Sus au politiquement correct

[Klausinski]

Et que pensez-vous à présent de la "stigmatisation mélanique" ?

Ce serait du racisme, mot que l'on emploie pourtant sans difficulté à tout propos, même pour désigner d'autres types de discriminations, de préjugés ou d'attitudes hostiles.

[Islwyn]

Une autre : "la loutre est dans une dynamique positive".
Celle-là, je vous laisse le plaisir de la deviner.

J'ai pu observer de mon pont (oui, j'ai un pont) les ébats d'une famille de loutres. Du fait que cette famille est galloisante, je n'ai pu comprendre que quelques bribes de leur conversation, mais la formule « dynamique positive » n'y a nullement figuré.

[jarnicoton]

Et que pensez-vous à présent de la "stigmatisation mélanique" ?

Ce serait du racisme, mot que l'on emploie pourtant sans difficulté à tout propos, même pour désigner d'autres types de discriminations, de préjugés ou d'attitudes hostiles.

Racisme, oui, mais "mélanique", contre les Noirs seulement.

[André (G., R.)]

Extrait d’une publication (non professionnelle, mais cela ne change rien) : « Cette association a pour but d’offrir à des personnes en situation de handicap une ouverture sur le monde extérieur ». C’est encore une de ces expressions nées du politiquement correct qui ne veulent pas appeler les choses par leur nom.

Quand des bienpensants apeurés ostracisent un mot, il peut évoluer vers sa lente disparition ou devenir péjoratif, impoli, méprisant. Je pense à « invalide », qui a pourtant fourni « invalidité », un mot très actuel du fait, entre autres, de la « carte d'invalidité ». Dans mon journal je lis sous le titre Un plan contre l'exclusion des personnes handicapées :
« Invalides, anormaux, débiles. » C. T., vice-présidente du conseil départemental, démarre son propos par un inventaire à la Prévert. Celui des surnoms entendus pour désigner les personnes en situation de handicap. « Des mots violents », relève l'élue.
Voilà qu'« invalide » devient un surnom pour le ou la journaliste et que l'élue le qualifie de violent ! Vous avez dit « politiquement correct » ?

[Jacques-André-Albert]

C'est dommage d'imposer cette appellation unique de handicap, à laquelle on associe inévitablement paralysie et fauteuil roulant. Invalide est, du reste, trop restrictif. Des mots existent pour désigner chaque catégorie d'infirmité : cécité et surdité, totales ou partielles, autisme, mutisme, claudication, psychose, démence, etc.

[André (G., R.)]

Associe-t-on automatiquement et uniquement paralysie et fauteuil roulant à handicap ? La cécité m'étant familière, je puis vous assurer que les aveugles, par exemple, mais aussi les sourds-muets, utilisent ce mot pour eux-mêmes et qu'on le leur applique banalement.
Je trouve plus regrettable le remplacement d'« infirme » ou « invalide » par « handicapé », d'origine anglaise, et plus ridicule la substitution de « personne en situation de handicap » à ces trois mots.

[Jacques-André-Albert]

Associe-t-on automatiquement et uniquement paralysie et fauteuil roulant à handicap ?

Dans les médias, oui, en incluant les films « Patients » et « Intouchables ». Mise à part la très récente participation d'une jeune femme trisomique à la présentation de la météo, on préfère des gens « présentables » ayant juste subi un accident de la route.

[Astragal]

Et en plus de ça, le symbole international d'accessibilité représente une personne dans un fauteuil roulant, ce qui n'arrange pas les choses. Bien que je sais qu'il existe plusieurs types de handicap, quand je vois ce pictogramme, c'est au handicap moteur auquel je pense en premier. À la longue, j'ai fini par associer le mot handicapé avec l'image d'une personne en fauteuil roulant.

[André (G., R.)]

Je trouve confirmation sur la Toile de ce que, en France, « 5,5 millions de personnes se sont déclarées en situation de handicap en 2013 », alors qu'« on estime » à « 370 000 » le nombre de celles qui « utilisent un fauteuil roulant ». La grande majorité des titulaires de la carte d'invalidité a donc beaucoup de mal à supporter ce que vous décrivez, l'association, dans l'esprit des valides, du fauteuil à leur état. Et je puis témoigner du mécontentement des aveugles assez nombreux de ma connaissance quand on leur pose la question de savoir s'ils sont en mesure de... marcher ! Le malentendu pourrait venir de ce que sur leur carte d'invalidité figure la mention Station debout pénible, tout à fait justifiée en ce qui concerne l'utilisation des transports en commun.

[Yeva Agetuya]

[Perkele]

Et qu'en est-il du drap métis ?

[Claude]

Puisque Yeva a proposé personnes et animaux, je propose végétaux pour le drap.