Formidable

[Jacques]

La ministresse de la Jeunesse et des Sports a déclaré que les colonies de vacances sont de formidables outils éducatifs.
Le mauvais emploi systématique de cet adjectif formidable dans le sens d'extraordinaire, remarquable, épatant, très grand, très élevé, très habile, très sympathique... me dérange beaucoup. Girodet met d'ailleurs en garde contre ces usages impropres et dont on abuse.
Qui inspire ou qui est de nature à inspirer une très grande crainte. (Académie française)
Capable d'inspirer la plus grande crainte, en parlant des personnes. Il se dit aussi des choses.
Lat. formidabilis, venu lui-même de formidare, redouter, de formido, crainte, que Curtius ramène à formus, chaud : ce serait la sueur de la peur. (Littré)
L'impropriété, dans le cas de madame le ministre, est fort malheureuse, car littéralement cela signifie que les colonies de vacances sont des endroits redoutables dont on peut craindre les pires dangers. D'autant plus regrettable que sa déclaration se rapportait à la mystérieuse intoxication alimentaire qui a provoqué le décès d'un garçon.

[Shadock90]

D'autant plus regrettable que sa déclaration se rapportait à la mystérieuse intoxication alimentaire qui a provoqué le décès d'un garçon.

C'était donc parfaitement à propos… mais probablement à son corps défendant

[Jacques]

Humour noir !

[Perkele]

Il y a cependant longtemps, début du XXe siècle, semblerait-il, que le sens de l'adjectif "formidable " a glissé vers "impressionnant", "extraordinaire", "remarquable".

[Jacques]

C'est juste, mais cette erreur doit-elle être considérée aujourd'hui comme licite ? Des spécialistes répondent oui et d'autres résistent.

[Perkele]

Comme souvent

[jarnicoton]

Bécassine reprend sa protégée Loulotte qui abuse de formidable... Ce n'est pas d'hier !

[Claude]

Et Charles Aznavour !

[Perkele]

Et Charles Aznavour !

Et le chanteur de l'année dont je ne me souviens plus du nom qui n'emploie que ce mot dans sa chanson...

[Claude]

Stromae !

[Perkele]

Ce doit être ça...

[jarnicoton]

J'ai lu ça jadis :

La grand'mère :
- Mon petit, je serais si heureuse que tu cesses d'employer deux mots tout le temps. Ce serait formid et sensass !
- Oui, grand'mère. Quels sont ces deux mots ?

[Jacques]

:D
Le gamin : m..., pu..., bor.., ch...
La mère : Sylvain, arrête de parler comme un ministre !

[Claude]

- Papa tu me fais ch...
- Sois poli mon fils !
- Papa tu me fais ch... s'il te plaît.

[André (G., R.)]

- Papa tu me fais ch...
- Sois poli mon fils !
- Papa tu me fais ch... s'il te plaît.

J'aime bien cette blague, qui a deux avantages : elle sent le vécu et me rappelle une ancienne voisine dont le langage était surveillé et qui reprenait ses enfants quand leur vocabulaire ne lui plaisait pas, mais employait elle-même cent fois par jour comme adjectif le participe présent de « votre » verbe.