Hold-up
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Hold-up
J'ai parfois du mal à comprendre la logique des autorités en matière de terminologie. Il me semble que « braquage » est un équivalent correct pour éviter l'anglicisme « hold-up ». Mais l'Académie ne semble pas l'entendre de cette oreille : le dictionnaire de l'Académie française connaît « hold-up », mais ignore « braquage », alors que « hold-up » pose manifestement un problème de morphologie par rapport au français. Le dictionnaire Larousse connaît « braquage » mais le considère comme populaire. Pour éviter l'anglicisme en usant d'une langue soutenue, devrait-on dire « attaque à main armée » ? C'est bien lourd.
Pourtant, « hold-up » est aujourd'hui peu utilisé. La plupart des journalistes emploient maintenant le mot « braquage ». Pour une fois qu'ils cherchent à éviter un anglicisme ! D'autre part, « braquage » a l'avantage de pouvoir se décliner : un braquage, braquer, un braqueur. Pour désigner l'auteur d'un hold-up, il faudrait dire « auteur d'une attaque à main armée » ? « Braqueur » est quand même plus simple.
Pourtant, « hold-up » est aujourd'hui peu utilisé. La plupart des journalistes emploient maintenant le mot « braquage ». Pour une fois qu'ils cherchent à éviter un anglicisme ! D'autre part, « braquage » a l'avantage de pouvoir se décliner : un braquage, braquer, un braqueur. Pour désigner l'auteur d'un hold-up, il faudrait dire « auteur d'une attaque à main armée » ? « Braqueur » est quand même plus simple.
La véritable école du commandement est la culture générale (Charles de Gaulle).
- Jacques
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Cette remarque est intéressante et nous donne à réfléchir. Effectivement, le Petit Robert indique braquage comme étant argotique, ce qui est confirmé par le dictionnaire d'argot de Larousse, lequel en donne la traduction attaque à main armée. Traduction qui est aussi celle de hold-up. Le Hachette est à l'unisson. Le Petit Larousse également. Nous tournons en rond.
Attaque à main armée serait donc bien le seul équivalent français de hold-up et de braquage. Cependant, ce dernier est bien implanté dans l'usage et finira peut-être par perdre son caractère argotique. En matière de langue, c'est toujours l'usage qui finit par avoir force de loi. J'ai l'impression que bien des gens le voient déjà à peine comme familier.
Attaque à main armée serait donc bien le seul équivalent français de hold-up et de braquage. Cependant, ce dernier est bien implanté dans l'usage et finira peut-être par perdre son caractère argotique. En matière de langue, c'est toujours l'usage qui finit par avoir force de loi. J'ai l'impression que bien des gens le voient déjà à peine comme familier.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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C'est mon cas. Militons pour le braquage ! L'adoption d'américanismes est une tendance lourde de l'évolution de la langue, mais on sait que certaines tentatives ont échoué ou que quelques-unes, qui avaient apparemment réussi, se sont terminées par des renoncements aux néologismes : soit le mot correspondait à une réalité tombée en désuétude, soit un mot d'origine française a pris le relais. N'oublions pas que leur brièveté fait souvent le succès des mots d'origine américaine : si on n'a le choix qu'entre "hold-up" et "attaque à main armée", le premier a toutes ses chances.Jacques a écrit :J'ai l'impression que bien des gens le voient déjà à peine comme familier.
- Jacques-André-Albert
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Bien des mots ont quand même survécu aux évolutions des pratiques de la société : voiture, culotte, bavoir, bouclier, cabinet, et d'autres sans doute.André (Georges, Raymond) a écrit :mais on sait que certaines tentatives ont échoué ou que quelques-unes, qui avaient apparemment réussi, se sont terminées par des renoncements aux néologismes : soit le mot correspondait à une réalité tombée en désuétude
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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Je comprends maintenant : en toute rigueur, on braque une arme, on ne braque pas une banque. L'usage pourtant ne va pas dans ce sens : une recherche dans Google sur « braquer une arme » ramène 99 400 résultats, tandis qu'une recherche sur « braquer une banque » ramène 757 000 résultats.
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- Jacques
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Attention, il faut bien distinguer : le français et l'argot. Braquer une arme (la pointer sur quelqu'un) c'est du français ; mot datant de 1546. Braquer une banque c'est de l'argot (mot apparu en 1941).Pautard a écrit :Je comprends maintenant : en toute rigueur, on braque une arme, on ne braque pas une banque. L'usage pourtant ne va pas dans ce sens : une recherche dans Google sur « braquer une arme » ramène 99 400 résultats, tandis qu'une recherche sur « braquer une banque » ramène 757 000 résultats.
On ne peut pas comparer les deux modes d'expression. L'argot n'est pas du français ; un langage riche, très élaboré, mais distinct du français.
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