Perles d'inculture 2
Nous avons déjà échangé sur le sujet et je pense toujours qu'on ne met pas en examen quelqu'un parce qu'on le présume innocent mais bien parce qu'on présume qu'il se peut qu'il soit coupable. La présomption d'innocence est une bonne chose mais elle ne doit pas être une attitude hypocrite qui nie la nature de la procédure, surtout dans les cas cités par Jacques. La description, faite par un journaliste, de la scène, rapportée par de nombreux témoins, des crimes de Mohamed Merah, à la fin de laquelle il disait " l'assassin présumé s'est ensuite enfui sur son scooter" est absurde. Non, ce n'est pas l'assassin présumé que les témoins ont vu tirer sur les malheureux enfants, c'est bien le vrai meurtrier. Si jugement il y avait eu, l'identité de celui-ci étant à établir, il aurait été normal de présumer Merah innocent jusqu'à preuve du contraire, mais pas l'homme qui s'est enfui sur son scooter.
Dernière modification par Koutan le mer. 27 août 2014, 10:09, modifié 1 fois.
- Claude
- Messages : 9173
- Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
- Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.
Légalement est le mot clé car :La présomption d'innocence est le principe selon lequel toute personne qui se voit reprocher une infraction est réputée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été légalement prouvée.
Toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées.
Avatar : petit Gaulois agité (dixit Perkele)
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
On pourrait en outre supposer qu'il ne fait pas la différence entre meurtrier et assassin, non ? Ne connaissant pas le contexte, j'avance juste une hypothèse ; si on n'a pas la certitude de la culpabilité, comment parler d'assassinat ? Je me rappelle avoir vu il y a quelques années un commentaire dans notre magazine de télé, au sujet de ces automobilistes qualifiés par l'auteur de l'article d'assassins qui, par leur imprudence et leur inconscience, provoquent des accidents mortels.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Ce qui se révèle embarrassant c'est que, s'il existe bien deux termes pour parler d'homicide volontaire avec ou sans préméditation, on n'a pas de verbe correspondant à meurtre (meurtri signifie blessé, physiquement ou moralement) ; alors pour parler d'un meurtre on est obligé d'employer le verbe assassiner, qui se révèle pratiquement être une impropriété.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Claude
- Messages : 9173
- Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
- Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.
J'ai trouvé ceci :
Le sens étymologique de meurtrir était « causer la mort, tuer, assassiner » qui est resté dans son déverbal meurtre. À la Renaissance, il a subi un affaiblissement de son sens, le sens propre étant repris par assassiner → voire mortifier qui de « causer la mort » a subi la même évolution de sens vers « blesser, blesser moralement, humilier ». Attesté en ancien français mordrir, meurdrir, murtrir, il est issu de[1] l’ancien bas francique *murth(r)jan (« tuer ») apparenté à ermorden, Mord en allemand, murder en anglais.
Avatar : petit Gaulois agité (dixit Perkele)