omission du "ne" dans les phrases négatives
omission du "ne" dans les phrases négatives
Suis-je le dernier francophone à encore prononcer le "ne" de la négation en parlant ?
J'écoute attentivement les intervenants sur diverses radios et je me rends compte que même des usagers très instruits ne prononcent plus le "ne", qui est en français la véritable négation. Or ce "ne" joue également un rôle euphonique important notamment en évitant la rencontre malsonnante de deux sons vocaliques, l'hiatus :
Anne-Sophie Leclerc a pas été condamnée seulement pour ça.
Cette phrase est tout simplement abominable à l'oreille.
Plus généralement, je constate que plus personne ne fait la différence entre le discours public et le discours intime : on s'exprime sur les ondes de la même manière que dans sa chambre à coucher !
J'écoute attentivement les intervenants sur diverses radios et je me rends compte que même des usagers très instruits ne prononcent plus le "ne", qui est en français la véritable négation. Or ce "ne" joue également un rôle euphonique important notamment en évitant la rencontre malsonnante de deux sons vocaliques, l'hiatus :
Anne-Sophie Leclerc a pas été condamnée seulement pour ça.
Cette phrase est tout simplement abominable à l'oreille.
Plus généralement, je constate que plus personne ne fait la différence entre le discours public et le discours intime : on s'exprime sur les ondes de la même manière que dans sa chambre à coucher !
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Votre introduction et votre conclusion sont peut-être un peu pessimistes. Mais je ne peux que constater comme vous l'omission de plus en plus fréquente de la véritable négation NE ou N'. Une explication possible réside dans l'emploi fréquent du pronom on et le fait que la prononciation du verbe qui le suit, s'il commence par un son vocalique, ne change pas en fonction de la négation : « On n'oublie pas BLOT » est identique oralement à « On oublie Pablo » !
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Re: omission du "ne" dans les phrases négatives
Nous sommes au moins deux. J'ai réintroduit le ne dans mes phrases il y a plusieurs dizaines d'années à la suite d'une prise de conscience, et depuis je l'utilise tout naturellement, même dans les sms.angeloï a écrit :Suis-je le dernier francophone à encore prononcer le "ne" de la négation en parlant ?
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
- Yeva Agetuya
- Messages : 2538
- Inscription : lun. 22 juin 2015, 1:43
Il faut bien avouer que ne + pas est un peu lourd au départ.
Alors on a le choix entre le bon usage qui est de dire "je ne sais" et l'usage populaire qui est de dire "je sais pas."
Et il est plus évident de faire d'une proposition affirmative une proposition négative en ajoutant un mot qu'en l'insérant.
Alors on a le choix entre le bon usage qui est de dire "je ne sais" et l'usage populaire qui est de dire "je sais pas."
Et il est plus évident de faire d'une proposition affirmative une proposition négative en ajoutant un mot qu'en l'insérant.
- Yeva Agetuya
- Messages : 2538
- Inscription : lun. 22 juin 2015, 1:43
- Perkele
- Messages : 12915
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Mes enseignants mont toujours recommandé de préférer l'inversion du sujet.Yeva Agetuya a écrit :Je vous signale que le français dispose d'un "Est-ce que" et d'un "Qu'est-ce que" tout à fait académiques à l'usage de ceux qui ont la paresse d'inverser l'ordre des mots pour faire une phrase interrogative.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Elle est incontestablement plus élégante.Perkele a écrit :Mes enseignants m'ont toujours recommandé de préférer l'inversion du sujet.
Il me semble toutefois que des grammairiens évitent le mot inversion : il sous-entend que le sujet précédant le verbe constituerait la norme et qu'il y aurait une sorte d'anomalie à placer le verbe en tête.
- Claude
- Messages : 9173
- Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
- Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.
Nous avions parlé sur le forum de l'origine de la négation ne pas mais je n'ai pas réussi à la retrouver. En revanche voici une vidéo.
Avatar : petit Gaulois agité (dixit Perkele)
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Cette vidéo est très conforme à ce que j'avais lu sur FNBL, dans un fil auquel je ne sais plus trop si j'avais participé. Je regrette d'ailleurs que le démonstrateur, à la différence de notre forum, n'ait pas complété ses explications avec rien (dérivé du latin res, chose) et personne.
Jusqu'aux années soixante, une bonne partie de la génération précédant la mienne n'utilisait guère que (ne) point comme négation dans la Sarthe.
Jusqu'aux années soixante, une bonne partie de la génération précédant la mienne n'utilisait guère que (ne) point comme négation dans la Sarthe.
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Peut-être cherchiez-vous cela, Claude ?
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
- Perkele
- Messages : 12915
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Attention Môssieu l'archiviste en chef ! Vous pourriez être rétrogradé...Claude a écrit :Oui André, c'est bien de ce sujet qu'il s'agit. Comme Jacques, il m'avait marqué pour le fameux pas fait avec le pied. Je n'ai pas utilisé les bons mots clés pour la recherche.
Je vous propose la fonction d'archiviste en chef adjoint.
![[clin d'oeil] :wink:](./images/smilies/icon_wink.gif)
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.