Perles d'inculture 3
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Ce n'est pas une mode récente, mais une tournure littéraire qu'on trouve chez de bons auteurs classiques. Il faudrait que j'en trouve des exemples.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
André, vous êtes sadique avec vos analyses logiques. Pour moi cet exemple que vous donnez est correct dans sa syntaxe, mais je ne crois pas qu'il s'agisse dans celui que je rapporte d'un exercice de style à caractère littéraire. Le texte n'a vraiment pas un niveau littéraire recherché, et pour qu'il appartienne à ce genre de figure je pense qu'il faudrait une virgule après Antiquité.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Claude
- Messages : 9173
- Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
- Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.
Je n'ai pas d'exemple en tête mais cette manie est-elle propre au pronom relatif qui ou avec d'autres comme que, quoi, dont, où, lequel... ? Tiens, je révise !
Dernière modification par Claude le dim. 09 nov. 2014, 11:23, modifié 2 fois.
Avatar : petit Gaulois agité (dixit Perkele)
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Grevisse m'est venu en aide :
« Le pronom relatif peut ne pas être en contact immédiat avec son antécédent quand la clarté de la phrase n'en souffre en aucune façon. Le cas se présente assez souvent quand l'antécédent est celui-là, ceux-là, tel, quelqu'un ou un pronom personnel atone :
- Un loup survient à jeun, qui cherchait aventure (La Fontaine)
- Celui-là est riche, qui reçoit plus qu'il ne consume (La Bruyère)
- Tel est pris qui croyait prendre (La Fontaine)
- Quelqu'un passait dans le corridor qui s'éloigna (Paul Bourget)
- Il est là qui dort
- Nous le vîmes qui avait jeté à terre sa belle chemise blanche (Pierre Loti) »
« Le pronom relatif peut ne pas être en contact immédiat avec son antécédent quand la clarté de la phrase n'en souffre en aucune façon. Le cas se présente assez souvent quand l'antécédent est celui-là, ceux-là, tel, quelqu'un ou un pronom personnel atone :
- Un loup survient à jeun, qui cherchait aventure (La Fontaine)
- Celui-là est riche, qui reçoit plus qu'il ne consume (La Bruyère)
- Tel est pris qui croyait prendre (La Fontaine)
- Quelqu'un passait dans le corridor qui s'éloigna (Paul Bourget)
- Il est là qui dort
- Nous le vîmes qui avait jeté à terre sa belle chemise blanche (Pierre Loti) »
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Mon ancienne profession devrait plutôt faire de moi un disciple du baron VON SACHER-MASOCH !Jacques a écrit :André, vous êtes sadique avec vos analyses logiques. Pour moi cet exemple que vous donnez est correct dans sa syntaxe, mais je ne crois pas qu'il s'agisse dans celui que je rapporte d'un exercice de style à caractère littéraire. Le texte n'a vraiment pas un niveau littéraire recherché, et pour qu'il appartienne à ce genre de figure je pense qu'il faudrait une virgule après Antiquité.
Je n'ai surtout pas voulu dire que l'auteur de la phrase que vous citez se livrait à « un exercice de style à caractère littéraire » ! Je crois au contraire qu'il suit sottement une mode.
Je ne pense pas que cette mode, JAA, soit surgie du néant, l'éloignement du pronom relatif de son antécédent s'est effectivement beaucoup pratiqué jadis. Mais il me semble qu'aux XIXe et XXe siècles (mon estimation !) la tendance a été à leur rapprochement.
Dernière modification par André (G., R.) le dim. 09 nov. 2014, 13:18, modifié 1 fois.
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Vos phrases sont très intéressantes, JAA. Je ressens le besoin d'apporter une précision à leur sujet : certaines d'entre elles présentent une distance facultative entre l'antécédent et le relatif, dans d'autres on n'a pas d'autre possibilité.Jacques-André-Albert a écrit : Un loup survient à jeun, qui cherchait aventure (La Fontaine)
- Celui-là est riche, qui reçoit plus qu'il ne consume (La Bruyère)
- Tel est pris qui croyait prendre (La Fontaine)
- Quelqu'un passait dans le corridor qui s'éloigna (Paul Bourget)
- Il est là qui dort
- Nous le vîmes qui avait jeté à terre sa belle chemise blanche (Pierre Loti) »
Dans la première catégorie entrent les trois de tête, qui pourraient devenir, de manière plus ou moins heureuse :
Celui-là qui reçoit plus qu'il ne consume est riche.
Tel qui croyait prendre est pris.
et
Quelqu'un, qui s'éloigna (ensuite), passait dans le corridor.
Seraient aberrantes :
Il qui dort est là.
et
Nous le, qui avait jeté à terre sa belle chemise blanche, vîmes.
J'ai écrit plus haut soit surgie. Est-ce correct ? Ait surgi était-il la forme correcte ?
Dernière modification par André (G., R.) le dim. 09 nov. 2014, 14:11, modifié 1 fois.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je l'ai bien compris, ce que je voulais dire c'est qu'il n'y a pas de recherche littéraire dans le sens de ce qu'évoque JAA, mais une faute qui l'en rapproche, la preuve en est cette absence de virgule qui fait toute la différence.André (G., R.) a écrit :Je n'ai surtout pas voulu dire que l'auteur de la phrase que vous citez se livrait à « un exercice de style à caractère littéraire » ! Je crois au contraire qu'il suit sottement une mode.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Ce sont les exemples donnés par Grevisse. On peut cependant faire remarquer que celle de Paul Bourget frise le janotisme.André (G., R.) a écrit :Vos phrases sont très intéressantes, JAA.Jacques-André-Albert a écrit : Un loup survient à jeun, qui cherchait aventure (La Fontaine)
- Celui-là est riche, qui reçoit plus qu'il ne consume (La Bruyère)
- Tel est pris qui croyait prendre (La Fontaine)
- Quelqu'un passait dans le corridor qui s'éloigna (Paul Bourget)
- Il est là qui dort
- Nous le vîmes qui avait jeté à terre sa belle chemise blanche (Pierre Loti) »
À mon avis, la forme correcte est « ait surgi »André (G., R.) a écrit :J'ai écrit plus haut soit surgie. Est-ce correct ? Ait surgi était-il la forme correcte ?
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
- Islwyn
- Messages : 1492
- Inscription : sam. 16 févr. 2013, 12:09
- Localisation : Royaume-Uni (décédé le 9 mars 2018)
« "L'inauguration en grandes pompes ce jour par les ministres Fabius et Macron d'une usine Renault en Algérie à Oran apparaît comme une provocation particulièrement indécente", écrit Mme Le Pen dans un communiqué. » (rapporté par TV5 Monde)
Les ministres portaient-ils aussi un blue-jean et un blouson de cuir ?
Les ministres portaient-ils aussi un blue-jean et un blouson de cuir ?
Quantum mutatus ab illo
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
- Islwyn
- Messages : 1492
- Inscription : sam. 16 févr. 2013, 12:09
- Localisation : Royaume-Uni (décédé le 9 mars 2018)
Je remarque que l'article en question vient d'être intégralement ré-écrit, et les grandes pompes n'y paraissent plus. Heureusement !
Voir à ce sujet
http://parler-francais.eklablog.com/en- ... -a51889545
Voir à ce sujet
http://parler-francais.eklablog.com/en- ... -a51889545
Quantum mutatus ab illo