Fête nationale

[Claude]

Un peu de couleur sur le forum.

[Jacques]

Il y a longtemps, très longtemps, on m'a raconté une anecdote. Quand l'esclavage fut aboli en France, il fallut donner un nom de famille aux esclaves libérés. Les officiers d'état civil résolurent le casse-tête en attribuant à ceux des candidats qui n'avaient rien à proposer le nom (généralement donc un prénom) qui figurait au calendrier du jour. C'est ainsi que ceux qui se présentaient le 14 juillet reçurent le patronyme de Fêtenat.

[Claude]

Curieusement, ce patronyme évoque pour moi une adresse de courriel du genre fetenat@wanadoo.fr. Ai-je l'esprit bizarrement tourné ?

[Jacques]

Probablement pas, il y a de la vraisemblance, mais est-ce une réminiscence ou une adresse qui vous est réellement connue ?

[Claude]

Dans une vie antérieure j'ai connu des adresses télégraphiques comme Gendnat (Gendarmerie nationale), Defnat (Défense nationale) ; il y a peut-être de la réminiscence dans l'air ; quelle clairvoyance de votre part !

[André (G., R.)]

Fêtenat m'était connu pour avoir été choisi dans un contexte un peu différent de celui que vous évoquez, Jacques : comme prénom d'enfants nés en Afrique au moment de l'indépendance de leurs pays dans les années soixante.
Les jolies couleurs de votre photo, Claude, m'ont rajeuni d'onze heures : de retour de Chypre hier soir, j'ai vu de l'avion un grand nombre de feux d'artifice sur l'ensemble du pays.

[Claude]

Je ne dirai que quelques mots : « Vous êtes un grand veinard et je vous jalouse ».

[Jacques]

Je ne garantis pas l'authenticité de mes sources. Il se pourrait qu'il y eût deux circonstances vraies, ou que ma mémoire soit prise en défaut, car on m'avait conté cela il y a plus de cinquante ans.

[Claude]

Sur Wikipédia j'ai trouvé ceci :

« Dans certaines colonies françaises, il était coutumier de donner aux enfants, à leur naissance, le prénom porté par le saint du jour, lu sur le calendrier. Parfois, on obtenait une situation cocasse, notamment le jour indiqué comme fête nationale sous la forme abrégée Fêt.Nat. sur les calendriers. »

[Jacques]

Je remets ma mémoire en ordre. Mais il se pourrait qu'en fait, la personne qui m'avait conté l'anecdote ait commis une erreur.

[André (G., R.)]

Sans rapport direct avec ce qui précède, mais en liaison avec la fête nationale, je souhaite évoquer une erreur de prononciation, encore entendue ce matin et que j'ai du mal à admettre, en particulier dans la bouche des commentateurs professionnels : ils acceptent rarement de prononcer la dernière syllabe de fusilier comme lier, mais transforment ces malheureux fantassins en fusillés.

[Jacques]

L'orthographe ne permet pourtant pas de doute, mais encore faudrait-il qu'ils la connussent.

[Claude]

Fusiliers qui figure dans la fameuse dictée de Prosper Mérimée semble être un piège mais si celui qui lit la dictée le prononce correctement fu-si-lié ce n'est pas une difficulté d'autant plus qu'à proximité on trouve marguillier qui se prononce différemment (mar-gui-yé).

[Jacques]

Voici l'opinion de Littré :
MARGUILLIER (mar-ghi-llé, ll mouillées, et non mar-ghi-yé)
Je ne suis pas sûr de bien comprendre ; veut-il dire qu'on prononce mar-gui-lé ? Cela paraît douteux. Je me demande si on peut toujours lui faire confiance, il a parfois des prises de position surprenantes.

[Claude]

Wikipédia est plus clair ; il dit ceci qui correspond à yé :

Le mot marguillier fait partie des pièges orthographiques de la célèbre dictée de Mérimée ; la prononciation est « marguihier » si bien que le Rapport de 1990 sur les rectifications orthographiques préconise d'écrire marguiller