INDIGNATIONS 7

[Jacques]

Mais ce n'est pas vraiment nouveau. Mon Bordas date de 1981, et il en fait déjà état.

[shokin]

Tout cela me bouche un coin. Je ne connaissais pas l'avers, juste le revers de la médaille, au coin de la pièce.

[Jacques]

1 – Lu sur Internet : Dès mars 2011, un rapport confidentiel avait mis en cause 13 personnels, dont quatre membres de l'équipe de direction de l'époque
D'où vient donc cette sale manie devenue générale de confondre personnel et personnes ? Personnel et matériel étant des collectifs singuliers, on ne peut pas les mettre au pluriel.
2 – Entendu dans un feuilleton télévisé : « La mort de X. Y. avait été saluée par toute le presse »
Pour moi, on salue un évènement heureux, une bonne initiative, quelque chose qui est bienvenu ou réconfortant, mais pas un fait malheureux.

[Jacques-André-Albert]

Pour moi, on salue un évènement heureux, une bonne initiative, quelque chose qui est bienvenu ou réconfortant, mais pas un fait malheureux.

On peut aussi saluer la mémoire de quelqu'un, qui est un équivalent de rendre hommage à un disparu.

[Jacques]

Pour moi, on salue un évènement heureux, une bonne initiative, quelque chose qui est bienvenu ou réconfortant, mais pas un fait malheureux.

On peut aussi saluer la mémoire de quelqu'un, qui est un équivalent de rendre hommage à un disparu.

Oui, mais alors on ne salue pas sa mort mais sa mémoire, ou la personne elle-même.
Les divers dictionnaires donnent plusieurs définitions, dont rendre hommage, donner une marque de respect. Il est difficile de croire qu'on puisse le faire pour un évènement dramatique.

[Anne]

1 – Lu sur Internet : Dès mars 2011, un rapport confidentiel avait mis en cause 13 personnels, dont quatre membres de l'équipe de direction de l'époque
D'où vient donc cette sale manie devenue générale de confondre personnel et personnes ? Personnel et matériel étant des collectifs singuliers, on ne peut pas les mettre au pluriel.
2 – Entendu dans un feuilleton télévisé : « La mort de X. Y. avait été saluée par toute le presse »
Pour moi, on salue un évènement heureux, une bonne initiative, quelque chose qui est bienvenu ou réconfortant, mais pas un fait malheureux.

Je partage votre avis en ces deux points, Jacques :
1 – Cette sale manie m'agace aussi beaucoup ;
2 – De cette phrase, je comprends que la presse s'est unanimement réjouie de la mort de X. Y. (ce qui est à la rigueur possible si X. Y. est un tyran avéré, et encore...).

[Jacques]

Si les gens qui ont cette détestable habitude de dire les matériels et les personnels possédaient un embryon de bon sens, ils se rendraient compte qu'on ne dit pas « Untel est un personnel de telle entreprise ou de tel corps de métier ». Ou peut-être sont-ils assez bornés pour s'autoriser à le dire ?

[André (G., R.)]

Grand titre à la une d'une revue populaire : "Plus c'est lent, plus c'est bon !" (Il s'agit du slow).
Le français que j'entendais et parlais enfant laissait beaucoup à désirer, mais cette faute y était inimaginable.

[Jacques]

Si c'est une revue populaire, elle fait du langage populaire. Plus bon, c'est ce que disent les enfants avant qu'on ne leur explique qu'il faut dire meilleur.
Ce qui est inquiétant, c'est que l'usage d'un langage dévoyé, corrompu, est souvent volontaire. Quand les médias s'adressent à des enfants ou à des adultes de condition très modeste, ils utlisent des formules abêtissantes pour toucher un intellect qu'ils jugent faible. C'est désolant, parce qu'il y a là d'une part une didactique fautive, d'autre part une sorte de condescendance qui frise le mépris et l'esprit de caste.
Cela rappelle un peu la mentalité des esclavagistes, qui se demandaient si les esclaves étaient des humains et s'ils étaient capables de penser.

[André (G., R.)]

Entièrement d'accord. Malheureusement il ne s'agissait même pas, pour la revue, de "faire peuple" : elle citait un adulte qui fréquente les boîtes de nuit.

[Claude]

Je pense que l'expression a été formulée volontairement pour son effet répétitif plus c'est.
Plus c'est lent meilleur c'est (formule qui laisse également à désirer me semble-t-il) n'aurait pas eu le même impact.

[Jacques]

C'est une bonne piste, et il est certain que cela frappe davantage les esprits.

[André (G., R.)]

Toutefois, je ne vois pas en quoi il serait fautif de dire "Plus c'est lent, meilleur c'est". Quant à l'impact éventuellement souhaité du double emploi de "plus", je n'y crois guère : l'auteur de la phrase semblait parler ainsi très spontanément.

[Jacques]

Toutefois, je ne vois pas en quoi il serait fautif de dire "Plus c'est lent, meilleur c'est". Quant à l'impact éventuellement souhaité du double emploi de "plus", je n'y crois guère : l'auteur de la phrase semblait parler ainsi très spontanément.

Il y a des quantités de gens qui esquintent la langue française de façon spontanée. Mal parler est un comportement naturel chez ceux qui ont négligé de s'instruire.
Si nous nous exprimons autrement, c'est parce que nous avons pris la peine d'étudier, de réfléchir et d'approfondir nos connaissances, ce que nous continuons à faire. Et le parler correct nous est devenu naturel et spontané.

[Jacques-André-Albert]

Le problème vient aussi des phrases volontairement fautives ou cocasses lancées par les humoristes, dans le genre « à l'insu de mon plein gré », et je ne serais pas étonné que « plus c'est lent (ou long), plus c'est bon » en soit une. Leur répétition par les gens de spectacle, de même que par les journalistes, les rend familières au public qui les répète en référence à la source émettrice.