Des grêlons sur le cresson
- Jacques-André-Albert
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Des grêlons sur le cresson
J'ai l'impression que la prononciation avec e = ə a tendance à disparaître. C'était la seule que je connaissais dans ma jeunesse, en région parisienne.
On entend surtout, maintenant, grεlon et crεsson.
Voici ce que dit le TLFI à propos de la prononciation crεsson :
Cette prononciation qui serait méridionale aurait été imposée dans les classes du nord de la France par les instituteurs soucieux de respecter la règle selon laquelle e se prononce [ε] ouvert devant consonne double ; bien que cette règle ne soit pas valable devant -ss- comme le prouvent des mots régionaux du type de besson (jumeau en berrichon) et qui se prononce avec [ə] muet...
Cette prononciation par [ə] serait la prononciation ancienne et serait encore la prononciation employée à Paris et en partie dans le Nord.
On entend surtout, maintenant, grεlon et crεsson.
Voici ce que dit le TLFI à propos de la prononciation crεsson :
Cette prononciation qui serait méridionale aurait été imposée dans les classes du nord de la France par les instituteurs soucieux de respecter la règle selon laquelle e se prononce [ε] ouvert devant consonne double ; bien que cette règle ne soit pas valable devant -ss- comme le prouvent des mots régionaux du type de besson (jumeau en berrichon) et qui se prononce avec [ə] muet...
Cette prononciation par [ə] serait la prononciation ancienne et serait encore la prononciation employée à Paris et en partie dans le Nord.
Dernière modification par Jacques-André-Albert le sam. 12 juil. 2014, 20:43, modifié 1 fois.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Jacques
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Quand j'étais enfant, on disait cre-son mais j'ai grandi dans un quartier populaire où le français n'était pas de première qualité. Maintenant il semblerait que ce soit crè. Pour grêlon je ne sais pas, mais peut-être bien qu'on disait aussi gre.
Voici l'avis de Littré :
CRESSON (krè-son ; quelques personnes prononcent kre-son, mais à tort)
GRÊLON (grê-lon), s. m. Grain de grêle. Des grêlons gros comme des oeufs de poule d'Inde ont cassé mes vitres.
Voici l'avis de Littré :
CRESSON (krè-son ; quelques personnes prononcent kre-son, mais à tort)
GRÊLON (grê-lon), s. m. Grain de grêle. Des grêlons gros comme des oeufs de poule d'Inde ont cassé mes vitres.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
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Personnellement, sans être né en milieu bourgeois, j'entendais parler un très bon français du côté maternel (grand-père parlant un langage châtié et consultant le dictionnaire tous les jours), et je n'ai jamais entendu que cre-son et gre-lon. Je ne veux pas faire offense à mon côté paternel, où on pratiquait un bon français aussi, mais dont la prononciation gardait les caractéristiques du Nord.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Jacques
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Pour dire vrai, c'est en caractères trop petits et je n'arrive pas à bien discerner la différence, d'autant que je ne connais pas l'alphabet phonétique. Mais nous avons déjà été confrontés à des embarras de prononciation, les positions variant d'un auteur à l'autre. Il doit y avoir aussi des différences selon les régions.
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- Islwyn
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Oh, excusez-moi ! C'est de la distinction entre CRÉsson et GRÈlon qu'il s'agit ; peut-être cette édition de 1973 marque-t-elle une étape dans l'évolution de la prononciation de ces deux mots et d'autres tels.
Dernière modification par Islwyn le dim. 13 juil. 2014, 13:56, modifié 1 fois.
Quantum mutatus ab illo
- Jacques
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Vous excuser de quoi ? Je n'ai pas remarqué que nous ayons perdu le fil, et il me semblait bien que vos renseignements concernaient ces deux mots. Il est dommage que l'Académie n'indique pas la prononciation, car j'ai toutes les éditions du dictionnaire depuis la première, nous aurions ainsi pu voir s'il y avait une mutation de la phonétique.
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- Jacques
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Ces prononciations paraissent logiques puisqu'elles sont conformes à l'orthographe : E devant deux S se dit è, et c'est pareil pour Ê.
Dernière modification par Jacques le dim. 13 juil. 2014, 9:42, modifié 1 fois.
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- Jacques-André-Albert
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La conformité à l'orthographe a quelquefois conduit à des prononciations fautives, ou au moins régressives, comme dans dompter, amygdale, aiguiser (qui, conformément le sens, doit se dire aigu-iser), arguer (argu-er), exempter, gageure (gage-ure), etc.Jacques a écrit :Ces prononciations paraissent logiques puisqu'elles sont conformes à l'orthographe : E devant deux S se dit è, et c'est pareil pour Ê.
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(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Jacques
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Ce sont les charmes de la langue française : il n'y a rien d'absolu, nous sommes soumis aux tyrannies de l'usage et à celles des exceptions qui sont aussi nombreuses que les règles.
La question se posera encore, par exemple pour dompter : don-té ou donp'té ? C'est comme pour l'hyène ou la hyène, l'hiatus ou le hiatus.
La question se posera encore, par exemple pour dompter : don-té ou donp'té ? C'est comme pour l'hyène ou la hyène, l'hiatus ou le hiatus.
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- Jacques-André-Albert
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Pour dompter, la prononciation du p est ce que j'appelle une prononciation régressive. En ancien français, on écrivait donter, conformément à la prononciation. La Renaissance a réintroduit le m de l'étymon latin domitare, le p ayant peut-être été rajouté sous l'influence de compter. Les clercs de la Renaissance faisaient quelquefois du zèle et inventaient de fausses étymologies, comme pour le mot savoir, qu'ils écrivaient sçavoir, pensant qu'il provenait de l'équivalent latin scire, alors que l'origine est un bas-latin sapere. On a donc échappé à sapvoir, dans lequel nous prononcerions le p en toute bonne foi.
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(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Islwyn
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Apportons de l'eau à notre moulin. Le Petit Larousse de 1966, qui n'indique une prononciation que lorsqu'elle peut poser problème, donne crè-sson. Le Lexis de 1975 indique crèsson ou crəsson. Ce fut donc au cours des années 1960-1970 que ce dernier (crəsson) céda place à l'autre.
Quantum mutatus ab illo