Perles d'inculture 1
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- Inscription : mar. 11 sept. 2012, 9:16
Tout le monde a assimilé depuis longtemps le sens nouveau de "initier" ; tout le monde comprend que ce n'est pas la justice qui a survolé la ville ; tout le monde comprend que le drôle ("drone") pourrait tomber sur la tête d'un passant, en sorte que "sur" est inutile à la compréhension, etc.
Donc cet article, puisqu'il ne comporte aucune obscurité, est pour ce motif suffisamment bien rédigé !
N'en doutez pas : c'est la justification qu'on fournira bientôt à des critiques comme celle que fait Jacques !
Note : j'appelle "drôle" cet aéronef sans pilote, et cela pour deux raisons. La première est que j'ai plaisir à tourner en ridicule les anglicismes en feignant d'avoir entendu à la place un mot français voisin ; la seconde est qu'étant pilote de loisir, j'ai à craindre (pour la énième fois depuis que j'ai débuté) de nouvelles restrictions d'usage de l'espace aérien, ou de nouvelles exigences en fait d'équipements électroniques, en raison de l'apparition des ces engins qui m'emm... et que par conséquent je nomme volontiers les drôles !
Donc cet article, puisqu'il ne comporte aucune obscurité, est pour ce motif suffisamment bien rédigé !
N'en doutez pas : c'est la justification qu'on fournira bientôt à des critiques comme celle que fait Jacques !
Note : j'appelle "drôle" cet aéronef sans pilote, et cela pour deux raisons. La première est que j'ai plaisir à tourner en ridicule les anglicismes en feignant d'avoir entendu à la place un mot français voisin ; la seconde est qu'étant pilote de loisir, j'ai à craindre (pour la énième fois depuis que j'ai débuté) de nouvelles restrictions d'usage de l'espace aérien, ou de nouvelles exigences en fait d'équipements électroniques, en raison de l'apparition des ces engins qui m'emm... et que par conséquent je nomme volontiers les drôles !
- Jacques-André-Albert
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- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
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Je n'ai pas vraiment de mérite à cela : j'ai été formé, dans mes toutes jeunes années, à la pratique de tous les modes et de tous les temps verbaux, et je suis familier d'une littérature ancienne où les formes maintenant presque ignorées s'utilisaient couramment.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
- Jacques
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Trouvé sur le site de l'Académie française :
À l’attention de, à l’intention de
La formule par laquelle, dans le langage de l’administration, on indique le destinataire d’une lettre, d’une communication, d’un envoi, est à l’attention de, pour marquer que l’on attire l’attention du destinataire, que l’on soumet cette lettre, etc., à son attention.
Me voilà encore bien déçu et chagriné. Si j'hésitais au sujet du cas concernant le plus / les plus, là je suis formel et sûr de mon fait.
Quand on veut signaler quelque chose à quelqu'un, on appelle son attention sur la chose ou le fait : Nous appelons votre attention sur le danger du ski hors piste — J'appelle votre attention sur nos nouveaux tarifs. Si la personne a effectivement porté de l'intérêt à ce qu'on lui signale, elle dira qu'on a attiré son attention : La pancarte d'avertissement a attiré mon attention sur les risques — M. Lefèvre a attiré notre attention sur ce défaut de conception. La différence de sens entre les verbes appeler (tenter de capter) et attirer (retenir) est suffisamment évidente pour souligner la logique des phrases.
Cette faute de vocabulaire est très répandue, nous pouvons bien en excuser le locuteur courant, mais pas un organisme chargé de nous renseigner sur les bonnes pratiques de la langue, et cité comme référence par les spécialistes (bien qu'il s'en trouve pour critiquer certaines de ses prises de position).
On devrait lire sur le site de l'Académie : ...pour marquer que l'on appelle l'attention...
À l’attention de, à l’intention de
La formule par laquelle, dans le langage de l’administration, on indique le destinataire d’une lettre, d’une communication, d’un envoi, est à l’attention de, pour marquer que l’on attire l’attention du destinataire, que l’on soumet cette lettre, etc., à son attention.
Me voilà encore bien déçu et chagriné. Si j'hésitais au sujet du cas concernant le plus / les plus, là je suis formel et sûr de mon fait.
Quand on veut signaler quelque chose à quelqu'un, on appelle son attention sur la chose ou le fait : Nous appelons votre attention sur le danger du ski hors piste — J'appelle votre attention sur nos nouveaux tarifs. Si la personne a effectivement porté de l'intérêt à ce qu'on lui signale, elle dira qu'on a attiré son attention : La pancarte d'avertissement a attiré mon attention sur les risques — M. Lefèvre a attiré notre attention sur ce défaut de conception. La différence de sens entre les verbes appeler (tenter de capter) et attirer (retenir) est suffisamment évidente pour souligner la logique des phrases.
Cette faute de vocabulaire est très répandue, nous pouvons bien en excuser le locuteur courant, mais pas un organisme chargé de nous renseigner sur les bonnes pratiques de la langue, et cité comme référence par les spécialistes (bien qu'il s'en trouve pour critiquer certaines de ses prises de position).
On devrait lire sur le site de l'Académie : ...pour marquer que l'on appelle l'attention...
Dernière modification par Jacques le jeu. 20 févr. 2014, 8:47, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
J'en fais parfois encore partie ! Merci à vous, Jacques, d'avoir attiré mon attention sur ce point.Jacques a écrit :Cette faute de vocabulaire est très répandue, nous pouvons bien en excuser le locuteur courant,
Décidément, la fréquentation de Français notre belle langue m'aura appris à ne pas avoir une confiance aveugle en l'Académie.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Hélas ! Je le regrette infiniment, car j'ai eu longtemps un regard non critique sur ce qu'elle écrivait, et que je considérais comme parole d'évangile.André (G., R.) a écrit : Décidément, la fréquentation de Français notre belle langue m'aura appris à ne pas avoir une confiance aveugle en l'Académie.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Klausinski
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- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
Je ne connaissais pas non plus cette distinction entre les deux expressions. En faisant quelques recherches sur la Toile, j'ai trouvé un manuel de correspondance militaire qui explique que « attirer l'attention » est réservé au supérieur ou à l'égal, tandis que le subordonné doit écrire : « J'ai l'honneur d'appeler votre attention sur la nécessité de… »
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
La nuance n'est pas tout à fait la même, mais l'idée est là et explique la subtilité de la chose. Le supérieur ne laisse pas le choix au subordonné, qui est tenu de fixer son attention sur ses ordres ou ses consignes. En revanche, quand j'ai commencé mon cycle technique au lycée, en 1951, le professeur de correspondance commerciale nous avait précisé qu'elle ne voulait pas lire « j'ai l'honneur » dans nos essais de lettres, formule qui, disait-elle, était un archaïsme dépassé.Klausinski a écrit :Je ne connaissais pas non plus cette distinction entre les deux expressions. En faisant quelques recherches sur la Toile, j'ai trouvé un manuel de correspondance militaire qui explique que « attirer l'attention » est réservé au supérieur ou à l'égal, tandis que le subordonné doit écrire : « J'ai l'honneur d'appeler votre attention sur la nécessité de… »
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- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Y a-t-il un différence entre les deux ? Je n'affirme rien mais je pense que l'un vaut l'autre, le mot « locution » définissant une construction figée, tout faite, et la formule une phrase fabriquée, immuable, qui s'utilise dans des circonstances précises. N'est-ce pas bonnet blanc et blanc bonnet ? (je n'ai pas regardé dans les dictionnaires, je suis mon instinct). Donc ce serait un procédé visant à éviter la répétition.Claude a écrit :Accessoirement, je remarque que l'Académie parle de formule pour « à l'attention de... » et de locution pour « à l'intention de... ».
Est-ce pour ne pas employer deux fois le mot formule ou parce que leur nature est différente ?
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