INDIGNATIONS 6
- Jacques
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C'est peut-être une différence de culture : les Allemands sont des gens disciplinés. Si on leur explique qu'un blocage des salaires et un allongement de l'âge de la retraite sont nécessaires pour les raisons X Y Z de redressement économique, ils accepteront la contrainte. Dans les mêmes circonstances les Français descendront dans la rue pour défiler. Si on explique aux Allemands qu'il ne faut pas franchir telle limite parce qu'il y a du danger, ils respectent l'interdiction, alors que vous savez ce qui se passe en France.
Les lexicologues allemands ont constaté que le mot Elektrizität s'accorde mal d'un pluriel, ils disent qu'ils n'y a pas de pluriel.
Bizarrement, malgré le relent antigermanique dû à la guerre que je n'arrive pas à dominer, je me sens plus allemand que français dans des circonstances de ce genre, étant naturellement porté au respect des règles.
Les lexicologues allemands ont constaté que le mot Elektrizität s'accorde mal d'un pluriel, ils disent qu'ils n'y a pas de pluriel.
Bizarrement, malgré le relent antigermanique dû à la guerre que je n'arrive pas à dominer, je me sens plus allemand que français dans des circonstances de ce genre, étant naturellement porté au respect des règles.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
S'il y a un forum qui parle de la Deutsche Sprache, je suis partant.Jacques a écrit :Je crois que raisonnablement nous devrons en effet faire taire notre curiosité et revenir à notre bon vieux dialecte françois.André (Georges, Raymond) a écrit :J’ai toujours quelques scrupules à m’étendre sur des points qui n’ont rien à voir avec la langue française.
On se permet une petite digression de temps à autre, mais en restant dans la mesure. Merci pour ces précisions que vous avez données
Nous sommes libres. Wir sind frei. We are free. Somos libres. Siamo liberi.
- Hippocampe
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Je n’ai pas trouvé d’équivalent allemand de « Français notre belle langue ».
Votre impression, Jacques, de vous sentir plus allemand que français en ce qui concerne le respect des règles, que je partage en une certaine mesure, pourrait donner lieu à de longs développements !
Vous avez globalement raison : la discipline dont font preuve les Allemands, par exemple quant au code de la route, reste supérieure à celle des Français. Il y a une dizaine d’années, m’étant rendu à vélo d’un quartier périphérique d’Osnabrück vers le centre-ville, et après en être descendu pour passer dans une rue piétonne, je me suis vu vertement rabrouer par un quidam pour avoir mis le pied droit sur la pédale gauche et avoir commencé à utiliser mon engin comme une patinette. Je n’imagine une telle intervention dans aucune ville française. Le respect des règles peut aller en Allemagne (il me semble bien que cela n’est guère différent en Suisse, y compris francophone) jusqu’au comportement que les Français appellent la délation : si un villageois juge qu’une voiture passe trop vite devant chez lui, il peut facilement téléphoner à la police après avoir relevé l’immatriculation du véhicule.
Mais il n’est pas difficile de trouver des Français respectueux des règles et des Allemands indisciplinés jusqu’à laisser traîner en forêt toutes sortes de détritus lors des sorties traditionnelles du Premier Mai. Toute généralisation est à manier avec prudence, a fortiori concernant la France, où l’on est sans doute un peu plus individualiste qu’ailleurs. Et je me demande si une enquête sur le thème de l’attention portée aux réglementations donnerait les mêmes résultats dans toutes les régions de l’Hexagone.
Votre impression, Jacques, de vous sentir plus allemand que français en ce qui concerne le respect des règles, que je partage en une certaine mesure, pourrait donner lieu à de longs développements !
Vous avez globalement raison : la discipline dont font preuve les Allemands, par exemple quant au code de la route, reste supérieure à celle des Français. Il y a une dizaine d’années, m’étant rendu à vélo d’un quartier périphérique d’Osnabrück vers le centre-ville, et après en être descendu pour passer dans une rue piétonne, je me suis vu vertement rabrouer par un quidam pour avoir mis le pied droit sur la pédale gauche et avoir commencé à utiliser mon engin comme une patinette. Je n’imagine une telle intervention dans aucune ville française. Le respect des règles peut aller en Allemagne (il me semble bien que cela n’est guère différent en Suisse, y compris francophone) jusqu’au comportement que les Français appellent la délation : si un villageois juge qu’une voiture passe trop vite devant chez lui, il peut facilement téléphoner à la police après avoir relevé l’immatriculation du véhicule.
Mais il n’est pas difficile de trouver des Français respectueux des règles et des Allemands indisciplinés jusqu’à laisser traîner en forêt toutes sortes de détritus lors des sorties traditionnelles du Premier Mai. Toute généralisation est à manier avec prudence, a fortiori concernant la France, où l’on est sans doute un peu plus individualiste qu’ailleurs. Et je me demande si une enquête sur le thème de l’attention portée aux réglementations donnerait les mêmes résultats dans toutes les régions de l’Hexagone.
- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
En conclusion, on trouve un pourcentage plus élevé d'indisciplinés en France.
Mon professeur autrichien nous avait raconté que dans son pays on est très strict sur le respect des règlements, mais qu'à force de vivre en France il avait pris les mauvaises habitudes des indigènes. Un jour, à Vienne, il était sorti du tramway du mauvais côté, alors que le véhicule, de surcroît, n'était pas complètement arrêté. Un agent de police l'ayant interpellé, il avait pris l'air de quelqu'un qui ne comprend pas, et avait répondu avec un accent bien français : Isch chprèsche nischt, en prononçant le CH à la française comme dans chapeau. Le policier a laissé courir, se disant sans doute que ce n'était pas étonnant de la part d'un Français.
À ce sujet la marraine de notre fils, qui est allemande (de la Sarre), m'a fait une réponse surprenante. Je lui demandais : « Comment prononces-tu Küche ? » (j'avais encore un peu de mal à donner le son juste). Et elle m'a dit kusche (toujours avec le CH de chapeau). Quand j'ai donné le motif de ma question, elle m'a dit : « Chez nous on ne s'embête pas avec ça ».
Mon professeur autrichien nous avait raconté que dans son pays on est très strict sur le respect des règlements, mais qu'à force de vivre en France il avait pris les mauvaises habitudes des indigènes. Un jour, à Vienne, il était sorti du tramway du mauvais côté, alors que le véhicule, de surcroît, n'était pas complètement arrêté. Un agent de police l'ayant interpellé, il avait pris l'air de quelqu'un qui ne comprend pas, et avait répondu avec un accent bien français : Isch chprèsche nischt, en prononçant le CH à la française comme dans chapeau. Le policier a laissé courir, se disant sans doute que ce n'était pas étonnant de la part d'un Français.
À ce sujet la marraine de notre fils, qui est allemande (de la Sarre), m'a fait une réponse surprenante. Je lui demandais : « Comment prononces-tu Küche ? » (j'avais encore un peu de mal à donner le son juste). Et elle m'a dit kusche (toujours avec le CH de chapeau). Quand j'ai donné le motif de ma question, elle m'a dit : « Chez nous on ne s'embête pas avec ça ».
Dernière modification par Jacques le lun. 06 mai 2013, 17:34, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Il est vrai que nous sommes aussi "connus" pour être diszipliniert. Pas plus tard qu'hier soir, j'entendais à la radio suisse romande un gars qui allait chez une Québécoise qui vit depuis plus de trente ans en Suisse. Il lui demande entre autres quelles différences il y a entre les Québécois et les Suisses. Elle lui répond entre autres que nous sommes disciplinés, que les Québécois sont plus spontanés.
Bon, et au sein de la Suisse, on aime bien à dire que les Suisses Allemands sont plus diszipliniert que les Suisses Romands.
Bon, nous n'allons pas forcément noter la plaque de char si celui-ci est passé ben vite pis qu'ya pas eu d'accident. Mais c'est sûr, s'il y a accident, on va le faire.
Ostie qu'chus tombé en amour avec l'accent québécois ! J'capote ben raide à chaque fois que j'l'entends.
Il y a même Marie-Thérèse Porchet qui a appris le Schwyzertütsch.
Bon, et au sein de la Suisse, on aime bien à dire que les Suisses Allemands sont plus diszipliniert que les Suisses Romands.
Bon, nous n'allons pas forcément noter la plaque de char si celui-ci est passé ben vite pis qu'ya pas eu d'accident. Mais c'est sûr, s'il y a accident, on va le faire.
Ostie qu'chus tombé en amour avec l'accent québécois ! J'capote ben raide à chaque fois que j'l'entends.
Il y a même Marie-Thérèse Porchet qui a appris le Schwyzertütsch.
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- Hippocampe
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Quelques remarques.
1
J'ai entendu dire que le nazisme s'était développé plus facilement en Allemagne qu'il n'aurait pu le faire ailleurs car les Allemands sont particulièrement disciplinés. Je ne me souviens pas de l'avoir lu sous la plume d'un historien.
Est-ce de l'Histoire de Café du Commerce ou y a-t-il un peu de vérité là-dedans ?
(Je n'oublie pas que les nazis ont été aidés par nombre de Français et d'autres, ne glissons pas dans un autre débat, qui, d'ailleurs, ne concerne pas trop le thème de notre forum.)
2
Les Allemands ont l'habitude curieuse d'en fin de subordonnée le verbe rejeter. Cela provoque le fait que ce n'est qu'en fin de phrase qu'on ce que notre interlocuteur veut dire comprend.
Alors qu'en français on le devine avant la fin de la phrase.
Or on constate qu'en France les débatteur on tendance à couper leurs interlocuteurs dès qu'ils croient voir où ils veulent en venir alors qu'en Allemagne on l'écoute jusqu'au bout avant de répondre.
Les dialogues allemands sont plus agréables.
Ce respect dans la forme de l'interlocuteur vient sans soute pour une part du respect de cet interlocuteur dans le fond mais est-il vrai que l'emplacement des verbes subordonnés en fin de proposition y est pour quelque chose ? Je l'ai entendu dire plusieurs fois.
(Vous notez que je reviens là habilement au thème de notre forum.)
3
Il paraît que dans les entreprises allemandes tout le monde quitte le travail à 17 h ou à 18 h alors qu'en France on passe pour un fumiste si on part avant 19 h quand ce n'est pas à 20 h dans certaines société à la culture furieuse. Est-ce vrai ? Je demande la confirmation à tout hasard mais je crois bien savoir que c'est vrai.
Par ailleurs, toujours en entreprise, quand une réunion est prévue à 9 h 15, en Allemagne elle commence réellement à 9 h 15 là où en France elle commence mollement à 9 h 30 parce qu'il n'y a plus qu'un retardataire?
Là j'ai plus besoin de confirmation.
Je préfère le système allemand.
(Je requitte le thème de notre forum.)
4
Il me semble qu'en Scandinavie on respecte aussi plus les règles qu'en France.
5
Qu'en est-il des règles de grammaire ? Les respecte-t-on plus dans ces pays-là ?
(Et enfin, très habilement, je reviens au thème du forum, j'espère que personne n'aura remarqué les digressions.)
1
J'ai entendu dire que le nazisme s'était développé plus facilement en Allemagne qu'il n'aurait pu le faire ailleurs car les Allemands sont particulièrement disciplinés. Je ne me souviens pas de l'avoir lu sous la plume d'un historien.
Est-ce de l'Histoire de Café du Commerce ou y a-t-il un peu de vérité là-dedans ?
(Je n'oublie pas que les nazis ont été aidés par nombre de Français et d'autres, ne glissons pas dans un autre débat, qui, d'ailleurs, ne concerne pas trop le thème de notre forum.)
2
Les Allemands ont l'habitude curieuse d'en fin de subordonnée le verbe rejeter. Cela provoque le fait que ce n'est qu'en fin de phrase qu'on ce que notre interlocuteur veut dire comprend.
Alors qu'en français on le devine avant la fin de la phrase.
Or on constate qu'en France les débatteur on tendance à couper leurs interlocuteurs dès qu'ils croient voir où ils veulent en venir alors qu'en Allemagne on l'écoute jusqu'au bout avant de répondre.
Les dialogues allemands sont plus agréables.
Ce respect dans la forme de l'interlocuteur vient sans soute pour une part du respect de cet interlocuteur dans le fond mais est-il vrai que l'emplacement des verbes subordonnés en fin de proposition y est pour quelque chose ? Je l'ai entendu dire plusieurs fois.
(Vous notez que je reviens là habilement au thème de notre forum.)
3
Il paraît que dans les entreprises allemandes tout le monde quitte le travail à 17 h ou à 18 h alors qu'en France on passe pour un fumiste si on part avant 19 h quand ce n'est pas à 20 h dans certaines société à la culture furieuse. Est-ce vrai ? Je demande la confirmation à tout hasard mais je crois bien savoir que c'est vrai.
Par ailleurs, toujours en entreprise, quand une réunion est prévue à 9 h 15, en Allemagne elle commence réellement à 9 h 15 là où en France elle commence mollement à 9 h 30 parce qu'il n'y a plus qu'un retardataire?
Là j'ai plus besoin de confirmation.
Je préfère le système allemand.
(Je requitte le thème de notre forum.)
4
Il me semble qu'en Scandinavie on respecte aussi plus les règles qu'en France.
5
Qu'en est-il des règles de grammaire ? Les respecte-t-on plus dans ces pays-là ?
(Et enfin, très habilement, je reviens au thème du forum, j'espère que personne n'aura remarqué les digressions.)
Car le feu s'est éteint, les oiseaux se sont tus et Ceinwen est partie.
Dans le fond, s'il n'y a pas de soute, il n'y a pas de bagage culturel.Hippocampe a écrit :Ce respect dans la forme de l'interlocuteur vient sans soute pour une part du respect de cet interlocuteur dans le fond
![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
Il est vrai que cet ordre différent des mots peut faire varier, entre autres, notre manière d'écouter une dictée.
Même en français, il arrive que nous devions écouter la suite, parfois lointaine, de la phrase ou du texte pour savoir comment s'écrit un mot.
En Suisse, nous finissons en général entre 17h00 et 19h00, dépendant des métiers. Les élèves (en école obligatoire) ont souvent comme horaires 08h00-11h30, 13h30-1530, dépendant, là encore, des cantons. Les travailleurs à plein temps font souvent 0800-12h00-1330-18h00. En général, le plein temps suisse correspond à environ 42 heures par semaine. [Nous rigolons un peu quand on entend "les 35 heures" en France. Enfin, pas tant que ça. Je suis un adepte du travail à temps partiel.]
Dernière modification par shokin le lun. 06 mai 2013, 16:16, modifié 1 fois.
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Oui c'est vrai. Après que mon gentil patron eut fusionné avec un confrère pourri, la mentalité de l'autre boîte avait été imposée. À l'époque nous étions à la semaine de 39 heures. Celui qui faisait ses 39 pile était considéré comme un mauvais employé et sanctionné (persécutions en tous genres, amputation du salaire variable). Celui qui en faisait 42 ou 43 « ne faisait pas beaucoup d'efforts » et subissait également des repésailles plus ou moins déguisées. Le bon employé était celui qui n'avait pas d'horaire et viendrait même éventuellement le samedi sans se faire payer d'heures supplémentaires. Car les heures sup n'étaient pas payées et il n'aurait pas fallu les réclamer.Hippocampe a écrit :Il paraît que dans les entreprises allemandes tout le monde quitte le travail à 17 h ou à 18 h alors qu'en France on passe pour un fumiste si on part avant 19 h quand ce n'est pas à 20 h dans certaines société à la culture furieuse. Est-ce vrai ? Je demande la confirmation à tout hasard mais je crois bien savoir que c'est vrai.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
On a à faire ici à une prononciation locale connue et parfois moquée en Allemagne ! Je conseille fortement de ne pas produire oralement de la même façon "Kirche" (église) et "Kirsche" (cerise).Jacques a écrit :À ce sujet la marraine de notre fils, qui est allemande (de la Sarre), m'a fait une réponse surprenante. Je lui demandais : « Comment prononces-tu Küche ? » (j'avais encore un peu de mal à donner le son juste). Et elle m'a dit kusche (toujours avec le CH de chapeau). Quand j'ai donné le motif de ma question, elle m'a dit : « Chez nous on ne s'embête pas avec ça ».
Cela dit, on entend parfois des Suisses romands prononcer "ch" à la française, notamment pour le pronom ich.
C'est d'autant plus marrant que /isch/ correspond à ist en suisse-allemand.
Il est drôle.
Er ist lustig.
Er isch luschtig. (suisse-allemand)
C'est d'autant plus marrant que /isch/ correspond à ist en suisse-allemand.
![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
Il est drôle.
Er ist lustig.
Er isch luschtig. (suisse-allemand)
Dernière modification par shokin le mar. 07 mai 2013, 12:15, modifié 1 fois.
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