Présent historique
- Islwyn
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Présent historique
Un débat se poursuit à la radio britannique (mais oui !) sur l'emploi du historic present (présent historique) dans les récits ou narrations historiques. Pour moi, influencé que je suis par mes lectures en français, il va de soi que ce temps du verbe soit utilisé dans de telles circonstances, voire un peu partout où prime l'immédiateté.
« L'armée allemande se met donc en manœuvre et traverse la frontière belge... » me paraît tout à fait normal, et les arguments contraires, épousés quand même par des gens que j'admire, me laissent perplexes.
Question : le présent historique vous offusque-t-il ?
« L'armée allemande se met donc en manœuvre et traverse la frontière belge... » me paraît tout à fait normal, et les arguments contraires, épousés quand même par des gens que j'admire, me laissent perplexes.
Question : le présent historique vous offusque-t-il ?
Quantum mutatus ab illo
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
C'est une pratique courante d'utiliser le présent pour parler d'une situation qui s'est déroulée dans le passé. Il me semblait que cela se nommait présent de narration. Ce n'est pas du tout choquant, il suffit de le faire judicieusement. Le lecteur comprend parfaitement la situation.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
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- Localisation : Niort
Les sportifs et leurs admirateurs usent et abusent de ce présent de narration pour conter leurs exploits ou commenter une rencontre sportive qui a eu lieu.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je fuis autant que faire se peut tout ce qui, à la télévision, ressemble à du sport. Mais j'ai déjà remarqué la pauvreté de l'expression verbale, tant du côté des sportifs eux-mêmes que de celui des journalistes spécialisés et, pire, d'une grande partie des admirateurs.Jacques-André-Albert a écrit :Les sportifs et leurs admirateurs usent et abusent de ce présent de narration pour conter leurs exploits ou commenter une rencontre sportive qui a eu lieu.
Le présent de narration n'est pas une faute de style, à condition qu'il soit employé à bon escient et qu'on n'en abuse pas.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
La météo aussi nous joue ça : « Demain, le temps est beau, mais une perturbation atteint les régions de l'ouest. » On néglige là l'emploi du futur, les sportifs ne connaissent plus le passé, peut-être s'achemine-t-on vers un temps unique, et pourquoi pas l'infinitif ? « Demain y en a faire moins beau qu'aujourd'hui, y avoir pluie. » Ça aurait son charme.
- Perkele
- Messages : 12918
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Dans les documentaires, les témoins doivent être encouragés à faire leur récit au présent, sans doute pour que les moins à l'aise avec la langue ne s'embrouillent pas dans les conjugaison (ou que les auditeurs ayant les mêmes lacunes comprennent).
Cette pratique m'agace assez.
Cette pratique m'agace assez.
Dernière modification par Perkele le mar. 29 juil. 2014, 7:30, modifié 2 fois.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
C'est ce que j'ai toujours pensé à propos de certains sportifs et de leur public.Perkele a écrit :Dans les documentaires, les témoins doivent être encouragés pour faire leur récit au présent, sans doute pour que les mois à l'aise avec la langue ne s'embrouillent pas dans les conjugaison (ou que les auditeurs ayant les mêmes lacunes comprennent).
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Messages : 1230
- Inscription : mar. 11 sept. 2012, 9:16
Dans les plaidoiries au cinéma (je n'en ai guère entendu d'autres...) l'avocat use volontiers du présent de narration : " Messieurs les jurés, nous rentrons fatigués de notre journée de dur labeur, mais heureux de penser qu'il nourrit notre femme, et heureux de faire à notre tendre moitié la surprise de revenir plus tôt que prévu ; et quand nous poussons la porte de notre petite maison, que découvrons-nous avec stupeur et désespoir ?..."
Dernière modification par jarnicoton le mer. 30 juil. 2014, 8:45, modifié 1 fois.