Péril en la demeure
- Jacques
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Péril en la demeure
À propos d'un certain parti politique qui doit affronter des affaires plus ou moins scandaleuses, un organe de presse publie sur Internet un article où je relève cette phrase, déjà entendue à la TV au sujet d'une autre situation : « Pour beaucoup, il y a péril dans la demeure ABC (nom du parti ) ».
Dans les deux cas, l'expression me paraît faire l'objet d'un usage impropre ; on comprend Il y a un danger qui menace cette formation politique, ou dans l'autre cas la société française. C'est généralement dans cette idée que bien des gens y ont recours.
La demeure, ce n'est pas « la maison » dans une acception symbolique, mais un substantif formé sur le verbe demeurer, et désignant une attitude statique, un manque de réaction, qui tend à laisser faire.
Il y a péril en la demeure, comme le savent sans aucun doute les amateurs avertis qui fréquentent ce forum, se traduit par : il y a un grand risque à rester inactif et passif.
Que le commun des mortels ignore le sens réel de la formule, je ne le condamne pas car c'est ambigu. Mais ces journaleux, dont la langue est l'outil de travail comme je l'ai déjà dit, n'ont pas droit à l'erreur, d'autant qu'ils font école auprès de millions de gens. D'ailleurs, l'utilisation de DANS à la place de EN, et l'adjonction du nom, ne laissent aucun doute sur l'impropriété.
Dans les deux cas, l'expression me paraît faire l'objet d'un usage impropre ; on comprend Il y a un danger qui menace cette formation politique, ou dans l'autre cas la société française. C'est généralement dans cette idée que bien des gens y ont recours.
La demeure, ce n'est pas « la maison » dans une acception symbolique, mais un substantif formé sur le verbe demeurer, et désignant une attitude statique, un manque de réaction, qui tend à laisser faire.
Il y a péril en la demeure, comme le savent sans aucun doute les amateurs avertis qui fréquentent ce forum, se traduit par : il y a un grand risque à rester inactif et passif.
Que le commun des mortels ignore le sens réel de la formule, je ne le condamne pas car c'est ambigu. Mais ces journaleux, dont la langue est l'outil de travail comme je l'ai déjà dit, n'ont pas droit à l'erreur, d'autant qu'ils font école auprès de millions de gens. D'ailleurs, l'utilisation de DANS à la place de EN, et l'adjonction du nom, ne laissent aucun doute sur l'impropriété.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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- Jacques
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À votre tour, vous me faites découvrir quelque chose. Le Robert des expressions emploie la même définition. Je trouve ceci dans la première édition (1694) du dictionnaire de l'Académie :
Demeure, en termes du Palais se dit du retardement, du temps qui court au de là du terme où l'on doit payer, ou faire quelque autre chose. Estre en demeure.
On dit, qu'Un homme est en demeure envers ses creanciers, Lors qu'il ne les satisfait pas au temps qu'il a promis.
Littré :
1° Être en demeure envers quelqu'un, être en retard de bons offices. Je n'étais pas en demeure de ce côté-là, BOSSUET Lett. quiét. 455. Je me trompe en doutant de tout, et je suis en demeure à l'égard de la vérité qui se présente à moi, FÉN. Exist. 240.
Il y a péril en la demeure, le moindre retardement peut causer du préjudice.
2° Terme de procédure. Retardement, le temps qui court au delà du terme où l'on est tenu de faire quelque chose.
Demeure, en termes du Palais se dit du retardement, du temps qui court au de là du terme où l'on doit payer, ou faire quelque autre chose. Estre en demeure.
On dit, qu'Un homme est en demeure envers ses creanciers, Lors qu'il ne les satisfait pas au temps qu'il a promis.
Littré :
1° Être en demeure envers quelqu'un, être en retard de bons offices. Je n'étais pas en demeure de ce côté-là, BOSSUET Lett. quiét. 455. Je me trompe en doutant de tout, et je suis en demeure à l'égard de la vérité qui se présente à moi, FÉN. Exist. 240.
Il y a péril en la demeure, le moindre retardement peut causer du préjudice.
2° Terme de procédure. Retardement, le temps qui court au delà du terme où l'on est tenu de faire quelque chose.
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- Jacques-André-Albert
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Parallèlement au « péril en la demeure », on pourrait avoir une vision loufoque de celui qui n'est pas dans son assiette, ou encore de l'assiette des impôts, qui est loin d'être une sébile que nous tendrait l'administration fiscale.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
- Jacques
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D'où la plaisanterie d'un humoriste : Si l'impôt a une assiette, pourquoi vient-il manger dans la nôtre ?Jacques-André-Albert a écrit :Parallèlement au « péril en la demeure », on pourrait avoir une vision loufoque de celui qui n'est pas dans son assiette, ou encore de l'assiette des impôts, qui est loin d'être une sébile que nous tendrait l'administration fiscale.
(je crois l'avoir citée ailleurs).
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