Bonsoir,
Il me manque véritablement de temps pour pourvoir passer par ici, mais je fais l'effort, car une question me turlupine en ce moment ;
Le nom de la mère de Jésus-Christ s'écrit-il "La Vierge Marie" ou "La vierge Marie" ? En effet, je ne vois pas en quoi cette majuscule sert.
D'ailleurs, aujourd'hui c'est la journée du point virgule ; faisons-lui honneur dans ce cas! :D
Au revoir. Et merci d'avance pour votre future réponse.
Il faut mettre une majuscule, parce que n'est pas n'importe quelle vierge ; c'est un personnage « historique » et quand on la cite le nom devient un nom propre. Quand on écrit la Vierge avec une majuscule, on sait que c'est de la mère de Jésus qu'il s'agit et de personne d'autre.
Quel dommage que vous n'ayez plus le temps de venir, votre visite nous fera toujours plaisir.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Ce n'est pas une métonymie. Quand un nom commun sert à désigner un personnage historique, à individualiser un être bien défini il devient nom propre parce qu'il s'applique à ce seul personnage. Un messie est un sauveur envoyé de Dieu, le Messie c'est Jésus. On doit pouvoir trouver des exemples laïques, si quelqu'un en a il serait aimable de nous les donner.
C'est pareil pour les faits historiques : la Révolution ce sont les évènements du 14 juillet 1789, une révolution c'est le sens commun. Une république c'est un état républicain ; la République c'est l'entité française.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Jacques a écrit :[...] Quand un nom commun sert à désigner un personnage historique, à individualiser un être bien défini il devient nom propre [...]On doit pouvoir trouver des exemples laïques, si quelqu'un en a il serait aimable de nous les donner.[...]
Si je vous dis : récipient de collecte des ordures ménagères et ancien préfet de l'Isère, puis préfet de la Seine dont le nom fut donné en 1884 à cet objet; vous avez immédiatement pensé à Eugène Poubelle.
Sont-ce des noms de ce type que vous recherchez ?
Dans l'affirmative, il y a de très nombreux noms propres qui sont devenus noms communs ou adjectifs.
Sous forme ludique, en voici quelques-uns soumis à votre sagacité (l'orthographe d'origine a été conservée et dans les initiales, le prénom devance le nom, comme il se doit) :
issus d'un patronyme :
C. B. : gérant de propriétés irlandais qui fut mis en quarantaine par ses fermiers (1832-1897) / (n.m.) interdit moral
N. C. : soldat de l'Empire, enthousiaste et naïf / (adj. ou subst.) cocardier, patriotard
A. G. : fabriquant de chaussures fournisseur des Armées en 1870. / (n.m.) rarement aux pieds des élégantes
S. C. : ingénieur américain (1814-1862) / (n.m.) indispensable dans un bon western, il n'ira cependant pas jusqu'à faire les 100 coups
M-F : Créateur écossais / (n.m.) manteau ample, sans manches, à ouvertures latérales pour passer les bras, muni d'une cape descendant jusqu'à la ceinture
issus d'un lieu géographique
C. : ville de Galilée / (n.m.) grand désordre
R. : ville du comté de Warwick (GB) / (n.m.) À XV mais pas à XIII
issus du nom d'un personnage imaginaire :
P. : bourgeois dans la pièce Romainville ou la Promenade du dimanche (1807) / (n.m.) pourra vous mettre à l'abri ou sera pour vous un petit ennui
C. : Nom d'un personnage de L'Astrée d'Honoré d'Urfé (1610) / (n.m.) type d'amoureux platonique
D. : Ingénieur, inventeur et architecte légendaire grec / (n.m.) labyrinthe ou ensemble d'éléments dans lequel on n'y voit pas toujours très clair...
Les noms propres de personnages connus donnés à des objets ou à des individus courants et devenant de ce fait des noms communs procèdent de la métaphore : un hercule par allusion au demi-dieu Hercule de la mythologie romaine, un harpagon par référence à l'avare Harpagon mis en scène par Molière.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Il s'agit dans ces derniers cas d'antonomase, cas particulier de la synecdoque et de la métonymie, qui consiste à employer un nom propre à la place d'un nom commun (« harpagon » = avare). Inversement, à employer un groupe nominal à la place d'un nom propre (Phèdre désigne Hippolyte en disant « ce fils d'Amazone »).
Toutefois ces exemples pourraient ne pas vous convaincre totalement, Andrea : leur analogie avec « la Vierge » est claire, mais ils ne correspondent pas exactement à « la Vierge Marie », mon évocation du « général de Gaulle » paraissant même justifier « la vierge Marie », que j'éviterai cependant d'écrire ainsi.
Jacques a écrit :Ce n'est pas une métonymie. Quand un nom commun sert à désigner un personnage historique, à individualiser un être bien défini il devient nom propre parce qu'il s'applique à ce seul personnage. Un messie est un sauveur envoyé de Dieu, le Messie c'est Jésus. On doit pouvoir trouver des exemples laïques, si quelqu'un en a il serait aimable de nous les donner.
C'est pareil pour les faits historiques : la Révolution ce sont les évènements du 14 juillet 1789, une révolution c'est le sens commun. Une république c'est un état républicain ; la République c'est l'entité française.
Merci pour votre réponse.
J'ai quelques exemples laïques : Le Magnifique pour Jean-Paul Belmondo (enfin je pense), Les Bleus pour L'Equipe de France de Football, Le Petit père des peuples pour Joseph Staline..
Pourriez-vous confirmer si j'ai tort car je ne pense pas être totalement sûr pour Staline.