Attirer l'attention
- Jacques
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Attirer l'attention
Je ne veux pas avoir l’air de me poser en censeur de l’Académie, mais j’ai du mal à digérer qu’elle se fasse l’écho de ce que je considère comme une faute assez grave. Je relève sur son site :
À l’attention de, à l’intention de
La formule par laquelle, dans le langage de l’administration, on indique le destinataire d’une lettre, d’une communication, d’un envoi, est à l’attention de, pour marquer que l’on attire l’attention du destinataire, que l’on soumet cette lettre, etc., à son attention.
Cela remonte encore à mes cours de correspondance commerciale.
Si on veut signaler quelque chose, demander à quelqu’un d’y porter intérêt, on appelle son attention sur le sujet. C’est logique. On écrira dans une lettre : « Nous appelons votre attention sur la nécessité de… », mais jamais nous attirons, qui est une faute de rédaction grossière. Si l’intérêt du destinataire a bien été retenu, et s’il en a tenu compte, il dira : « Untel a attiré mon attention sur… »
Pourquoi l’Académie donne-t-elle dans le panneau de cette erreur, hélas trop répandue ? Comment lui faire encore confiance ?
À l’attention de, à l’intention de
La formule par laquelle, dans le langage de l’administration, on indique le destinataire d’une lettre, d’une communication, d’un envoi, est à l’attention de, pour marquer que l’on attire l’attention du destinataire, que l’on soumet cette lettre, etc., à son attention.
Cela remonte encore à mes cours de correspondance commerciale.
Si on veut signaler quelque chose, demander à quelqu’un d’y porter intérêt, on appelle son attention sur le sujet. C’est logique. On écrira dans une lettre : « Nous appelons votre attention sur la nécessité de… », mais jamais nous attirons, qui est une faute de rédaction grossière. Si l’intérêt du destinataire a bien été retenu, et s’il en a tenu compte, il dira : « Untel a attiré mon attention sur… »
Pourquoi l’Académie donne-t-elle dans le panneau de cette erreur, hélas trop répandue ? Comment lui faire encore confiance ?
Dernière modification par Jacques le dim. 28 déc. 2014, 9:26, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Le Robert en six volumes confirme qu'une personne appelle l'attention d'une autre personne, tandis que quelque chose peut attirer votre attention. Mais je crains qu'il s'agisse d'un point où, malgré l'exactitude indéniable de votre position, vous ayez de la peine à remettre les fautifs sur la bonne voie.
Re: Attirer l'attention
Je ne suis pas de votre avis; il est des cas où cela non seulement est admis, mais où cela est prescrit par une règle et donc passé dans l'usage. Ainsi, dans la correspondance militaire, on peut, selon les cas, attirer ou appeler l'attention de quelqu'un.Jacques a écrit :[...]JOn écrira dans une lettre : « Nous appelons votre attention sur la nécessité de… », mais jamais nous attirons, qui est une faute de rédaction grossière.
Mes supérieurs ont toujours attiré mon attention sur tel ou tel point et, de mon côté, j'appelais respectueusement leur attention sur telle ou telle difficulté. La formulation inverse eût été particulièrement déplacée.
Je ne m'en suis jamais offusqué du fait même que cette règle, couramment admise, était édictée par mon cher camarade Léon V., licencié en droit, auteur d'un ouvrage de référence en matière de correspondance militaire et de la correspondance des militaires.
- Jacques
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Re: Attirer l'attention
Si l'usage militaire, dans les rapports hiérarchiques, voit les choses autrement, il ne s'agit pas des mêmes concepts. L'armée est un monde à part qui a ses propres usages. Ce que je rapporte est ce qui m'a été enseigné en correspondance commerciale ou courante, où on ignore le principe de rapports hiérarchiques. Et la formulation de l'Académie est fautive selon les codes de l'usage courant.Bernard_M a écrit :Je ne suis pas de votre avis; il est des cas où cela non seulement est admis, mais où cela est prescrit par une règle et donc passé dans l'usage. Ainsi, dans la correspondance militaire, on peut, selon les cas, attirer ou appeler l'attention de quelqu'un.Jacques a écrit :[...]JOn écrira dans une lettre : « Nous appelons votre attention sur la nécessité de… », mais jamais nous attirons, qui est une faute de rédaction grossière.
Mes supérieurs ont toujours attiré mon attention sur tel ou tel point et, de mon côté, j'appelais respectueusement leur attention sur telle ou telle difficulté. La formulation inverse eût été particulièrement déplacée.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
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Dans un tel cadre, on peut très bien comprendre la nuance : le subordonné n'a pas le choix de remarquer ou de dédaigner la démarche de son supérieur. Celui-ci attire donc bien son attention quand il signale quelque chose. C'est impératif.Bernard_M a écrit :Oui et il en va ainsi de plusieurs formulations.Shadock90 a écrit :Si j'ai bien compris, Bernard, la distinction entre attire et appelle doit se faire en fonction du lien hiérarchique, selon qu'il est respectivement descendant ou montant ?
Dans la vie courante, "appeler l'attention" a la valeur d'une sollicitation, qui ne se conçoit pas dans un rapport hiérarchique de haut en bas.
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- Perkele
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Re: Attirer l'attention
Effectivement, dans la correspondance militaire et administrative, il ne s'agit plus d'une question de sémantique ou de grammaire, mais d'une question de convenances. Il en va de même pour "bien vouloir" et "vouloir bien" ; "faire connaître" et "rendre compte" ; "porter à la connaissance" et "exposer" et quelques autres.Bernard_M a écrit :Je ne suis pas de votre avis; il est des cas où cela non seulement est admis, mais où cela est prescrit par une règle et donc passé dans l'usage. Ainsi, dans la correspondance militaire, on peut, selon les cas, attirer ou appeler l'attention de quelqu'un.Jacques a écrit :[...]JOn écrira dans une lettre : « Nous appelons votre attention sur la nécessité de… », mais jamais nous attirons, qui est une faute de rédaction grossière.
Mes supérieurs ont toujours attiré mon attention sur tel ou tel point et, de mon côté, j'appelais respectueusement leur attention sur telle ou telle difficulté. La formulation inverse eût été particulièrement déplacée.
Je ne m'en suis jamais offusqué du fait même que cette règle, couramment admise, était édictée par mon cher camarade Léon V., licencié en droit, auteur d'un ouvrage de référence en matière de correspondance militaire et de la correspondance des militaires.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.