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Jacques
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Message par Jacques »

Mais l'accent a dû toujours être présent, non ?
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Jacques
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Message par Jacques »

Islwyn a écrit :Je vois que le Marché aux fleurs de Paris vient d'être rebaptisé « Marché aux fleurs - Reine Elizabeth II ».
Oui, et c'est elle qui a été invitée à dévoiler la plaque. Elle a eu beaucoup de succès lors de son voyage en France pour la commémoration du débarquement, elle était fort applaudie et les gens criaient Vive la reine !
Les Français sont politiquement républicains, mais ils ont de la vénération pour tout ce qui touche la royauté et la noblesse.
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André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Jacques-André-Albert a écrit :Un article qui arrive à point nommé dans notre débat sur la prononciation des prénoms de personnalités étrangères.
Dommage qu'il comporte une telle quantité d'erreurs : les allemands au lieu de les Allemands, Karl der Grosse au lieu de Karl der Große, Friedrich II (II se lit zwei, deux) au lieu de Friedrich II. (II. se lit der Zweite, le deuxième), Karl V au lieu de Karl V. (der Fünfte, le cinquième).
Il me semble par ailleurs qu'il traite d'un sujet un peu différent, celui de la traduction des prénoms : elle s'est faite assez systématiquement jadis, elle semble tomber en désuétude aujourd'hui, quand bien même cette évolution paraît plus difficile à accepter s'agissant de têtes couronnées.
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Islwyn
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Message par Islwyn »

« Le premier week-end de l'été sera comme à son habitude 100% musical ! Alors suivez le guide pour une fête de la musique réussie et découvrez aussi les makers-faire, les 24h vélib'... »
http://www.paris.fr/accueil/accueil-par ... port_24329
:?:
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Jacques
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Message par Jacques »

Makers-faire ? Peut-être fair ? La fête de quoi, des fabricants ? Même en corrigeant l'orthographe je ne saisis pas bien, ne sachant pas en quoi cela consiste.
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André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Les makers-faire sont tout aussi nouveaux pour moi. Une recherche sur la Toile me permet d'apprendre qu'il s'agit d'une idée en provenance de San Francisco dans la lignée du mouvement consistant à ce que l'on fasse chez soi différents travaux pouvant dépasser le simple bricolage, individuellement ou collectivement. J'ai cru comprendre qu'il fallait voir le verbe français faire dans le nom maker-faire et que l'inventeur de l'expression jouait avec l'adjectif anglais fair. Les makers-faire n'ont, si j'ai bien compris, aucun rapport direct avec la fête de la musique et pourraient être aussi présentés à une autre occasion. Mais le mot composé désigne-t-il l'activité ou celui qui s'y livre ?
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Jacques
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Message par Jacques »

Donc c'est du sabir américano-français. Il faudrait alors comprendre que cette espèce de jeu de mots avec fair ne se prend pas dans le sens de fête mais plutôt de l'adjectif avec l'acception de judicieux ou beau ou plaisant. Quoi qu'il en soit ce n'est pas une trouvaille heureuse.
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Islwyn
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Message par Islwyn »

André (G., R.) a écrit :Les makers-faire sont tout aussi nouveaux pour moi. Une recherche sur la Toile me permet d'apprendre qu'il s'agit d'une idée en provenance de San Francisco dans la lignée du mouvement consistant à ce que l'on fasse chez soi différents travaux pouvant dépasser le simple bricolage, individuellement ou collectivement. J'ai cru comprendre qu'il fallait voir le verbe français faire dans le nom maker-faire et que l'inventeur de l'expression jouait avec l'adjectif anglais fair.
Bon, je viens de faire, moi aussi, une petite recherche, et je vois que la formule en anglais est maker faire, ce qui est à première vue incompréhensible, vu que l'on s'attendrait plutôt à maker fair ou, à la rigueur, maker fayre (graphie fantaisiste censée donner un air traditionnel à cette foire). Nous nous trouvons donc en présence, dans la formule française, d'une expression qui ne veut rien dire en anglais, et importée en français avec l'ajout d'un s marque du pluriel, qui pourtant comporterait normalement une apostrophe postposée (makers'). Les créateurs du makers-faire ont été assez fichus pour ne pas risquer l'apostrophe. :)
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Jacques
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Message par Jacques »

Les francophones qui prétendent écrire de l'anglais n'ont aucune idée de ce qu'est le cas possessif ou génitif saxon, et se livrent à des fantaisies qui versent dans l'absurde. Ils ne mettent pas l'apostrophe là où il en faudrait une et, quand ils le font, ils la posent n'importe comment, généralement en dépit du bon sens.
Ce maker ou makers faire est donc une absurdité, comme nous l'avions pressenti.
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André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Une nouvelle promenade sur la Toile me conduit à penser qu'il faudrait voir fair, la foire, dans faire. Voici une phrase que je viens de trouver sur Wikipedia en anglais :

The first Maker Faire was held April 22 – 23, 2006, at the San Mateo County Event Center. It included six exposition and workshop pavilions, a 5-acre (20,000 m2) outdoor midway, over 100 exhibiting makers, hands-on workshops, demonstrations and DIY competitions.

En glanant des mots à droite ou à gauche j'essaie de la traduire. Qu'on n'ait pas peur de me corriger !

La première foire de bricoleurs s'est tenue les 22 et 23 avril 2006 à l'Event Center du comté de San Mateo. Elle comportait six pavillons d'expositions et d'ateliers, un champ de foire de 2 ha, plus de cent créateurs exposants, des ateliers pratiques, des démonstrations et des compétitions de bricolage.
Dernière modification par André (G., R.) le sam. 21 juin 2014, 15:02, modifié 1 fois.
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Message par Jacques »

Pour quelqu'un qui prétend mal connaître l'anglais, vous vous en tirez plutôt bien.
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André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Il me faut remercier M. HARRAP. À supposer qu'il ait jamais existé.
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Islwyn
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Message par Islwyn »

J'approuve, le Harrap's ayant été mon premier dictionnaire bilingue.
De nos jours pourtant, le dictionnaire de choix est le Grand Dictionnaire de Larousse en deux volumes, à défaut duquel on consultera ou le Robert-Collins ou le Hachette-Oxford.
Je dois faire état de ma participation aux deux premiers cités.
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André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Islwyn a écrit :Je dois faire état de ma participation aux deux premiers cités.
Une expérience probablement passionnante. Avez-vous quelque anecdote à raconter sur le sujet ?
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Islwyn
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Message par Islwyn »

Oh, vous savez, je parle, pour le Robert-Collins (que nous appelons naturellement le Collins-Robert), des années 1970, et pour le Grand Dictionnaire Larousse bilingue des années 1990. Pour le premier, j'ai tout d'abord travaillé à plein temps dans les bureaux de Glasgow. Là nous avions l'habitude de nous promener de collègue en collègue pour demander si telle phrase était vraiment de l'anglais normal ou une création personnelle (mais oui, parce qu'il est facile de perdre la boussole linguistique dans un bureau écossais) : « cela se dit-il, ou est-ce que je l'ai inventé ? », demandait-on à tout moment. Par après, j'ai travaillé indépendamment, ce qui était beaucoup plus difficile à moins d'avoir des collègues serviables qui s'entendaient demander « dit-on ceci ou cela ? ». Je dois dire que le temps passé en lexicographie a été révélateur, tant de mon ignorance que des richesses de mes deux langues.
À noter que tout cela se faisait avant l'avènement des ressources que présente de nos jours Internet, la lexicographie de cette époque dépendait presque entièrement d'un travail cérébral vraiment fatigant. Nous n'avions pas, par exemple, ceci : http://www.noslangues-ourlanguages.gc.ca/index-fra.php dont je viens de faire la connaissance.
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