[...] J'ai conclu en voulant dire Vive l'Algérie et Vive la France, et malheureusement ma langue a fourché [...]
Tout le monde peut se faire piéger devant la pression des médias.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
Ah, merci ! Quoi qu'on en dise, les auteurs du XVIIe siècle étaient quand même perspicaces. Pour ce qui est de La chétive pécore
je l'adopte (mes voisins gallois vont en être éberlués).
Quand j'étais enfant je ne comprenais pas le sens de ces mots, qui m'étaient tous deux inconnus. Je croyais même que chétive était un nom, et pécore un adjectif. Ce n'est que récemment, en repensant à cette fable que j'avais oubliée depuis longtemps, que j'en ai saisi la signification.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Vous m'incitez, Jacques, à parler de moi !
La chétive pécore m'est familière depuis ma classe de sixième. Dans l'établissement scolaire où j'étais, mes camarades de classe et moi avions appris à très peu d'intervalle le mot pecus (génitif pecoris) (le bétail) en latin et La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf en français et avions été informés de la parenté entre pécore et pecus. Le recrutement de l'établissement était national : mon parler et mon (léger, je crois) accent sarthois avaient attiré l'attention des autres élèves et je fus affublé à la suite de ces deux cours du surnom pécore, que je devais garder pendant deux ans, jusqu'à ce que fût utilisé à mon adresse, pour le remplacer, et parce que mes camarades avaient appris que pécore était peu aimable, le surnom le plus banal qui soit à partir d'André.
Il n'y avait donc pas eu d'intention méchante, à la base, dans l'utilisation du surnom.
D'après le dictionnaire d'argot, il vient de l'italien pecora, brebis (1925). Ce n'est pas incompatible avec l'origine latine. Mais je ne comprends pas bien, il signifie en argot personnage rustre, mal dégrossi, par extension malotru, toujours d'après ledit dictionnaire ; et, par voisinage phonétique peut-être, paysan.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Jacques a écrit :Il n'y avait donc pas eu d'intention méchante, à la base, dans l'utilisation du surnom.
et, par voisinage phonétique peut-être, paysan.
C'était plutôt de cela qu'il s'agissait à l'esprit de mes camarades.
Je m'en doute ; bien sûr c'est vexant, mais comparé à ce que j'ai dû subir à cause de mon patronyme, que vous connaissez, ce n'est pas quand même bien méchant.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).