Tout(e) autre
- Islwyn
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Tout(e) autre
Je viens de lire, dans une communication de Gallica.bnf, le début de phrase « Pour tout autre substance, nous respectons... ». Il faudrait certainement distinguer entre tout adjectif, requis ici, et tout adverbe, comme dans « et là, c'est une tout autre substance... ». Mais s'agit-il chez Gallica d'une hypercorrection intempestive ou d'une bêtise ?
Quantum mutatus ab illo
- Claude
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Si « tout » peut être ôté de la phrase, c’est qu’il s’agit de l’adverbe signifiant « entièrement ». Étant invariable, comme tout adverbe, il ne prend pas de « e », même devant un nom féminin.
> C’est une tout autre histoire. (= C’est une autre histoire.)
Si, en revanche, « tout » ne peut être ôté de la phrase, il s’accorde. C’est un adjectif indéfini. On peut alors le remplacer par « n’importe quelle ».
> Toute autre personne se serait réjouie. (= N’importe quelle autre personne se serait réjouie.)
Dans votre proposition il doit donc s'accorder.
PS : rassurez-vous, ce n'est pas de moi.![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
> C’est une tout autre histoire. (= C’est une autre histoire.)
Si, en revanche, « tout » ne peut être ôté de la phrase, il s’accorde. C’est un adjectif indéfini. On peut alors le remplacer par « n’importe quelle ».
> Toute autre personne se serait réjouie. (= N’importe quelle autre personne se serait réjouie.)
Dans votre proposition il doit donc s'accorder.
PS : rassurez-vous, ce n'est pas de moi.
![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
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- Jacques
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J'aimerais savoir d'où vous tenez ces renseignements car il y a une faute ou au moins une omission. Tout adverbe s'accorde devant un mot féminin commençant par une consonne : Elle était toute contente ; elles étaient toutes surprises. Bien sûr, dans le cas du féminin pluriel il y a ambigüité, car on peut comprendre que toutes est adverbe modifiant l'adjectif surprises, ou qu'il est pronom désignant l'ensemble des personnes (toutes étaient surprises). Je pense que le contexte permet de faire la différence.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Claude
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- Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.
Voici ma source qui comporte en plus l'avis de l'expert Bruno Dewaele que les abonnés à Défense de la langue française connaissent bien.
Avatar : petit Gaulois agité (dixit Perkele)
- Jacques
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Je pense que la réponse vise exclusivement la phrase donnée en exemple « Une tout autre affaire », mais c'est mal présenté. Tous les ouvrages didactiques sur les difficultés de la langue française s'appliquent à mentionner l'exception de cet adverbe accordé devant un mot féminin (adjectif ou participe passé) commençant par une consonne.
Il y a une lacune importante, et Bruno Dewaele, qui n'est plus depuis longtemps membre de DLF, aurait dû appeler l'attention sur ce cas.
Il y a une lacune importante, et Bruno Dewaele, qui n'est plus depuis longtemps membre de DLF, aurait dû appeler l'attention sur ce cas.
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Sur le site que vous proposez, Claude, l'information concernant l'accord de l'adverbe tout devant un adjectif commençant par une consonne est donnée par le deuxième intervenant, Erick. Il est effectivement étonnant que ce point n'ait pas été signalé de prime abord.
Je relève par ailleurs une phrase peu rigoureuse :
C’est une tout autre histoire. (= C’est une autre histoire.)
À la lire on peut avoir le sentiment que tout n'apporte rien, ce n'est pas ce qu'il faut comprendre. On veut dire que la phrase garde un sens tout à fait satisfaisant si l'on supprime l'adverbe.
Je relève par ailleurs une phrase peu rigoureuse :
C’est une tout autre histoire. (= C’est une autre histoire.)
À la lire on peut avoir le sentiment que tout n'apporte rien, ce n'est pas ce qu'il faut comprendre. On veut dire que la phrase garde un sens tout à fait satisfaisant si l'on supprime l'adverbe.
- Islwyn
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- Localisation : Royaume-Uni (décédé le 9 mars 2018)
Du pareil au même : voici un autre site qui, tout en donnant des exemples parfaitement corrects de la différence entre tout autre et toute autre, énonce quand même au début une règle fautive :
http://amourdelalanguefrancaise.blogspi ... autre.html
http://amourdelalanguefrancaise.blogspi ... autre.html
Quantum mutatus ab illo
- Islwyn
- Messages : 1492
- Inscription : sam. 16 févr. 2013, 12:09
- Localisation : Royaume-Uni (décédé le 9 mars 2018)
Présentation bien plus satisfaisante ici :
http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_ ... =2&id=2907
En général, les articles de cette Banque de dépannage linguistique sont bien conçus et ne vous laissent pas sur votre faim.
http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_ ... =2&id=2907
En général, les articles de cette Banque de dépannage linguistique sont bien conçus et ne vous laissent pas sur votre faim.
Quantum mutatus ab illo
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
C'est de l'excellent travail. Tout y est, les divers cas sont examinés et les exemples très parlants.
J'ai ressenti de l'inquiétude quand j'ai lu que tout peut qualifier un nom, car je pensais à cette faute condamnée par l'Académie, et qui malheureusement rencontre beaucoup de succès : la formule le tout début, qui a naturellement engendré la toute fin, mais il s'agissait d'autre chose, Dieu merci !
Je dirai que cette étude est parfaite, elle va jusqu'à souligner que, contrairement aux autres adverbes, tout ne peut pas modifier un verbe.
J'ai ressenti de l'inquiétude quand j'ai lu que tout peut qualifier un nom, car je pensais à cette faute condamnée par l'Académie, et qui malheureusement rencontre beaucoup de succès : la formule le tout début, qui a naturellement engendré la toute fin, mais il s'agissait d'autre chose, Dieu merci !
Je dirai que cette étude est parfaite, elle va jusqu'à souligner que, contrairement aux autres adverbes, tout ne peut pas modifier un verbe.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
À la toute dernière ligne de la page Le tout début fait l'objet d'un lien vers une nouvelle page commençant par : « Les expressions le tout début, les tout débuts et au tout début sont critiquées ».Jacques a écrit :J'ai ressenti de l'inquiétude quand j'ai lu que tout peut qualifier un nom, car je pensais à cette faute condamnée par l'Académie, et qui malheureusement rencontre beaucoup de succès : la formule le tout début, qui a naturellement engendré la toute fin, mais il s'agissait d'autre chose, Dieu merci !
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
J'ai eu la même réaction. Je dirai que la grammaire n'est plus en cause, mais que la tournure est redondante.Jacques a écrit :Je n'avais pas vu. J'hésite quand même sur les tout premiers débuts, car je mets en doute l'orthodoxie de premier début ; j'ai du mal à admettre qu'il puisse en exister un autre ou d'autres derrière.