Le e de athée
Le e de athée
Bonjour ;
En quel besoin le fait de mettre un e à athée quel que soit le genre, est indispensable? Je ne comprends pas ce genre d'exceptions. On peut très bien écrire : "athé" sans que la phonétique ne change.
En quel besoin le fait de mettre un e à athée quel que soit le genre, est indispensable? Je ne comprends pas ce genre d'exceptions. On peut très bien écrire : "athé" sans que la phonétique ne change.
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Le mot est un emprunt au grec atheos. Peut-être que cet e final remplace la terminaison grecque -eos. Gynécée, lui aussi masculin, vient de gynaices, lycée de Lyceon.
L'alchimie qui a présidé à la francisation de mots grecs ou latins est grandement soumise à l'usage populaire : c'est le peuple qui a forgé la langue au cours des siècles, il n'y a probablement pas de cause logique.
Mais une fois de plus, votre question n'est pas à sa place : il existe une rubrique Vocabulaire, sens des mots et orthographe.
Ne mettez pas tout dans la rubrique Grammaire parce que c'est la première qui se présente.
L'alchimie qui a présidé à la francisation de mots grecs ou latins est grandement soumise à l'usage populaire : c'est le peuple qui a forgé la langue au cours des siècles, il n'y a probablement pas de cause logique.
Mais une fois de plus, votre question n'est pas à sa place : il existe une rubrique Vocabulaire, sens des mots et orthographe.
Ne mettez pas tout dans la rubrique Grammaire parce que c'est la première qui se présente.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
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- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
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Jacques, je ne pense pas que la francisation des mots grecs et latins soit due au génie populaire, mais bien plutôt aux clercs et humanistes du Moyen-âge et de la Renaissance qui sont allés puiser dans les sources classiques écrites que le peuple ignorait.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
C'était une supposition gratuite et très incertaine, vous en savez plus long que moi sur le sujet.Jacques-André-Albert a écrit :Jacques, je ne pense pas que la francisation des mots grecs et latins soit due au génie populaire, mais bien plutôt aux clercs et humanistes du Moyen-âge et de la Renaissance qui sont allés puiser dans les sources classiques écrites que le peuple ignorait.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Klausinski
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- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
Cela me fait penser que les premières fois que j'ai rencontré certains noms grecs, comme Ptolémée, Pompée, Persée, Thésée, Prométhée, qui se rapportent à des hommes, j'ai été un peu surpris de ce « e » final. Le « e » a peut-être été gardé en français pour des raisons esthétiques ou prosodiques. Pour un classique, j'imagine que « Thésée » est une francisation de Thêseús plus acceptable que « Thésé », car, à cette époque, le « e » est encore prononcé dans les vers et il est encore senti (voir les règles classiques concernant le hiatus) . Ce n'est pas un trait purement orthographique. Pour « athée », ce serait la même chose. Malheureusement, ce ne sont là que des hypothèses, je n'ai rien trouvé sur cette question.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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- Jacques-André-Albert
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- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Pour les humanistes de la Renaissance, pétris de latin et de grec, une même finale -é ne pouvait représenter deux désinences différentes provenant de deux langues. Même dans les noms grecs latinisés, la désinence est différente : aimé vient de amatus et Prométhée de Prometheus.
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(Montaigne - Essais, I, 24)
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Re: Le e de athée
Votre étonnement venait-il de ce que vous connaissiez "athée" uniquement comme adjectif ?Andrea a écrit :En quel besoin le fait de mettre un e à athée quel que soit le genre, est indispensable? Je ne comprends pas ce genre d'exceptions. On peut très bien écrire : "athé" sans que la phonétique ne change.
Quoi qu'il en soit, le français vous propose en permanence des mots pour lesquels la phonétique et l'orthographe donnent l'impression de ne pas faire bon ménage ! On pourrait aussi écrire "fonétik", "ortograf" et même "até", mais notre langue a une histoire. L'une de ses beautés et l'un de ses talents résident précisément dans la parenté de beaucoup de ses mots avec le latin et le grec.
- Klausinski
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- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
Merci de cette précision, Jacques.Jacques-André-Albert a écrit :Pour les humanistes de la Renaissance, pétris de latin et de grec, une même finale -é ne pouvait représenter deux désinences différentes provenant de deux langues. Même dans les noms grecs latinisés, la désinence est différente : aimé vient de amatus et Prométhée de Prometheus.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Je m'associe à vos remerciements, en regrettant par ailleurs de ne pas avoir relevé moi-même la logique de l'évolution de ce genre de mot, -us ne comportant qu'un son vocalique, tandis que -eus en a deux.Klausinski a écrit :Merci de cette précision, Jacques.Jacques-André-Albert a écrit :Pour les humanistes de la Renaissance, pétris de latin et de grec, une même finale -é ne pouvait représenter deux désinences différentes provenant de deux langues. Même dans les noms grecs latinisés, la désinence est différente : aimé vient de amatus et Prométhée de Prometheus.