dénué, dépourvu

Entendu à l'instant sur la cinq, dans un commentaire de reportage : « une île volcanique, dénuée de végétation ». L'utilisation de ce verbe m'a choqué. Après vérification, ce verbe ne s'emploie que pour des personnes. C'est donc « dépourvue » qu'il aurait fallu dire.

Jacques · Message par **Jacques** » sam. 03 janv. 2015, 23:21

Je n'aurais pas su établir la distinction sur le fait qu'on ne l'utilise que pour des personnes, mais d'emblée cet emploi me choque. Sans regarder dans un dictionnaire, je pense qu'il ne s'utilise que dans un sens abstrait : dénué de scrupules, de préjugés, d'amour-propre, etc.

C'est par métaphore que ce verbe s'utilise dans un sens abstrait : « dépouiller d'un bien moral, d'une valeur abstraite » selon le TLFI.
Mais le sens premier exite toujours sous la forme pronominale : « se dépouiller des biens matériels, des choses nécessaires ou considérées comme nécessaires » (TLFI).

Jacques · Message par **Jacques** » dim. 04 janv. 2015, 7:19

À l'origine donc, il a un sens matériel, concret, d'après ce que vous expliquez.
DENUER. v. a. Degarnir des choses necessaires. Je me suis denué pour l'amour d'eux. je ne me denueray pas d'argent. on l'a denué de toutes choses.
Denué, ée. part.
Il est aussi adj. & signifie, Dépourveu. Denué de biens & de toutes choses. denué d'assistance, de support, de conseil. denué d'esprit, d'entendement. denué de bon sens, de graces, d'agreement.
(Dictionnaire de l'Académie, 1e éd. 1694)