'aime pas le politiquement correct.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Hippocampe
- Messages : 3114
- Inscription : dim. 17 avr. 2011, 18:15
L'humanité compte plusieurs races aux délimitations floues (les métis). De la même façon qu'il y a des races aux délimitations floues (les métis) chez les chats, les chiens, les ânes...
C'est un niveau de différenciation entre les humains.
Un niveau plus important est celui des espèces (au sens des espèces animales).
Depuis que quelques chimpanzés se sont mis debout, différentes espèces humaines ont existé. Elles ont parfois coexisté (exemple : néandertal et cromagnon, (Néandertal et Cromagnon ?)).
Entre des individus de deux races d'une même espèce ou de deux espèces existent des petites différences.
La grande différence est la suivante : deux individus de deux espèces différentes ne peuvent se reproduire ensemble sauf exceptionnellement en donnant la vie à des individus stériles alors que deux individus de deux races d'une même espèce peuvent se reproduire.
(S'ils sont de sexes différents, toutefois, mais ça va peut-être changer. Il s'agit d'une autre histoire.)
Deux choses concernant l'humanité sont notables.
En premier lieu : c'est que nous soyons tous de la même espèce : homo sapiens sapiens. Ça n'a pas toujours été le cas, comme je l'ai dit. Alors qu'il y a de très nombreuses espèces de libellules.
Ainsi, jadis, des hommes quittèrent l'Afrique et leurs descendants suivirent des routes différentes. Longtemps après, certains descendants vivaient en Europe de l'Ouest alors que d'autres vivaient en Australie. Progressivement leurs aspects se différencièrent. Certains Européens eurent récemment les moyens et l'idée de voyager loin et certains, en particulier, atterrirent en Australie. Des Européens et des Australiens se rencontrèrent. Ils n'avaient pas tout à fait la même bobine. Passé un moment de surprise, ils constatèrent qu'ils pouvaient faire plein de choses ensemble : grandir, manger, penser, parler, rire, pleurer, se reproduire, et enfin mourir.
Alors qu'une libellule machin-chose à deux points jaunes et une libellule machin-chose à trois points jaunes ne le peuvent pas : elles sont d'espèces différentes.
À noter que les scientifiques concernés pensent que des hommes de Néandertal et des hommes DU (Jacques...) Cromagnon ont coexisté sans se reproduire mais, au moins par moments, de manière pacifique.
Ce qui m’amène au second lieu, à la seconde chose notable concernant l'humanité, chose qui surprendrait les martiens s'ils venaient nous voir : quand des individus, humains, avec un gros cerveau, de races différentes, se rencontrent, certains éprouvent un gros malaise et certains même adoptent les uns envers les autres des comportement idiots voire délétères, chose qui ne se produit jamais quand des ânes de races différentes se rencontrent. Il arrive même qu'il soit pénible d'utiliser ou de penser le mot "race". C'est peut-être parce que les ânes parlent et pensent moins, pour autant que nous le pensions, qu'ils n'ont pas ce genre de souci.
Je rejoins Perkelensis.
C'est un niveau de différenciation entre les humains.
Un niveau plus important est celui des espèces (au sens des espèces animales).
Depuis que quelques chimpanzés se sont mis debout, différentes espèces humaines ont existé. Elles ont parfois coexisté (exemple : néandertal et cromagnon, (Néandertal et Cromagnon ?)).
Entre des individus de deux races d'une même espèce ou de deux espèces existent des petites différences.
La grande différence est la suivante : deux individus de deux espèces différentes ne peuvent se reproduire ensemble sauf exceptionnellement en donnant la vie à des individus stériles alors que deux individus de deux races d'une même espèce peuvent se reproduire.
(S'ils sont de sexes différents, toutefois, mais ça va peut-être changer. Il s'agit d'une autre histoire.)
Deux choses concernant l'humanité sont notables.
En premier lieu : c'est que nous soyons tous de la même espèce : homo sapiens sapiens. Ça n'a pas toujours été le cas, comme je l'ai dit. Alors qu'il y a de très nombreuses espèces de libellules.
Ainsi, jadis, des hommes quittèrent l'Afrique et leurs descendants suivirent des routes différentes. Longtemps après, certains descendants vivaient en Europe de l'Ouest alors que d'autres vivaient en Australie. Progressivement leurs aspects se différencièrent. Certains Européens eurent récemment les moyens et l'idée de voyager loin et certains, en particulier, atterrirent en Australie. Des Européens et des Australiens se rencontrèrent. Ils n'avaient pas tout à fait la même bobine. Passé un moment de surprise, ils constatèrent qu'ils pouvaient faire plein de choses ensemble : grandir, manger, penser, parler, rire, pleurer, se reproduire, et enfin mourir.
Alors qu'une libellule machin-chose à deux points jaunes et une libellule machin-chose à trois points jaunes ne le peuvent pas : elles sont d'espèces différentes.
À noter que les scientifiques concernés pensent que des hommes de Néandertal et des hommes DU (Jacques...) Cromagnon ont coexisté sans se reproduire mais, au moins par moments, de manière pacifique.
Ce qui m’amène au second lieu, à la seconde chose notable concernant l'humanité, chose qui surprendrait les martiens s'ils venaient nous voir : quand des individus, humains, avec un gros cerveau, de races différentes, se rencontrent, certains éprouvent un gros malaise et certains même adoptent les uns envers les autres des comportement idiots voire délétères, chose qui ne se produit jamais quand des ânes de races différentes se rencontrent. Il arrive même qu'il soit pénible d'utiliser ou de penser le mot "race". C'est peut-être parce que les ânes parlent et pensent moins, pour autant que nous le pensions, qu'ils n'ont pas ce genre de souci.
Je rejoins Perkelensis.
Car le feu s'est éteint, les oiseaux se sont tus et Ceinwen est partie.
Devons-nous extirper les races par la racine ? ![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
Dernière modification par shokin le mar. 30 avr. 2013, 14:05, modifié 1 fois.
Nous sommes libres. Wir sind frei. We are free. Somos libres. Siamo liberi.
- Hippocampe
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- Inscription : dim. 17 avr. 2011, 18:15
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
POT DE YAOURT
Un sujet probablement déjà traité.
« Des racines et des ailes », hier soir. La commentatrice raconte que l’on conservait jadis je ne sais plus quelle marchandise dans des barriques de vin. Elle voulait dire que les barriques contenaient alors autre chose que du vin.
J’ai appris et appliqué longtemps scrupuleusement la règle qui veut que l’on relie le contenant au contenu par « de » quand le contenu est effectivement dans le contenant : un verre d’eau contient de l’eau, tandis qu’un verre à eau est vide ou contient autre chose que de l’eau. Cette règle est de moins en moins respectée. Mais j’ai moi-même des difficultés à nommer « pot à yaourt » le récipient qui, d’abord « pot de yaourt », n’a plus aucune utilité après qu’on l’a vidé de son contenu.
« Des racines et des ailes », hier soir. La commentatrice raconte que l’on conservait jadis je ne sais plus quelle marchandise dans des barriques de vin. Elle voulait dire que les barriques contenaient alors autre chose que du vin.
J’ai appris et appliqué longtemps scrupuleusement la règle qui veut que l’on relie le contenant au contenu par « de » quand le contenu est effectivement dans le contenant : un verre d’eau contient de l’eau, tandis qu’un verre à eau est vide ou contient autre chose que de l’eau. Cette règle est de moins en moins respectée. Mais j’ai moi-même des difficultés à nommer « pot à yaourt » le récipient qui, d’abord « pot de yaourt », n’a plus aucune utilité après qu’on l’a vidé de son contenu.
- Claude
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- Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
- Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.
Re: POT DE YAOURT
Si vous faites la liaison vous prenez le risque qu'on vous demande le pote à qui ?André (Georges, Raymond) a écrit :[...] Mais j’ai moi-même des difficultés à nommer « pot à yaourt » le récipient qui, d’abord « pot de yaourt », n’a plus aucune utilité après qu’on l’a vidé de son contenu.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je pense qu'on ne dit pas pot à fleurs, bien que ce soit grammaticalement correct (on dit bien un bac à fleurs), mais toujours pot de fleurs, parce que d'une part c'est une formule quasiment figée par l'usage populaire, qui en fait une sorte de nom composé, et d'autre part parce qu'en principe un tel pot est rarement vide et est censé toujours contenir des fleurs.Islwyn a écrit :Et quid, au poste de recyclage, de l'ordre « ne pas jeter de pot de fleurs » ?
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).