Origine du mot clochard (?)

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Jacques
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Origine du mot clochard (?)

Message par Jacques »

L’Académie française définit ainsi l’origine du mot clochard :
XIXe siècle. Dérivé de clocher, « boiter », ou de cloche, « personne incapable ». Fam. Dans les villes, personne qui n'a ni domicile ni travail, et qui vit d'expédients. Un vieux clochard.
La linguiste Jacqueline Picoche explique : « Dérivé de clocher (dans le sens de boiter) ; litt. qui boite ».
Cependant, nous avons si je puis dire entendu un autre son de cloche dans un reportage sur les toits de Paris, au cours de la séquence consacrée (encore sans jeu de mots) à la cathédrale : « Les cloches de taille moyenne ou petite étaient actionnées par des cordes, mais pour les grosses c’était impossible. Il y avait de grandes pédales dont chacune était manœuvrée par plusieurs personnes. Pour ce faire, on recrutait des volontaires parmi les vagabonds qui vivaient dans la rue. Un bon repas et un verre de vin étaient leur salaire. C’est pourquoi ces gens des rues étaient appelés des clochards. »
Où est la vérité ?
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Perkele
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Message par Perkele »

Sans domicile, un clochard ne pouvait pas déménager à la cloche de bois. :roll:
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Je n'ai pas d'autres compétences à présenter sur le sujet que celles du Robert DHLF. Il mentionne CLOCHARD à l'entrée CLOCHER, où je lis entre autres :

En sont dérivés CLOCHEMENT n. m. (1363) et CLOCHE-PIED (À) loc. adv. et n. m. (v. 1400), et par suffixation péjorative : CLOCHARD, ARDE n. (1895) qui s'est mis à désigner un type social important de marginal des grandes villes, notamment Paris.

Ces explications sont à peu près identiques à celles de l'Académie. Si le mot est vraiment apparu en 1895, on peut se poser la question de la compatibilité avec les vagabonds manœuvrant les pédales pour actionner les cordes des cloches.
"Clochard" a été adopté (avec majuscule à l'initiale) par l'allemand. Le dictionnaire Wahrig note que l'origine du mot est incertaine.
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Jacques
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Message par Jacques »

Je suis resté sceptique en entendant cette explication, car le terme ne se limite pas aux marginaux gravitant autour de la cathédrale, c'est-à-dire dans l'île de la Cité, mais il s'applique à tous ceux qui vivent sur le territoire français.
Je pense qu'il se distingue, en tout cas, de SDF qui s'applique à des déshérités subissant un sort dû aux maux de notre société, alors que le clochard a librement choisi son mode de vie.
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GB-91
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Message par GB-91 »

J’ai une autre explication :
Au début du siècle dernier (et sans doute à la fin du précédent) il se trouvait aux Halles Centrales à Paris un refuge où venaient se réchauffer les « clochards » (rue Coquillière). Ils étaient nourris d’une assiettée de bouillon et ils attendaient « la cloche ». Cette cloche, encore visible contre l’église Saint-Eustache, sonnait à cinq heures. Elle sonnait l’ouverture des ventes aux détaillants qui venaient s’approvisionner chaque matin. Nos clochards quittaient alors leur abri et allaient proposer leurs bras pour tirer les diables depuis les Halles jusque chez les commerçants qui avaient passé commande.
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Jacques
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Message par Jacques »

Cette version est intéressante, nous ne saurons jamais la vérité mais certaines de ces explications ne sont pas dépourvues de pittoresque.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Mon dictionnaire allemand, qui mentionne l'origine incertaine du mot en ce qui concerne son étymologie, considère aussi qu'il est apparu à Paris.
GB-91
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Message par GB-91 »

André (G., R.) a écrit :Mon dictionnaire allemand, qui mentionne l'origine incertaine du mot en ce qui concerne son étymologie, considère aussi qu'il est apparu à Paris.
Tout à fait d'accord, André, car dans ma jeunesse seine-et-marnaise le mot clochard désignait un infortuné venant de Paris. On ajoutait alors : "qui vit sous les ponts" et on le représentait souvent en compagnie de Poulbot, avec un litron de gros rouge à la main.
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Jacques
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Message par Jacques »

GB-91 a écrit : On ajoutait alors : "qui vit sous les ponts" et on le représentait souvent en compagnie de Poulbot, avec un litron de gros rouge à la main.
Et le calendos ! Il faisait partie du cliché.
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Claude
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Message par Claude »

GB-91 a écrit :[...] avec un litron de gros rouge à la main.
On dit également un boulon de 33.
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Jacques
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Message par Jacques »

Je ne connaissais pas ce terme.
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