Un chroniqueur hippique a l'habitude de dire "Il reste une course à se disputer". La formule ne me plaît pas, mais je peine à expliquer en quoi. Et j'éprouve le besoin de savoir clairement si la forme est grammaticalement correcte ou non.
On peut dire sans que cela me gêne "Les chiens ont un os à se disputer" ou "Il reste aux chiens un os à se disputer" : chaque animal dispute l'os à l'autre ou aux autres, le pronom réfléchi est alors COS, comme dans "Je me lave les mains".
Dans "une course à se disputer", le pronom réfléchi ne peut être COS, il ne peut remplir que la fonction de COD. On dit facilement "La course s'est disputée...", qui vaut "La course a été disputée..." ; on connaît cette forme pronominale à valeur de passif. Mais cela ne me dit pas pourquoi j'ai l'impression qu'une course ne peut pas être "à se disputer", ni d'ailleurs "à être disputée".
SE DISPUTER
- Jacques
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Dans le cas d'une compétition, ce verbe ne peut pas être pronominal. Je ne vois qu'une hypothèse, la forme faussement pronominale équivalant à il reste une course qui doit se disputer, comme on dirait se produire, se dérouler. C'est la seule explication qui permette de ne pas envisager une faute de grammaire ou de syntaxe. En supposant que ce soit bien cela, la formulation n'est pas très heureuse, elle est maladroite et, puisqu'elle crée une ambigüité, doit être rejetée. Il reste une course à disputer est clair et sans équivoque.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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À vous lire et à réfléchir à nouveau à ce sujet, je crois que j'aurais pu passer par Indignations pour l'aborder. Une course à se disputer fait l'objet de rivalités entre personnes n'y participant pas, mais la revendiquant (bizarrement) pour eux, de même que les chiens se disputent l'os.
Le chroniqueur n'est pas conscient de la valeur de passif du pronominal.
Ladite course est et reste, comme vous le proposez, Jacques, à disputer.
Le chroniqueur n'est pas conscient de la valeur de passif du pronominal.
Ladite course est et reste, comme vous le proposez, Jacques, à disputer.
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