Une sorte de retrouvailles

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Klausinski
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Une sorte de retrouvailles

Message par Klausinski »

Je sais qu'on a souvent traité de questions similaires, mais je ne retrouve pas les archives et j'aimerais savoir ce que vous pensez de ce cas particulier :
« Ce week-end de trois jours était une sorte de retrouvailles pour nous ». L'association de la tournure « une sorte de » avec un pluriel me choque ici, alors qu'elle ne me choquerait pas dans « c'est une sorte de chevaux plus prompts à la course ». Pouvez-vous me dire quel est votre sentiment là-dessus ?
Je vous remercie.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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Jacques
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Message par Jacques »

La phrase choque effectivement parce qu'elle oppose un singulier avec un nom qui est toujours au pluriel. On ne peut dire que des sortes de retrouvailles. Je crois que la différence tient au fait que retrouvailles est une abstraction, alors que les chevaux sont concrets. Une sorte fait alors penser à une race, une catégorie, une variété, etc. Girodet donne ces deux
exemples :
– Cette sorte de fraises sont tardives
– La sorte de livres qu'il a lus
L'accord, selon lui, se fait toujours sur le complément de sorte. Il est évident que ce sont les fraises qui sont tardives, les livres qui ont été lus.
Dans « des sortes de retrouvailles », il n'y a pas l'idée d'une variété, d'une catégorie... mais un genre (des genres) de, quelque chose comme ou qui ressemble à.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Perkele
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Message par Perkele »

Ce n'est pas le nombre qui me dérange, mais l'emploi du mot "sorte" dans cette syntaxe. "Une sorte", "un genre", "une espèce" peuvent être suivis d'un substantif pluriel, à mon sens, surtout s'il ne s'emploie qu'au pluriel (ou presque).

Mais un week-end est-il une sorte, une espèce, un genre de quelque chose ? Et même, un wekk-end est-il des retrouvailles ? Non, il en est l'occasion, le prétexte, le moment...

« Ce week-end de trois jours était une occasion de retrouvailles pour nous », le nombre ne choque pas, n'est-ce pas ?
Dernière modification par Perkele le dim. 03 août 2014, 12:48, modifié 1 fois.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Jacques
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Message par Jacques »

C'est bien cela : la double interprétation possible du mot sorte.
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André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Jacques a écrit :– Cette sorte de fraises sont tardives
– La sorte de livres qu'il a lus
Je peine à accepter cela. Pourquoi ne pas dire Les fraises de cette sorte sont tardives, Les livres de cette sorte qu'il a lus... ?
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Une petite bizarrerie : dans mon intervention précédente, je n'ai pas ménagé d'espace avant la virgule, il semblerait par contre que les italiques de ce qui la précède (sont tardives), l'imposent.
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Jacques
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Message par Jacques »

Pour dire vrai j'ai du mal aussi à l'accepter. J'aurais dit ces sortes de fraises sont tardives, ou alors j'aurais tourné la phrase comme vous.
J'ai édité votre message, vous aviez mis un espace après tardives à l'intérieur des crochets d'italique, c'est-à-dire avant le crochet fermant. J'ai corrigé. Pour ma part j'aurais mis un point-virgule après tardives ou un tiret.
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Jacques
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Message par Jacques »

Je viens de consulter le Larousse Difficultés et pièges. Il est plus nuancé que Girodet :
L'accord de l'adjectif ou du verbe se fait souvent avec le complément de sorte : Une sorte de champignons comestibles ; cette sorte d'idées sont dangereuses. Mais il peut se faire aussi avec sorte, en fonction du sens : cette sorte de serpents est très répandue dans la région.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Jacques a écrit : Mais il peut se faire aussi avec sorte, en fonction du sens : cette sorte de serpents est très répandue dans la région.
Ma préférence va à cet accord.
Merci pour votre correction après tardives, Jacques, dans mon intervention de 2 h 09.
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Jacques
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Message par Jacques »

Je partage votre choix. L'accord d'intention doit s'appliquer de façon judicieuse, et celui-là choque moins que l'autre.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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