Voyelles
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Voyelles
a patte, papa
ɑ pâte, tas
ə fenêtre (première voyelle)
ø jeu, feu
œ fleur
e été, nez
ɛ mer, j’aimais
o sot, seau, sceau, saut
ɔ porte, port, or, mort
i fille, ami
u coup, août
y nu, j’ai eu
ɑ̃ rang, avant
ɛ̃ rein, brin, pain
ɔ̃ bon, ton
œ̃ brun, un
La prononciation des voyelles en français a déjà fait l’objet de commentaires ici. Mais je reste un peu sur ma faim. Pour la clarté de mon propos, je fournis ci-dessus la partie éventuellement concernée de l'alphabet phonétique international (API).
Mon instituteur voyait une différence phonique entre Ê et È, je ne l’ai jamais perçue ni, a fortiori, produite. Et je constate, contrairement à ce que je croyais, que l’API ne fait pas non plus cette différence : fenêtre et guère comportent [ɛ].
J’ai appris plus tard que dans je chantai ou je viendrai il fallait prononcer [e] (comme É dans été) pour AI, ce que je ne faisais pas étant enfant et que je continue à trouver un peu artificiel.
Á l’inverse je disais poulé pour poulet et j’ai pris au fil des années, pour -et en fin de mot, l’habitude de produire quelque chose entre É [e] et È [ɛ].
Mon instituteur distinguait phonétiquement IN [ɛ̃] et UN [œ̃], je perçois cette différence et la produis quand je suis attentif à ma prononciation.
Patte (avec son [a]) et pâte (avec son [ɑ]) sont deux mots différents dans ma bouche, par la longueur de la voyelle, mais aussi par sa nature.
Mais l’API et les dictionnaires font la différence entre [ə] (dans je par exemple) et [œ] (dans fleur, couleur…) : cette distinction m’est totalement étrangère.
ɑ pâte, tas
ə fenêtre (première voyelle)
ø jeu, feu
œ fleur
e été, nez
ɛ mer, j’aimais
o sot, seau, sceau, saut
ɔ porte, port, or, mort
i fille, ami
u coup, août
y nu, j’ai eu
ɑ̃ rang, avant
ɛ̃ rein, brin, pain
ɔ̃ bon, ton
œ̃ brun, un
La prononciation des voyelles en français a déjà fait l’objet de commentaires ici. Mais je reste un peu sur ma faim. Pour la clarté de mon propos, je fournis ci-dessus la partie éventuellement concernée de l'alphabet phonétique international (API).
Mon instituteur voyait une différence phonique entre Ê et È, je ne l’ai jamais perçue ni, a fortiori, produite. Et je constate, contrairement à ce que je croyais, que l’API ne fait pas non plus cette différence : fenêtre et guère comportent [ɛ].
J’ai appris plus tard que dans je chantai ou je viendrai il fallait prononcer [e] (comme É dans été) pour AI, ce que je ne faisais pas étant enfant et que je continue à trouver un peu artificiel.
Á l’inverse je disais poulé pour poulet et j’ai pris au fil des années, pour -et en fin de mot, l’habitude de produire quelque chose entre É [e] et È [ɛ].
Mon instituteur distinguait phonétiquement IN [ɛ̃] et UN [œ̃], je perçois cette différence et la produis quand je suis attentif à ma prononciation.
Patte (avec son [a]) et pâte (avec son [ɑ]) sont deux mots différents dans ma bouche, par la longueur de la voyelle, mais aussi par sa nature.
Mais l’API et les dictionnaires font la différence entre [ə] (dans je par exemple) et [œ] (dans fleur, couleur…) : cette distinction m’est totalement étrangère.
Dernière modification par André (G., R.) le sam. 08 nov. 2014, 17:56, modifié 1 fois.
- Jacques
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André : Mon instituteur voyait une différence phonique entre Ê et È, je ne l’ai jamais perçue ni, a fortiori, produite. Et je constate, contrairement à ce que je croyais, que l’API ne fait pas non plus cette différence : fenêtre et guère comportent [ə].
Jacques : Je n'ai jamais fait de différence et n'ai jamais entendu dire qu'il faudrait en faire une.
A : J’ai appris plus tard que dans je chantai ou je viendrai il fallait prononcer [e] (comme É dans été) pour AI, ce que je ne faisais pas étant enfant et que je continue à trouver un peu artificiel.
J : Je l'ai appris très tôt à l'école primaire. L'instituteur nous obligeait à dire é pour la terminaison AI et è lorsqu'il y avait une consonne derrière. C'était vrai notamment dans les conjugaisons pour marquer la différence entre le futur et le conditionnel
A : Á l’inverse je disais poulé pour poulet et j’ai pris au fil des années, pour -et en fin de mot, l’habitude de produire quelque chose entre É [e] et È .
J : J'ai toujours bien dit poulè, je n'ai entendu parler de rien d'autre comme un son intermédiaire ; c'est surprenant !
Mon instituteur distinguait phonétiquement IN [ɛ̃] et UN [œ̃], je perçois cette différence et la produis quand je suis attentif à ma prononciation.
J : C'est l'éternelle querelle entre les Méridionaux et « ceux du nord de la Loire » : dans le sud on fait cette distinction, et à l'école dans la classe du certif le directeur nous avait éduqués à la faire bien entendre
A : Patte (avec son [a]) et pâte (avec son [ɑ]) sont deux mots différents dans ma bouche, par la longueur de la voyelle, mais aussi par sa nature.
J : À l'école toujours, les instituteurs insistaient beaucoup sur l'obligation de prononcer A ouvert et A fermé selon les circonstances. C'est vrai aussi pour O de côte (fermé) comme dans pauvre et O ouvert de cote comme dans porte.
Mais l’API et les dictionnaires font la différence entre [ə] (dans je par exemple) et [œ] (dans fleur, couleur…) : cette distinction m’est totalement étrangère.
J : Idem pour moi, cette notion m'est étrangère. Je serais curieux d'en entendre la démonstration.
Jacques : Je n'ai jamais fait de différence et n'ai jamais entendu dire qu'il faudrait en faire une.
A : J’ai appris plus tard que dans je chantai ou je viendrai il fallait prononcer [e] (comme É dans été) pour AI, ce que je ne faisais pas étant enfant et que je continue à trouver un peu artificiel.
J : Je l'ai appris très tôt à l'école primaire. L'instituteur nous obligeait à dire é pour la terminaison AI et è lorsqu'il y avait une consonne derrière. C'était vrai notamment dans les conjugaisons pour marquer la différence entre le futur et le conditionnel
A : Á l’inverse je disais poulé pour poulet et j’ai pris au fil des années, pour -et en fin de mot, l’habitude de produire quelque chose entre É [e] et È .
J : J'ai toujours bien dit poulè, je n'ai entendu parler de rien d'autre comme un son intermédiaire ; c'est surprenant !
Mon instituteur distinguait phonétiquement IN [ɛ̃] et UN [œ̃], je perçois cette différence et la produis quand je suis attentif à ma prononciation.
J : C'est l'éternelle querelle entre les Méridionaux et « ceux du nord de la Loire » : dans le sud on fait cette distinction, et à l'école dans la classe du certif le directeur nous avait éduqués à la faire bien entendre
A : Patte (avec son [a]) et pâte (avec son [ɑ]) sont deux mots différents dans ma bouche, par la longueur de la voyelle, mais aussi par sa nature.
J : À l'école toujours, les instituteurs insistaient beaucoup sur l'obligation de prononcer A ouvert et A fermé selon les circonstances. C'est vrai aussi pour O de côte (fermé) comme dans pauvre et O ouvert de cote comme dans porte.
Mais l’API et les dictionnaires font la différence entre [ə] (dans je par exemple) et [œ] (dans fleur, couleur…) : cette distinction m’est totalement étrangère.
J : Idem pour moi, cette notion m'est étrangère. Je serais curieux d'en entendre la démonstration.
Dernière modification par Jacques le sam. 08 nov. 2014, 14:46, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Islwyn
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Re: Voyelles
Dans le premier cas (Ê et È), vous voulez dire [ɛ], je crois.André (G., R.) a écrit :Mon instituteur voyait une différence phonique entre Ê et È, je ne l’ai jamais perçue ni, a fortiori, produite. Et je constate, contrairement à ce que je croyais, que l’API ne fait pas non plus cette différence : fenêtre et guère comportent [ə].
Mais l’API et les dictionnaires font la différence entre [ə] (dans je par exemple) et [œ] (dans fleur, couleur…) : cette distinction m’est totalement étrangère.
Dans le second, en effet, comment distingue-t-on « j'ai de bons gâteaux » et « j'ai deux bons gâteaux » ?
Quantum mutatus ab illo
- Jacques
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Re: Voyelles
Ce n'est pas de ce cas qu'André veut parler : entre de (E prononcé bouche ouverte) et deux (E fermé prononcé en arrondissant les lèvres) la différence est nette. Il s'agirait, ce qui est étonnant, de marquer une différence entre E de JE et EU de bonheur, peur, cœur ; pour André et pour moi les deux sont identiques, ouverts.Islwyn a écrit :Dans le second, en effet, comment distingue-t-on « j'ai de bons gâteaux » et « j'ai deux bons gâteaux » ?
Dernière modification par Jacques le sam. 08 nov. 2014, 14:54, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
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La norme enseignée à l'école est une chose, la multiplicité des prononciations régionales en est une autre. Dans le Nord, entre autres régions, on dira un poulé pour poulè'(poulet). Quand vous demandez à un breton de vous prononcer la lettre E, vous entendrez quelque chose comme œufs ou eux. Un présentateur de la télévision m'agace un peu quand il dit vôtre appareil. Mais il faut bien tolérer les différences d'accent.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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Re: Voyelles
Oui, je me suis clairement trompé.Islwyn a écrit :Dans le premier cas (Ê et È), vous voulez dire [ɛ], je crois.
![[embarrassé] :oops:](./images/smilies/icon_redface.gif)
Jacques l'a expliqué : nous faisons la différence entre [ə] (de) et [ø] (deux).Islwyn a écrit :Dans le second, en effet, comment distingue-t-on « j'ai de bons gâteaux » et « j'ai deux bons gâteaux » ?
La différence entre le A de patte et celui de pâte ou le O de cote et le Ô de côte n'est pas que dans l'ouverture, mais aussi dans la longueur : respectivement le premier est court, le second est long.
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Comme vous avez raison ! Mon instituteur n'avait pas besoin de nous expliquer la différence de prononciation entre patte et pâte, il nous poussait au contraire à la faire moins sentir, le patois sarthois produisant pour le  de pâte et le AS de tas la même voyelle (en beaucoup plus long) que dans botte ! Et encore aujourd'hui je suis extrêmement étonné lorsque des humoristes font des jeux de mots sur bosse et Beauce, matin et mâtin, dégoutter et dégoûter, tache et tâche, battons et bâtons...Jacques-André-Albert a écrit :La norme enseignée à l'école est une chose, la multiplicité des prononciations régionales en est une autre. .
J'aurais bien du mal à être plus précis, Jacques, sur le son entre [e] et [ɛ] (entre É et È ou Ê) dont j'ai parlé pour -et.
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Re: Voyelles
Ne m'en veuillez pas, Islwyn, d'avoir été un peu rapide dans ma réaction précédente à votre phrase. Je parlais plus haut de l'absence de différence phonique, selon moi, et en contradiction avec ce que préconisent les dictionnaires, entre [ə] (dans je) et [œ] (dans fleur). Sous la graphie EU, à l'origine de cette difficulté, on peut trouver deux sons différents, parfois [œ] (ou [ə] ?) (dans bonheur, fleur...), d'autres fois [ø] (dans deux, pleutre...).Islwyn a écrit : comment distingue-t-on « j'ai de bons gâteaux » et « j'ai deux bons gâteaux » ?
- Islwyn
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Re: Voyelles
Cela est si vrai que je fus ébahi de m'entendre offrir par un serveur de restaurant « des pattes fraîches » !André (G., R.) a écrit :La différence entre le A de patte et celui de pâte ou le O de cote et le Ô de côte n'est pas que dans l'ouverture, mais aussi dans la longueur : respectivement le premier est court, le second est long.
Quantum mutatus ab illo
- Islwyn
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J'ai appris à l'école, et tous mes dictionnaires le confirment, à prononcer lè, poulè, jamè, et ainsi de suite. Mais j'ai commencé à entendre il y a au moins trente ans un son entre è et é. La prononciation en è ne me semblera jamais fautive, mais moi aussi maintenant je prononce d'une façon plus fermée.Jacques-André-Albert a écrit :La norme enseignée à l'école est une chose, la multiplicité des prononciations régionales en est une autre. Dans le Nord, entre autres régions, on dira un poulé pour poulè'(poulet).
Quantum mutatus ab illo
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Re: Voyelles
C'est indéniablement une prononciation qui se répand.Islwyn a écrit :[Cela est si vrai que je fus ébahi de m'entendre offrir par un serveur de restaurant « des pattes fraîches » !
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Re: Voyelles
Pour que l'on s'y retrouve, je me corrige.Islwyn a écrit :Dans le premier cas (Ê et È), vous voulez dire [ɛ], je crois.