Parent
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Parent
Depuis longtemps l'habitude s'est prise dans les médias de désigner par le mot parent au singulier, soit le père soit la mère : Madame Chombier, parent d'élève ; monsieur Michalon, parent d'un élève.
Pour moi, le père et la mère sont toujours désignés conjointement comme les parents. Au singulier le mot s'applique à un membre quelconque de la famille, cousine, oncle, grand-mère...
L'Académie va dans mon sens :
Parent 1. N. m. pl. Le père et la mère, ceux à qui l'on doit d'être né. Parents légitimes, naturels. Parents adoptifs, ayant adopté un ou plusieurs enfants. Une association de parents d'élèves.
2. Toute personne à qui l'on est lié par le sang, par la naissance ; membre d'une même famille. Parent paternel, maternel. Parent proche, se dit des frères, sœurs, cousins germains, par opposition à Parent éloigné.
Pour moi, le père et la mère sont toujours désignés conjointement comme les parents. Au singulier le mot s'applique à un membre quelconque de la famille, cousine, oncle, grand-mère...
L'Académie va dans mon sens :
Parent 1. N. m. pl. Le père et la mère, ceux à qui l'on doit d'être né. Parents légitimes, naturels. Parents adoptifs, ayant adopté un ou plusieurs enfants. Une association de parents d'élèves.
2. Toute personne à qui l'on est lié par le sang, par la naissance ; membre d'une même famille. Parent paternel, maternel. Parent proche, se dit des frères, sœurs, cousins germains, par opposition à Parent éloigné.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
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Vous avez raison, c'est une mauvaise habitude de plus dans le flou linguistique qui a gagné nos concitoyens. Il suffit de dire un père d'élève ou une mère d'élève, un père ou une mère d'élève.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
Dans les cas où il faudrait chaque fois préciser "le père ou la mère" (comme dans "Le parent qui accompagne l'enfant est prié de..."), cela devient assez fastidieux et on peut comprendre que cette évolution ait fini par s'imposer, notamment dans le contexte scolaire.Jacques-André-Albert a écrit :Il suffit de dire un père d'élève ou une mère d'élève, un père ou une mère d'élève.
C'est vrai qu'il y a risque de confusion avec l'autre sens de parent, mais le contexte suffit généralement à lever l'ambiguité, comme c'est le cas pour le double sens de hôte, par exemple.
Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet (Courteline)
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je ne vois pas en quoi il serait plus long de dire madame X mère d'un élève, monsieur Y père d'un élève, plutôt que madame X parent d'élève, monsieur Y parent d'élève.
Le fait d'employer le terme général de parent nuit à la précision ; l'Académie française nous dit bien que parents s'emploie au pluriel dans le sens de père et mère, et que le singulier a le sens général de membre de la proche famille, à savoir frère, sœur, oncle, tante, cousin, cousine.
Quand un néologisme va dans le sens d'une amélioration et de plus de clarté, on peut l'accueillir, mais quand il constitue une régression et apporte de l'imprécision, c'est un appauvrissement du langage.
Je crois que vous n'avez pas bien lu mes arguments. On peut accepter la généralisation dans l'exemple que vous donnez : le parent qui accompagne l'enfant, mais quand un magazine vous montre une personne en disant : « Madame Unetelle parent d'élève » je continue à penser que c'est fautif. Et c'est ce genre d'emploi que je critiquais dans mon message.
Le fait d'employer le terme général de parent nuit à la précision ; l'Académie française nous dit bien que parents s'emploie au pluriel dans le sens de père et mère, et que le singulier a le sens général de membre de la proche famille, à savoir frère, sœur, oncle, tante, cousin, cousine.
Quand un néologisme va dans le sens d'une amélioration et de plus de clarté, on peut l'accueillir, mais quand il constitue une régression et apporte de l'imprécision, c'est un appauvrissement du langage.
Je crois que vous n'avez pas bien lu mes arguments. On peut accepter la généralisation dans l'exemple que vous donnez : le parent qui accompagne l'enfant, mais quand un magazine vous montre une personne en disant : « Madame Unetelle parent d'élève » je continue à penser que c'est fautif. Et c'est ce genre d'emploi que je critiquais dans mon message.
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- Manni-Gédéon
- Messages : 1217
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- Localisation : Genève (CH)
Je suis d'accord avec Jacques. C'est absurde de dire parent à la place de père ou de mère.
En effet, il ne me viendrait pas à l'idée de me présenter comme parent de mon fils.
Dans l'exemple cité par Cyrano, l'emploi du mot parent me paraît naturel parce qu'il va dans le sens d'une simplification.
En effet, il ne me viendrait pas à l'idée de me présenter comme parent de mon fils.
Dans l'exemple cité par Cyrano, l'emploi du mot parent me paraît naturel parce qu'il va dans le sens d'une simplification.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
Gandhi, La Jeune Inde
Absurde ? Peut-être pas du point de vue de l'étymologie : après tout, le latin parens, parentis désigne le père ou la mère, à en croire mon Gaffiot.Manni-Gédéon a écrit :C'est absurde de dire parent à la place de père ou de mère.
Cela dit, il me semble en effet de meilleure langue de recourir à père ou à mère chaque fois que le contexte le permet (notamment quand la personne est clairement identifiée)
Mon site Parler français sur les difficultés de la langue française
D'accord avec vous pour éviter cet emploi abusif et inutile. Mais votre message semblait impliquer une critique contre tout usage de parent (dans le sens de père ou mère) au singulier.Jacques a écrit :On peut accepter la généralisation dans l'exemple que vous donnez : le parent qui accompagne l'enfant, mais quand un magazine vous montre une personne en disant : « Madame Unetelle parent d'élève » je continue à penser que c'est fautif. Et c'est ce genre d'emploi que je critiquais dans mon message.
Je note d'ailleurs que l'on peut dire "un des deux parents" ou "le parent le plus âgé" alors que ce ne serait pas possible avec des mots qui ne s'utilisent qu'au pluriel (à moins de changer de sens): on ne dirait "une des deux lunettes" ou "le plus grand des deux ciseaux".
J'en conclus que "parents" n'appartient pas à la même catégorie que des mots tels que "lunettes", "ciseaux", "vacances"...: il y a une tendance forte à l'utiliser au pluriel, sans que l'usage singulier ne soit pour autant exclu. Mais on fera bien de ne pas y recourir sans une raison forte, nous sommes d'accord là-dessus.
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- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je pensais que ces exemples suffisaient à donner le ton :cyrano a écrit :D'accord avec vous pour éviter cet emploi abusif et inutile. Mais votre message semblait impliquer une critique contre tout usage de parent (dans le sens de père ou mère) au singulier.
Depuis longtemps l'habitude s'est prise dans les médias de désigner par le mot parent au singulier, soit le père soit la mère : Madame Chombier, parent d'élève ; monsieur Michalon, parent d'un élève.
Il restait donc une certaine ambigüité sur mes intentions.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Je pensais aussi à cette expression: "le métier de parent". Une petite recherche m'apprend que c'est le titre d'un ouvrage éducatif de référence (dû au psychanalyste André Berge) paru en 1952 - comme quoi cet usage du singulier n'est pas récent et s'impose dans un cas comme celui-ci (on imagine mal dire "le métier de père ou de mère").
Je persiste donc à penser que la définition de l'Académie prête à confusion. Même si elle ne le dit pas explicitement et si elle parle de "parent paternel, maternel", elle semble impliquer que le pluriel s'applique uniquement aux géniteurs et le singulier aux membres de la famille élargie.
Il n'en est rien: quand on dit "entouré de nombreux parents et amis", on désigne bien, au pluriel, des personnes avec lesquelles on entretient un lien de parenté, tout comme on peut employer "parent" au singulier pour désigner le père et/ou la mère.
En fait, le mot "parent" possède deux sens distincts (sens restreint et sens élargi), qui peuvent l'un et l'autre accepter le singulier et le pluriel. Je trouve que l'Académie aurait intérêt à le préciser clairement.
Je persiste donc à penser que la définition de l'Académie prête à confusion. Même si elle ne le dit pas explicitement et si elle parle de "parent paternel, maternel", elle semble impliquer que le pluriel s'applique uniquement aux géniteurs et le singulier aux membres de la famille élargie.
Il n'en est rien: quand on dit "entouré de nombreux parents et amis", on désigne bien, au pluriel, des personnes avec lesquelles on entretient un lien de parenté, tout comme on peut employer "parent" au singulier pour désigner le père et/ou la mère.
En fait, le mot "parent" possède deux sens distincts (sens restreint et sens élargi), qui peuvent l'un et l'autre accepter le singulier et le pluriel. Je trouve que l'Académie aurait intérêt à le préciser clairement.
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