Défaut de maîtrise de la syntaxe
- Jacques-André-Albert
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Défaut de maîtrise de la syntaxe
Je note cette phrase sur un site qui propose des sorties : « pour ceux qui aiment danser et que la rando ne les a pas fatigués ». Je pense que les Français savent de moins en moins relier les éléments de phrases. Le discours se fait haché, instantané, déconstruit. La faute d'accord du pronom relatif « lequel » participe de cette tendance.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Jacques
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Cette phrase, c'est du charabia et cela sent le style populaire de quelqu'un qui ne maîtrise pas la syntaxe.
C'est le style des quartiers parisiens pauvres où j'ai grandi. Les constructions de ce type n'y étaient pas rares.
Il y a là une sorte de confusion mentale dans la manière d'organiser le langage.
C'est le style des quartiers parisiens pauvres où j'ai grandi. Les constructions de ce type n'y étaient pas rares.
Il y a là une sorte de confusion mentale dans la manière d'organiser le langage.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
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- Jacques-André-Albert
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Je ne parlerais pas d'indigence de raisonnement, mais de défaut de maîtrise de la langue. Et j'imputerais ce phénomène croissant à la dégradation de l'enseignement du français. Quand on a pratiqué l'analyse logique et l'analyse grammaticale à l'école primaire et qu'on a fréquenté abondamment les auteurs classiques dans le secondaire, on construit ses phrases avec plus de bonheur.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Jacques-André-Albert
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Oui, mais elle exprime clairement ce qu'elle veut dire, mais la phrase est scindée en deux parties qui ne s'articulent pas bien :
- pour ceux qui aiment danser
- la rando ne les a pas fatigués.
La conjonction si aurait permis une articulation simple :
Pour ceux qui aiment danser, et si la rando ne les a pas fatigués...
- pour ceux qui aiment danser
- la rando ne les a pas fatigués.
La conjonction si aurait permis une articulation simple :
Pour ceux qui aiment danser, et si la rando ne les a pas fatigués...
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(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Jacques
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D'accord, mais finalement ce que vous dites de l'apprentissage scolaire de la langue joue un grand rôle. C'est grâce à un enseignement solide que j'ai pu me débarrasser de ce type de langage pour acquérir celui que je pratique maintenant. Mais qui se soucie encore de ce genre de transmission du savoir ?
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- Jacques
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Celle-là me tape copieusement sur les nerfs. Elle est malheureusement de plus en plus fréquente.Perkele a écrit :Plus fréquent parce que plus subtil, ce genre de mauvaise articulation me dérange énormément :
"Il est défendu d'entrer et de sortir DU parking"
On entre DANS et on sort DE.
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- Manni-Gédéon
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Dans une émission sur les abeilles qui vivent dans les villes :
Il y a des atouts que la ville peut jouer en cette faveur.
Cette phrase a été prononcée par une francophone, mais je préciserai à sa décharge que ce n'est pas une professionnelle de médias ou de la communication.
Il y a des atouts que la ville peut jouer en cette faveur.
Cette phrase a été prononcée par une francophone, mais je préciserai à sa décharge que ce n'est pas une professionnelle de médias ou de la communication.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
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- Yeva Agetuya
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Yeva, ce qui est mis en cause, c'est le fait d'utiliser la même préposition pour deux infinitifs différents. En l'occurrence, il faudait, par exemple : « il est défendu d'entrer dans le parking comme il est défendu d'en sortir ».
On sort toujours « de » quelque chose, mais la préposition peut conduire à la contraction de l'article. Ainsi, de + les = des et de + le = del = du.
On sort toujours « de » quelque chose, mais la préposition peut conduire à la contraction de l'article. Ainsi, de + les = des et de + le = del = du.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
- Perkele
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À la belote ou au tarot, on joue ses atouts, n'est-ce pas ? Il faudrait savoir ce que représente "cette" pour dire si la phrase peut-être correcte.Manni-Gédéon a écrit :Dans une émission sur les abeilles qui vivent dans les villes :
Il y a des atouts que la ville peut jouer en cette faveur.
Cette phrase a été prononcée par une francophone, mais je préciserai à sa décharge que ce n'est pas une professionnelle de médias ou de la communication.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.