Perles d'inculture 1

[Jacques]

Lu dans le bulletin municipal : « Notre maire est très attentif aux actes d'incivilité, notamment le stationnement sur une place handicapée ».

[Koutan]

Peut-être une place trop petite pour qu'on puisse y mettre une voiture ?

[Islwyn]

Une pareille ellipse existe en anglais : « disabled parking space ». J'ai l'impression que ces formes sténographiques deviennent de plus en plus fréquentes.

[Jacques-André-Albert]

Entendu à l'instant à la radio : « les mutuelles étudiantes ». Rien ne justifie cette faute absurde. « Les mutuelles d'étudiants » n'est pas plus long, ni plus difficile à prononcer.

[Jacques]

Entendu à l'instant à la radio : « les mutuelles étudiantes ». Rien ne justifie cette faute absurde. « Les mutuelles d'étudiants » n'est pas plus long, ni plus difficile à prononcer.

J'ai remarqué que étudiant est employé en fonction d'adjectif à la place d'estudiantin, comme si ce dernier répugnait à de nombreuses personnes qui doivent le considérer comme prétentieux : les chambres étudiantes, manifestations étudiantes, mutuelles étudiantes...

[Jacques]

Une pareille ellipse existe en anglais : « disabled parking space ». J'ai l'impression que ces formes sténographiques deviennent de plus en plus fréquentes.

Ce qui se répand, c'est l'habitude de supprimer les petits mots : caisse bois, entrée fournisseurs, pièce moteur, test ADN, parking clientèle... Selon ce principe, l'auteur du texte aurait écrit « place handicapés ». Là ce n'est pas le même cas, il accorde handicapé avec place ; ce n'est même plus une ellipse.

[Islwyn]

À moins que ces places ne fussent réservées aux femmes handicapées... :D Pour la formule anglaise, le plus drôle est que selon toute logique les « parking spaces » sont hors de service (de même pour les « disabled toilets »)... Mais on s'habitue tant et si bien à ces formules elliptiques qu'on n'en relève plus la cocasserie.

[Perkele]

À peu près dans la même catégorie, je classerais les "mines antipersonnel" que j'ai longtemps écrit "antipersonnelles" = contre les individus.

Étant donné que les victimes sont des personnes aussi bien civiles que militaires, je ne vois pas comment on peut parler de "personnel".

[Jacques]

J'ai toujours été également perplexe au sujet de ce qualificatif dont je ne perçois pas le vrai sens. Il doit y avoir des mines qui ont pour objectif de faire sauter du matériel, des engins, et d'autres qui visent plutôt les gens. Je ne connais rien aux affaires militaires. Mais de tout façon, comme vous le dites, des personnes ce n'est pas du personnel.
À la rigueur on pourrait dire antipersonnes.

[Manni-Gédéon]

Il y a en tout cas des mines antichars (ou anti-char ?).
Il semble que l'orthographe la plus courante est antichars.

Il serait plus logique, en effet de dire antipersonnes plutôt qu'antipersonnel.

[Jacques]

Il y a en tout cas des mines antichars (ou anti-char ?).
Il semble que l'orthographe la plus courante est antichars.

La règle se pose ainsi : les préfixes doivent être attachés aux noms ou adjectifs, sauf si une lettre se trouve à la fois à la fin du préfixe et au début du mot qui le suit ; ainsi donc, on écrit antialcoolique, antiéconomique, anticorps mais anti-inflammatoire. Cette restriction vaut également si les deux voyelles accolées peuvent se confondre avec une diphtongue : auto-infection. Donc antichar est la seule orthographe possible ; anti chars ou anti-chars sont fautifs.

[Claude]

[...] les préfixes doivent être attachés aux noms ou adjectifs, sauf si une lettre se trouve à la fois à la fin du préfixe et au début du mot qui le suit [...]

J'applique donc la règle en disant qu'il s'agit la plupart du temps et postérieurement aux conflits de mines anti-innocents.

[Islwyn]

Mais il parle d'or, notre Claude !

[Claude]

J'ai réfléchi un certain temps.

[Jacques]

J'ai réfléchi un certain temps.

Le temps que le canon du fusil ait refroidi.