Vous avez la même réaction que moi. Cela continue à m'agacer. Depuis le temps que ce maudit euro est venu perturber notre sens des valeurs et nous faire perdre la notion des prix, quand on parle de centimes en France, ce ne sont pas des centimes de drachmes, de shekels ou de francs suisses. Ce sont des centimes de la monnaie locale.Hippocampe a écrit :J'ai plusieurs fois indiqué ici ma consternation au sujet du heuro qui semble avoir créé d'autres mots comme hoctobre...
Il existe une autre bizarrerie concernant l'euro : plein de gens disent, en 2013, "centime d'euro" ! Mais punaise, si on parle de centimes en France, en 2013, il ne peut pas s'agir de centimes de sesterces !!!
L'"effet euro" ou la dispense de liaison
- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Qu'on me permette à nouveau un optimisme modéré, concernant d'une part les avantages de l'euro, d'autre part l'évolution de la langue.
Une monnaie forte a des avantages : les carburants, et un certain nombre d'autres produits ne seraient-ils pas plus chers si nous avions gardé le franc ? L'inflation maîtrisée n'avantage-t-elle pas d'abord les classes sociales les plus modestes ? J'ai organisé pendant des années des voyages scolaires en Allemagne, essentiellement à l'époque du franc, mais aussi après l'introduction de l'euro : cette dernière a fait faire d'incontestables économies aux familles, qui n'avaient plus à acheter de marks à la Banque de France.
La mention de "centimes d'euro" est évidemment ridicule, je l'espère en régression. Cependant dans les premières années de la nouvelle monnaie il s'agissait sans doute de marquer la différence avec le centime du franc. Par ailleurs je trouve réjouissante l'utilisation même du mot, qui semble avoir à peu près totalement supplanté l'horrible "cent", que nous devions prononcer comme le cardinal, alors que les Belges francophones sont passés d'emblée à la prononciation anglaise (qu'ils ont gardée, je crois). Je devais donc dire : "Il ne me manque qu'une pièce pour avoir cent cents (les deux mots prononcés identiquement, comme "sans"), donc un euro !" ou bien : "Si tu me donnes un cent, j'aurai un euro !" Je préfère le centime, qui finira bien par ne plus être "d'euro" !
Une monnaie forte a des avantages : les carburants, et un certain nombre d'autres produits ne seraient-ils pas plus chers si nous avions gardé le franc ? L'inflation maîtrisée n'avantage-t-elle pas d'abord les classes sociales les plus modestes ? J'ai organisé pendant des années des voyages scolaires en Allemagne, essentiellement à l'époque du franc, mais aussi après l'introduction de l'euro : cette dernière a fait faire d'incontestables économies aux familles, qui n'avaient plus à acheter de marks à la Banque de France.
La mention de "centimes d'euro" est évidemment ridicule, je l'espère en régression. Cependant dans les premières années de la nouvelle monnaie il s'agissait sans doute de marquer la différence avec le centime du franc. Par ailleurs je trouve réjouissante l'utilisation même du mot, qui semble avoir à peu près totalement supplanté l'horrible "cent", que nous devions prononcer comme le cardinal, alors que les Belges francophones sont passés d'emblée à la prononciation anglaise (qu'ils ont gardée, je crois). Je devais donc dire : "Il ne me manque qu'une pièce pour avoir cent cents (les deux mots prononcés identiquement, comme "sans"), donc un euro !" ou bien : "Si tu me donnes un cent, j'aurai un euro !" Je préfère le centime, qui finira bien par ne plus être "d'euro" !
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Chacun voit l'euro selon des concepts personnels. Je ne conteste pas les éventuels avantages qu'il a apportés, mais il a entraîné aussi de gros inconvénients. Quoi qu'il en soit, ce qui me dérange c'est d'avoir perdu les repères sur les prix et de devoir calculer pour avoir une idée des proportions.
Mais ce n'est pas ici qu'il faut en débattre, nos objectifs ne dépassant pas le cadre de la langue française.
Mais ce n'est pas ici qu'il faut en débattre, nos objectifs ne dépassant pas le cadre de la langue française.
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- Jacques-André-Albert
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- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Il faudrait aussi, à l'occasion, leur laisser un mot sur ces voyelles parasites que les journalistes placent devant les consonnes : au début, seules quelques rares personnes étaient affectées de ce défaut de diction (Élise Lucet, par exemple), mais maintenant, c'est une véritable contagion.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je suis d'accord. Elle me scie les oreilles (et les nerfs) avec ces â... qui commencent la plupart de ses phrases. Mais il y a aussi les voyelles parasites à la fin des mots, comme je l'ai déjà dit : un parque de loisirs, un matche de rugby, un ourse brun, un arque de triomphe.Jacques-André-Albert a écrit :Il faudrait aussi, à l'occasion, leur laisser un mot sur ces voyelles parasites que les journalistes placent devant les consonnes : au début, seules quelques rares personnes étaient affectées de ce défaut de diction (Élise Lucet, par exemple), mais maintenant, c'est une véritable contagion.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Il y a aussi le remarquable "Bonjourheeeu" qui fait sûrement très classe. C'est vrai que les débuts de phrases d'Élise Lucet sont particulièrement horripilants. Je n'ai remarqué ça que chez elle, mais il faut aussi lui reconnaître beaucoup de cran et de talent pour ses émissions sur l'évasion fiscale. Par ailleurs, c'est peut-être pour contrebalancer les "e" parasites de fins de mots qu'on a créé le très chic "déj'ner", et d'autres que, je crois, Jacques a déjà commencé à répertorier.
Je me suis aperçu, après avoir écrit au CSA via la boîte que Jacques m'a indiquée, que le site était celui du CSA de Belgique (Wallonie-Bruxelles).
Bon, et bien ça fait déjà un pays francophone....
Comment faites-vous pour insérer en début de message, par exemple, "Jacques a écrit"......?
Je me suis aperçu, après avoir écrit au CSA via la boîte que Jacques m'a indiquée, que le site était celui du CSA de Belgique (Wallonie-Bruxelles).
Bon, et bien ça fait déjà un pays francophone....
Comment faites-vous pour insérer en début de message, par exemple, "Jacques a écrit"......?
- Hippocampe
- Messages : 3114
- Inscription : dim. 17 avr. 2011, 18:15
Vous choisissez le message que vous voulez citez, vous cliquez sur "citer". Automatiquement vous vous retrouvez dans la fenêtre de saisie d'un nouveau message avec au début le message cité entre deux "balises" (quote au début et /quote à la fin).
Vous pouvez enlever une partie de ce qui se trouve entre les balises si vous ne voulez pas tout citer. Puis vous écrivez votre texte avant la balise de début ou après la balise de fin.
Vous pouvez enlever une partie de ce qui se trouve entre les balises si vous ne voulez pas tout citer. Puis vous écrivez votre texte avant la balise de début ou après la balise de fin.
Car le feu s'est éteint, les oiseaux se sont tus et Ceinwen est partie.
Ah oui, c'est vrai qu'elle a déjà connu la gloire, cette expression ! Merci, Hippocampe, pour le renseignement sur la façon de citer.
Vous êtes-vous déjà saisis de la fâcheuse habitude que je crois voir se répandre de dire "lequel", et uniquement "lequel", là où il faudrait "laquelle", "lesquels", "lesquelles", sans plus aucune distinction ?
Naturellement, chez des journalistes, chez des politiciens,...
Vous êtes-vous déjà saisis de la fâcheuse habitude que je crois voir se répandre de dire "lequel", et uniquement "lequel", là où il faudrait "laquelle", "lesquels", "lesquelles", sans plus aucune distinction ?
Naturellement, chez des journalistes, chez des politiciens,...
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je pense que tout le monde l'a remarqué à un moment ou un autre, parmi mille autres sottises.
Pour le CSA français essayez ceci :
http://www.csa.fr/Services-en-ligne/For ... de-contact
Pour le CSA français essayez ceci :
http://www.csa.fr/Services-en-ligne/For ... de-contact
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
On en a parlé entre autres ici.Koutan a écrit :Vous êtes-vous déjà saisis de la fâcheuse habitude que je crois voir se répandre de dire "lequel", et uniquement "lequel", là où il faudrait "laquelle", "lesquels", "lesquelles", sans plus aucune distinction ?
Naturellement, chez des journalistes, chez des politiciens,...
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
En effet, dix ans déjà pour Gerhec, on ne m'a pas attendu.
J'ai relevé quelque chose de très intéressant dans le propos de Gerhec en 2009, c'est que les fautifs semblent adorer faire la faute. Je pense qu'effectivement, derrière toutes ces fautes, il y a très souvent une part de choix, conscient ou pas, un plaisir à prononcer autrement, alors que la réaction saine, dans l'intérêt de notre langue, devrait être la répulsion.
J'ai envie de vous raconter une sottise caractérisée de journaliste que j'ai entendue après l'affaire Merah. Ça ne devait pas être Pujadas, je ne sais plus qui c'était. Ce (ou cette) journaliste faisait un récit de la tuerie perpétrée à l'école juive Ozar Hatorah, et après avoir décrit par le menu les odieux assassinats de fillettes, terminait par "l'assassin présumé est ensuite remonté tranquillement sur son scooter...." On ne peut pas reprocher à ce journaliste d'ignorer ce point du droit français mais plutôt de très mal le comprendre. Il est évident, bien entendu, que le témoin de la scène avait devant les yeux l'assassin avéré et non pas présumé mais, si l'on devait respecter cette précaution verbale de cette façon au nom de la présomption d'innocence, plus aucun témoin ne pourrait accuser un coupable, le jugement n'ayant pas encore été prononcé !
J'ai un peu de mal à considérer cette formulation comme adéquate, n'imaginant pas très bien une arrestation en ces termes : "Je vous arrête parce que je vous présume innocent dans telle affaire". L'interpellé est donc au moins autant présumé coupable qu'innocent.
Qu'en pensez-vous ?
J'ai relevé quelque chose de très intéressant dans le propos de Gerhec en 2009, c'est que les fautifs semblent adorer faire la faute. Je pense qu'effectivement, derrière toutes ces fautes, il y a très souvent une part de choix, conscient ou pas, un plaisir à prononcer autrement, alors que la réaction saine, dans l'intérêt de notre langue, devrait être la répulsion.
J'ai envie de vous raconter une sottise caractérisée de journaliste que j'ai entendue après l'affaire Merah. Ça ne devait pas être Pujadas, je ne sais plus qui c'était. Ce (ou cette) journaliste faisait un récit de la tuerie perpétrée à l'école juive Ozar Hatorah, et après avoir décrit par le menu les odieux assassinats de fillettes, terminait par "l'assassin présumé est ensuite remonté tranquillement sur son scooter...." On ne peut pas reprocher à ce journaliste d'ignorer ce point du droit français mais plutôt de très mal le comprendre. Il est évident, bien entendu, que le témoin de la scène avait devant les yeux l'assassin avéré et non pas présumé mais, si l'on devait respecter cette précaution verbale de cette façon au nom de la présomption d'innocence, plus aucun témoin ne pourrait accuser un coupable, le jugement n'ayant pas encore été prononcé !
J'ai un peu de mal à considérer cette formulation comme adéquate, n'imaginant pas très bien une arrestation en ces termes : "Je vous arrête parce que je vous présume innocent dans telle affaire". L'interpellé est donc au moins autant présumé coupable qu'innocent.
Qu'en pensez-vous ?
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
J'en ai parlé il y a peu. C'était à propos d'un attentat contre un militaire dans une gare de Paris. Le type a laissé une preuve avec ses empreintes, l'analyse d'ADN a confirmé sa culpabilité, et en outre il a reconnnu les faits. Pourtant, avec tout cela, on continuait à le qualifier d'agresseur présumé.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).