En parcourant mes archives, je retrouve un texte que j'avais publié il y a déjà quelques années :
La langue française a emprunté à l’arabe près de trois cents mots. Pour certains, d’importation récente, l’origine est très nette : baraka, cheikh, bled, casbah, chechia, couscous, kif-kif, nouba, ramadan, toubib…
D’autres, d’introduction ancienne, se sont tellement francisés que cette origine n’est plus décelable : abricot, artichaut, aubergine, camphre, coton, épinard, estragon, girafe, guitare, jupe, momie, nacre, orange, sirop, tambour, tabouret (diminutif du précédent, qui se disait d’abord tabour)…, zéro et son doublet chiffre (de sifr latinisé en sifra, qui signifie « vide » ; d’abord appliqué à la valeur nulle, puis à tout signe ou ensemble de signes désignant une grandeur arithmétique). D’où il ressort que « le chiffre zéro » est un pléonasme étymologique (mais un pléonasme admis, puisqu’il s’agit de jumeaux dont chacun se démarque de l’autre par une subtilité de sens). Remarquons que l’arabe avait puisé dans le grec une partie de son vocabulaire.
Je ferai une mention particulière pour ceux qui commencent par la syllabe al, l’article défini (le, la) en arabe, presque toujours en rapport avec les sciences : alambic (al ambiq), alchimie (al kîmiyâ), algèbre (al jabr, « la réduction »), algarade (al ghâra)... alcool (al khol « l’antimoine pulvérisé », nom étendu à toutes les sortes de poudres, puis aux extraits obtenus par sublimation ou distillation ; a également donné khôl, fard pour les yeux).
Influence de l'arabe
- Jacques
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Influence de l'arabe
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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L'évolution du sens d'"al khol" laisse rêveur !
Et la langue arabe a quelque chose de déroutant. À l'époque (Moyen Âge ?) où les premiers de ces mots ont été empruntés par le français, elle jouissait d'un grand prestige et elle comptait de grands savants parmi ses locuteurs. Je ne sais pas si elle avait déjà produit les dialectes qui sont aujourd'hui si différents de l'arabe littéraire. De nos jours, à l'inverse de ce qui a dû se passer au Moyen Âge, on remarque, en tout cas au Maroc et en Tunisie, que les arabophones agrémentent facilement leur langue orale de mots français.
Et la langue arabe a quelque chose de déroutant. À l'époque (Moyen Âge ?) où les premiers de ces mots ont été empruntés par le français, elle jouissait d'un grand prestige et elle comptait de grands savants parmi ses locuteurs. Je ne sais pas si elle avait déjà produit les dialectes qui sont aujourd'hui si différents de l'arabe littéraire. De nos jours, à l'inverse de ce qui a dû se passer au Moyen Âge, on remarque, en tout cas au Maroc et en Tunisie, que les arabophones agrémentent facilement leur langue orale de mots français.
- Jacques
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J'ai ouï dire aussi que, malheureusement, ils se laissent gagner par l'anglomanie.André (Georges, Raymond) a écrit :De nos jours, à l'inverse de ce qui a dû se passer au Moyen Âge, on remarque, en tout cas au Maroc et en Tunisie, que les arabophones agrémentent facilement leur langue orale de mots français.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).