Gens du voyage ?
- Jacques
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Gens du voyage ?
Belgique : ils chassent des gens du voyage avec de la techno
Ce terme, « gens du voyage », fait partie des euphémismes du politiquement correct. Des personnes qui n'osent pas dire les gitans ou les Roms s'abritent derrière une sorte de précaution de langage qui leur donne bonne conscience, comme si ces mots avaient quelque chose de sale ou d'insultant.
J'ai même entendu cette expression, gens du voyage, à propos d'une famille de gitans installée à demeure et totalement sédentarisée, habitant dans notre ancienne commune la propriété qui jouxtait la nôtre.
Jadis, on disait les nomades, c'était plus court et moins pédant. Mais il faut bien se mettre dans l'air du temps et sacrifier à la loufoquerie ambiante. Cependant j'ai lu que ce terme restrictif doit normalement s'interpréter de façon large : les nomades, ou « gens du voyage », ce sont tous ceux que leur mode de vie ou leur profession conduit à se déplacer sans jamais se fixer, et cela s'applique aussi, par exemple, aux propriétaires et artistes de cirque ou de théâtre ambulants, à ceux qui gèrent un cinéma mobile se déplaçant de commune en commune, aux commerçants de foires et de fêtes foraines, où toute notion de race disparaît.
Ce terme, « gens du voyage », fait partie des euphémismes du politiquement correct. Des personnes qui n'osent pas dire les gitans ou les Roms s'abritent derrière une sorte de précaution de langage qui leur donne bonne conscience, comme si ces mots avaient quelque chose de sale ou d'insultant.
J'ai même entendu cette expression, gens du voyage, à propos d'une famille de gitans installée à demeure et totalement sédentarisée, habitant dans notre ancienne commune la propriété qui jouxtait la nôtre.
Jadis, on disait les nomades, c'était plus court et moins pédant. Mais il faut bien se mettre dans l'air du temps et sacrifier à la loufoquerie ambiante. Cependant j'ai lu que ce terme restrictif doit normalement s'interpréter de façon large : les nomades, ou « gens du voyage », ce sont tous ceux que leur mode de vie ou leur profession conduit à se déplacer sans jamais se fixer, et cela s'applique aussi, par exemple, aux propriétaires et artistes de cirque ou de théâtre ambulants, à ceux qui gèrent un cinéma mobile se déplaçant de commune en commune, aux commerçants de foires et de fêtes foraines, où toute notion de race disparaît.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Il n'est peut-être cependant pas inutile de disposer d'un terme désignant ceux qui n'ont aucune adresse fixe. Il me semble que les dernières catégories de population que vous citez possèdent une maison la plupart du temps et sont précisément des gens du voyage, et non des nomades. Mais je me garderai bien d'être catégorique sur ce point.
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Dans la mienne, sarthoise, aussi, quand nous ne disions pas même « romamichels » !Claude a écrit :Dans ma jeunesse nous parlions des romanichels et de leurs roulottes.
Et le mot roulotte, qui avait à peu près totalement disparu de mon vocabulaire, m'a été remis en mémoire en 1998, lors d'un voyage au Canada, où j'ai constaté que les Québécois l'utilisaient pour désigner la caravane, celle à roues.
- Jacques-André-Albert
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... qui devait se transformer quelquefois en robe à Michèle, non?André (G., R.) a écrit :Dans la mienne, sarthoise, aussi, quand nous ne disions pas même « romamichels » !Claude a écrit :Dans ma jeunesse nous parlions des romanichels et de leurs roulottes.
![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Jacques
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Dans la région où nous habitions avant de venir en Champagne, il y avait de nombreux gitans, répartis en diverses communes, qui non seulement ne se déplaçaient jamais et avaient des métiers sédentaires, généralement dans les professions du bâtiment, mais vivaient en permanence dans des propriétés, et que des tas de gens continuaient d'appeler « gens du voyage ». Je crois que ce terme, dans l'esprit de ceux qui l'utilisent, a un sens assez flou.André (G., R.) a écrit :Il n'est peut-être cependant pas inutile de disposer d'un terme désignant ceux qui n'ont aucune adresse fixe. Il me semble que les dernières catégories de population que vous citez possèdent une maison la plupart du temps et sont précisément des gens du voyage, et non des nomades. Mais je me garderai bien d'être catégorique sur ce point.
Quant aux forains et autres commerçants ambulants, il est exact que la définition de nomade donnée par l'Académie implique l'absence totale de résidence fixe ; donc ils ne sont pas nomades. Mais alors, on peut parler de métiers itinérants, ou les appeler eux-mêmes des itinérants. Je n'aime pas ce terme gens du voyage qui comme je le disais, fait l'objet d'un emploi impropre avec une odeur péjorative et un peu pédante.
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« Gitans », « Roms », « Tsiganes », « Manouches » ont l'avantage de désigner initialement des ethnies et de n'avoir étymologiquement aucune connotation de voyage. Mais « certains se reconnaissent simplement sous le nom de Voyageurs » (Larousse), y compris quand ils sont sédentarisés. C'est peut-être de là que vient le succès de l'expression « gens du voyage ».
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Les mots sont nombreux en effet. « Bohémiens » se disait aussi jadis dans la Sarthe et sans doute un peu partout. J'ai par contre l'impression de découvrir « galopins » dans ce sens.André79 a écrit :J'ai toujours entendu parler des bohémiens et mieux encore dans le patois du sud des Deux- Sèvres on parlait des "galopins".
- Jacques
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Quand j'étais enfant on parlait aussi de bohémiens et de romanichels ; les deux devaient être synonymes.
Ce terme de bohémiens me semble-t-il désignait des sortes de vagabonds qui se déplaçaient dans des roulottes.
Le mot est assez vague, l'Académie en donne cette définition :
Membre de tribus nomades qu'on croyait autrefois venues de Bohême, appelé aussi gitan, romanichel, etc.
Donc elle ne fait pas de distinctions tribales.
Je n'ose pas trop reproduire la définition de Littré pour bohémien, qui sent le mépris et l'ostracisme social ; mais pour lui ce n'est pas le nom d'une race ou d'une tribu, et bien celui de groupes vagabonds en général.
Ce terme de bohémiens me semble-t-il désignait des sortes de vagabonds qui se déplaçaient dans des roulottes.
Le mot est assez vague, l'Académie en donne cette définition :
Membre de tribus nomades qu'on croyait autrefois venues de Bohême, appelé aussi gitan, romanichel, etc.
Donc elle ne fait pas de distinctions tribales.
Je n'ose pas trop reproduire la définition de Littré pour bohémien, qui sent le mépris et l'ostracisme social ; mais pour lui ce n'est pas le nom d'une race ou d'une tribu, et bien celui de groupes vagabonds en général.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Je reviens sur ce mot "Galopin" dont je parlais tout à l'heure car en lisant ce qu'en dit Alain Rey je crains de ne m'être un peu fourvoyé...
Ce mot désignait un jeune garçon chargé des commissions en 1388, puis, par extension en 1671, et dans un sens péjoratif, un gamin qui court les rues puis plus tard un enfant espiègle.
Donc les galopins étaient peut-être ces gens vagabonds qui couraient les rues et les chemins avec leur roulotte comme le disait Jacques et que je confirme aussi pour le coup.
Ce mot désignait un jeune garçon chargé des commissions en 1388, puis, par extension en 1671, et dans un sens péjoratif, un gamin qui court les rues puis plus tard un enfant espiègle.
Donc les galopins étaient peut-être ces gens vagabonds qui couraient les rues et les chemins avec leur roulotte comme le disait Jacques et que je confirme aussi pour le coup.