Victimes mortelles
Victimes mortelles
« Savez-vous que de 2004 à 2012 les accidents de chasse ont occasionné 193 victimes mortelles [...] ? », lis-je dans le descriptif d'une pétition qu'on me propose de signer.
Mortel peut désigner ce qui est sujet à la mort, ce qui cause la mort, ou, dans un sens figuré, ce qui provoque un grand ennui ou une grande douleur.
Il me semble qu'ici, les victimes en question ne sont plus mortelles puisqu'elles sont mortes. J'aurais préféré lire : « les accidents de chasse ont occasionné la mort de 193 personnes », ou « 193 accidents de chasse ont été mortels ».
Mortel peut désigner ce qui est sujet à la mort, ce qui cause la mort, ou, dans un sens figuré, ce qui provoque un grand ennui ou une grande douleur.
Il me semble qu'ici, les victimes en question ne sont plus mortelles puisqu'elles sont mortes. J'aurais préféré lire : « les accidents de chasse ont occasionné la mort de 193 personnes », ou « 193 accidents de chasse ont été mortels ».
- Jacques-André-Albert
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"Les accidents de chasse ont fait 193 morts" serait-il trop simple ?
Il est vrai que "victime" est ambigu, il désigne en principe toute personne subissant un effet négatif d'un évènement, mais les médias l'emploient souvent pour parler des morts qu'ont faits un accident, une catastrophe naturelle... Pour rester proche de votre phrase, Anne, ne pourrait-on pas remplacer "mortelles" par "décédées"?
Il est vrai que "victime" est ambigu, il désigne en principe toute personne subissant un effet négatif d'un évènement, mais les médias l'emploient souvent pour parler des morts qu'ont faits un accident, une catastrophe naturelle... Pour rester proche de votre phrase, Anne, ne pourrait-on pas remplacer "mortelles" par "décédées"?
C'est vrai, merci de mentionner la première faute. C'est la chasse qui occasionne des accidents, qui eux font des victimes ; et c'est les accidents qui peuvent être mortels, pas les victimes. Bref, il semble que la pensée grammaticale de l'auteur de cette phrase ne soit pas un exemple d'ordre et de clarté.Jacques a écrit :Je suis d'accord avec vous, et il y a dans cette phrase deux fautes : les accidents n'occasionnent pas des victimes.
La chasse a tué 193 personnes, victimes d'accidents mortels.
J'avais fait cette proposition dans mon premier message déjà. Elle me semble acceptable, plus qu'à la rigueur.Jacques-André-Albert a écrit :On pourrait écrire, à la rigueur, « les accidents de chasse ont occasionné la mort de 193 personnes ».
Ouh la la ! Ce n'est pas ma phrase, heureusement. Je préfère votre première proposition. Il n'est pas nécessaire de rester proche de cette tournure maladroite, surtout que, comme l'a souligné Jacques, les accidents n'occasionnent pas des victimes. Corrigeons-la au mieux entre nous pour notre satisfaction, mais de toute façon elle restera sans doute telle quelle dans le texte de la pétition, même si je trouve le moyen d'écrire à son auteur.André (Georges, Raymond) a écrit :"Les accidents de chasse ont fait 193 morts" serait-il trop simple ?
Il est vrai que "victime" est ambigu, il désigne en principe toute personne subissant un effet négatif d'un évènement, mais les médias l'emploient souvent pour parler des morts qu'ont faits un accident, une catastrophe naturelle... Pour rester proche de votre phrase, Anne, ne pourrait-on pas remplacer "mortelles" par "décédées"?
Merci de vos réponses.
- Jacques-André-Albert
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Pourquoi ? Le dictionnaire de l'Académie donne, pour occasionner :
« XVIe siècle. Dérivé d'occasion. Être l'occasion de quelque chose ; causer, donner lieu à. Son voyage lui a occasionné de grandes dépenses. Cela occasionna bien des désagréments. »
« XVIe siècle. Dérivé d'occasion. Être l'occasion de quelque chose ; causer, donner lieu à. Son voyage lui a occasionné de grandes dépenses. Cela occasionna bien des désagréments. »
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Jacques
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C'est subjectif. Dans le contexte, il ne paraît pas évoquer avec suffisamment de force le côté tragique des faits. La pétition a probablement pour objectif de faire interdire cette pratique barbare qui consiste à massacrer des animaux sauvages. Le fait que des humains en soient victimes est un argument exploité par les auteurs de cette démarche. Il faut donc utiliser des termes qui soient plus impressionnants que d'autres.
Exemple :
– l'individu a tué trois personnes
– le forcené a abattu trois innocents
La syntaxe est la même dans les deux phrases, mais la seconde frappe davantage.
N'oublions pas que dans occasionner il y a occasion, et la première définition de l'Académie est : être l'occasion de quelque chose.
Provoquer c'est être la cause de. L'idée de conséquence néfaste est plus présente.
Exemple :
– l'individu a tué trois personnes
– le forcené a abattu trois innocents
La syntaxe est la même dans les deux phrases, mais la seconde frappe davantage.
N'oublions pas que dans occasionner il y a occasion, et la première définition de l'Académie est : être l'occasion de quelque chose.
Provoquer c'est être la cause de. L'idée de conséquence néfaste est plus présente.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
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- Jacques
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Malheureusement, il existe des spécialistes qui exploitent le procédé à des fins de manipulation mercantile, politique ou autres, mais ce n'est jamais dans notre intérêt ni dans une intention honnête.Jacques-André-Albert a écrit :Entièrement d'accord avec vous. Les deux mots n'ont pas la même force.
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- Jacques
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Qu'entendez-vous par là ? Pouvez-vous donner un exemple de phrase ?Islwyn a écrit :Ne devrait-on pas plutôt parler de résultats que de causes ?
Dernière modification par Jacques le ven. 04 oct. 2013, 21:35, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).