J'ai été/je suis allé

André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Je tombe de haut : au moment du tournage récent du deuxième film inspiré de ce roman, j'aurais juré avoir entendu dire que la raison de l'absence de la fameuse réplique dans ce dernier tenait au fait qu'elle avait été inventée par l'auteur du premier film et non par celui du livre.
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Islwyn
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Message par Islwyn »

J'ai appris au lycée qu'il y avait une concordance des temps « soutenue » et une concordance « normale » dans l'emploi du subjonctif, de sorte que, dans la langue soutenue (et sans doute écrite), le présent, le passé composé et le futur de l'indicatif exigeaient le présent ou le parfait du subjonctif, tandis que l'imparfait, le plus-que-parfait et le conditionnel exigeaient l'imparfait ou le plus-que-parfait du subjonctif, ainsi :

il faut / il a fallu / il faudra que je m'en aille (que je m'en sois allé)

Mais

il fallait / il avait fallu / il aurait fallu que je m'en allasse (que je m'en fusse allé)

Quant à la concordance normale, l'imparfait et le plus-que-parfait n'y figuraient point.
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Jacques
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Message par Jacques »

André (G., R.) a écrit :Je tombe de haut : au moment du tournage récent du deuxième film inspiré de ce roman, j'aurais juré avoir entendu dire que la raison de l'absence de la fameuse réplique dans ce dernier tenait au fait qu'elle avait été inventée par l'auteur du premier film et non par celui du livre.
Je crois en effet, maintenant que vous le dites, me rappeler que la réplique a été inventée pour le film. Il y a si longtemps que j'ai lu le livre que je ne m'en souviens plus. Mais ce que je disais n'était qu'une boutade, sauf mes souvenirs du parler ardennais, qui sont authentiques.
Louis Pergaud, auteur du livre, était franc-comtois et non ardennais.
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Claude
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Message par Claude »

André (G., R.) a écrit :[...] et moi qui imaginais ne trouver venir avec l'auxiliaire avoir que dans La guerre des boutons (le premier film) !
Pour l'anecdote, c'est une invention cinématographique qui ne figure pas dans le roman de Louis Pergaud.
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Jacques
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Message par Jacques »

Claude, archiviste superchef !
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Islwyn a écrit :il faut / il a fallu / il faudra que je m'en aille (que je m'en sois allé)
.
Je dois vous avouer que « Il faut que je m'en sois allé » et « Il faudra que je m'en sois allé » ne me plaisent pas et ne m'évoquent aucun souvenir littéraire.
jarnicoton
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Message par jarnicoton »

Je vous recommande de revoir en 2014 la première version cinématographique de La Guerre des boutons. On est confondu par le nombre de scènes qu'il serait impensable de tourner aujourd'hui.

Je n'aurais certes qu'à regarder la nouvelle version pour constater si je vois juste, mais l'envie m'en manque. Trop souvent j'ai été déçu, voire anéanti, par les rimèques. Lorsque je pense à la comparaison des Rois maudits en ancienne et récente version, je frémis d'effroi !
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Claude
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Message par Claude »

Ah ! Les Rois maudits, inoubliable avec Jean Piat.
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jarnicoton
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Message par jarnicoton »

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Claude
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Message par Claude »

Merci jarnicoton ! :wink:
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André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Très bons souvenirs de télévision.
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

André (G., R.) a écrit :
Islwyn a écrit :il faut / il a fallu / il faudra que je m'en aille (que je m'en sois allé)
.
Je dois vous avouer que « Il faut que je m'en sois allé » et « Il faudra que je m'en sois allé » ne me plaisent pas et ne m'évoquent aucun souvenir littéraire.
Deux exemples, pris sur Internet (et corrigés) :
« N'aurais-tu pu attendre que je m'en sois allé avant de partir ? »
« où sont mes jours et mes ans pourrai-je les retrouver retrouver ce temps perdu ces belles et longues années avant qu'il ne soit trop tard et que je m'en sois allé »
On peut facilement placer, dans un contexte littéraire, il faut que je m'en sois allé de bonne heure, pour n'avoir pas vu ce qui se tramait ou encore il faudra que je m'en sois allé avant le chant du coq, ce qui n'a pas tout à fait le même sens que il faudra que je m'en aille.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

« Que je m'en sois allé » me paraît d'un emploi tout à fait normal et ne me pose aucun problème dans les deux premières phrases que vous citez, JAA.
C'est après il faut ou il faudra que j'ai plus de difficultés. Merci à vous de rappeler la valeur particulière, de modalité en quelque sorte, de ce verbe impersonnel — à laquelle je n'avais pas pensé —, dans « Il faut que je m'en sois allé de bonne heure, pour n'avoir pas vu ce qui se tramait ».
« Il faudra que je m'en sois allé avant le chant du coq » me semble irréprochable et modifie également mon point de vue. Mais je peine à goûter la nuance si je compare à « Il faudra que je m'en aille avant le chant du coq » !
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Il me semble que « il faut que je m'en sois allé avant le chant du coq » est plus impératif que « il faut que je m'en aille ». Dans le premier cas je dois déjà être en chemin quand le coq va chanter, dans le second cas il suffit que je parte juste avant. C'est comme ça, du moins, que je le ressens, mais j'admets que la différence est mince entre les deux.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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