J'ai été/je suis allé
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- Islwyn
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J'ai appris au lycée qu'il y avait une concordance des temps « soutenue » et une concordance « normale » dans l'emploi du subjonctif, de sorte que, dans la langue soutenue (et sans doute écrite), le présent, le passé composé et le futur de l'indicatif exigeaient le présent ou le parfait du subjonctif, tandis que l'imparfait, le plus-que-parfait et le conditionnel exigeaient l'imparfait ou le plus-que-parfait du subjonctif, ainsi :
il faut / il a fallu / il faudra que je m'en aille (que je m'en sois allé)
Mais
il fallait / il avait fallu / il aurait fallu que je m'en allasse (que je m'en fusse allé)
Quant à la concordance normale, l'imparfait et le plus-que-parfait n'y figuraient point.
il faut / il a fallu / il faudra que je m'en aille (que je m'en sois allé)
Mais
il fallait / il avait fallu / il aurait fallu que je m'en allasse (que je m'en fusse allé)
Quant à la concordance normale, l'imparfait et le plus-que-parfait n'y figuraient point.
Quantum mutatus ab illo
- Jacques
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Je crois en effet, maintenant que vous le dites, me rappeler que la réplique a été inventée pour le film. Il y a si longtemps que j'ai lu le livre que je ne m'en souviens plus. Mais ce que je disais n'était qu'une boutade, sauf mes souvenirs du parler ardennais, qui sont authentiques.André (G., R.) a écrit :Je tombe de haut : au moment du tournage récent du deuxième film inspiré de ce roman, j'aurais juré avoir entendu dire que la raison de l'absence de la fameuse réplique dans ce dernier tenait au fait qu'elle avait été inventée par l'auteur du premier film et non par celui du livre.
Louis Pergaud, auteur du livre, était franc-comtois et non ardennais.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Je vous recommande de revoir en 2014 la première version cinématographique de La Guerre des boutons. On est confondu par le nombre de scènes qu'il serait impensable de tourner aujourd'hui.
Je n'aurais certes qu'à regarder la nouvelle version pour constater si je vois juste, mais l'envie m'en manque. Trop souvent j'ai été déçu, voire anéanti, par les rimèques. Lorsque je pense à la comparaison des Rois maudits en ancienne et récente version, je frémis d'effroi !
Je n'aurais certes qu'à regarder la nouvelle version pour constater si je vois juste, mais l'envie m'en manque. Trop souvent j'ai été déçu, voire anéanti, par les rimèques. Lorsque je pense à la comparaison des Rois maudits en ancienne et récente version, je frémis d'effroi !
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- Jacques-André-Albert
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Deux exemples, pris sur Internet (et corrigés) :André (G., R.) a écrit :Je dois vous avouer que « Il faut que je m'en sois allé » et « Il faudra que je m'en sois allé » ne me plaisent pas et ne m'évoquent aucun souvenir littéraire.Islwyn a écrit :il faut / il a fallu / il faudra que je m'en aille (que je m'en sois allé)
.
« N'aurais-tu pu attendre que je m'en sois allé avant de partir ? »
« où sont mes jours et mes ans pourrai-je les retrouver retrouver ce temps perdu ces belles et longues années avant qu'il ne soit trop tard et que je m'en sois allé »
On peut facilement placer, dans un contexte littéraire, il faut que je m'en sois allé de bonne heure, pour n'avoir pas vu ce qui se tramait ou encore il faudra que je m'en sois allé avant le chant du coq, ce qui n'a pas tout à fait le même sens que il faudra que je m'en aille.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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« Que je m'en sois allé » me paraît d'un emploi tout à fait normal et ne me pose aucun problème dans les deux premières phrases que vous citez, JAA.
C'est après il faut ou il faudra que j'ai plus de difficultés. Merci à vous de rappeler la valeur particulière, de modalité en quelque sorte, de ce verbe impersonnel — à laquelle je n'avais pas pensé —, dans « Il faut que je m'en sois allé de bonne heure, pour n'avoir pas vu ce qui se tramait ».
« Il faudra que je m'en sois allé avant le chant du coq » me semble irréprochable et modifie également mon point de vue. Mais je peine à goûter la nuance si je compare à « Il faudra que je m'en aille avant le chant du coq » !
C'est après il faut ou il faudra que j'ai plus de difficultés. Merci à vous de rappeler la valeur particulière, de modalité en quelque sorte, de ce verbe impersonnel — à laquelle je n'avais pas pensé —, dans « Il faut que je m'en sois allé de bonne heure, pour n'avoir pas vu ce qui se tramait ».
« Il faudra que je m'en sois allé avant le chant du coq » me semble irréprochable et modifie également mon point de vue. Mais je peine à goûter la nuance si je compare à « Il faudra que je m'en aille avant le chant du coq » !
- Jacques-André-Albert
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Il me semble que « il faut que je m'en sois allé avant le chant du coq » est plus impératif que « il faut que je m'en aille ». Dans le premier cas je dois déjà être en chemin quand le coq va chanter, dans le second cas il suffit que je parte juste avant. C'est comme ça, du moins, que je le ressens, mais j'admets que la différence est mince entre les deux.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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