Les expressions "pas plus tard que ce matin", "pas plus tard qu'hier" sont entrées dans l'usage et sont difficilement condamnables. Elles me semblent, pourtant, illogiques. Que pensez-vous des expressions suivantes ?
Pas plus tôt que ce matin, mon fils m'a parlé de lui.
Pas plus tôt qu'hier, pareille mésaventure nous est arrivée.
Pas plus tard que ce matin
-
schtroumpf grognon
- Messages : 74
- Inscription : jeu. 31 déc. 2009, 17:59
-
Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Ce sont des idiotismes qui ne paraissent pas devoir être rejetés. Mais vos exemples ne collent pas. Quand on évoque un évènement, on le situe directement dans le temps. En revanche on dira : Mon fils veut absolument que je lui achète une tablette. Il m'en a encore parlé pas plus tard que ce matin.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
-
André (G., R.)
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Après quelques instants de réflexion, je vois aussi une difficulté dans les expressions commençant par "pas plus tard que...", que j'employais jusqu'à ce jour sans m'interroger sur leur sens véritable.
Pas plus tard qu'hier, j'ai encore eu un appel de cet imbécile.
Il me semble que cette phrase veut insister sur le côté récent de l'appel et sur le nombre de ceux qui l'ont précédé. Je veux dire que je n'ai pas besoin de remonter loin dans le temps pour y situer ce dernier appel. Or plus on remonte dans le temps, plus c'est tôt ; plus on avance dans le temps, plus c'est tard. Pour situer l'appel je n'ai pas besoin de remonter loin dans le temps : il n'a pas eu lieu tôt, c'est du plus tardif de ceux que j'ai reçus que je veux parler, il n'a pas eu lieu plus tôt qu'hier !
Pas plus tard qu'hier, j'ai encore eu un appel de cet imbécile.
Il me semble que cette phrase veut insister sur le côté récent de l'appel et sur le nombre de ceux qui l'ont précédé. Je veux dire que je n'ai pas besoin de remonter loin dans le temps pour y situer ce dernier appel. Or plus on remonte dans le temps, plus c'est tôt ; plus on avance dans le temps, plus c'est tard. Pour situer l'appel je n'ai pas besoin de remonter loin dans le temps : il n'a pas eu lieu tôt, c'est du plus tardif de ceux que j'ai reçus que je veux parler, il n'a pas eu lieu plus tôt qu'hier !
Effectivement, comme le dit André on l'utilise sans réfléchir au sens premier qui signifie le contraire de ce qu'on veut dire. Vous avez bien fait de grogner là, Schtroumpf, nous serons sans doute plusieurs à prendre conscience du phénomène. J'ai consulté le "culturel" d'Alain Rey, qui cite la formule comme "extension illogique". Ce tard semble signifier loin, dans le temps bien sûr, l'instant zéro étant celui où l'on parle et tout éloignement dans le temps, de quelque côté que ce soit, nous conduirait plus tard. C'est un abus de langage et je pense même que ça peut être aussi tout autre chose, une injure du capitaine Haddock par exemple.