abus de l'adjectif "vrai"

[angeloï]

Avez-vous noté que l'adjectif "vrai" tend à remplacer "important", "grave", "sérieux" dans des combinaisons telles que "vraie question", "vrai défi", "vraie pression", etc. ?

Il me semble qu'il s'agit là d'un détournement de sens assez inquiétant.

[André (G., R.)]

Ça c'est vrrrai, ça !
Trêve de plaisanterie, vous avez raison. Mais notre adjectif ne qualifie pas que ce qui est conforme à la vérité, il sert aussi, par exemple, à « introduire une désignation métaphorique qualifiée comme s'appliquant bien (1636, un vrai lion) et s'applique à une attitude, une action consciente qui est bien ce qu'elle veut paraître... » (Robert DHLF). Je crains donc que la limite entre ses emplois incontestables et les autres soit difficile à fixer.

[Claude]

C'est S.R. qui parle des vraies gens.

[Perkele]

Les vraies gens ont remplacé les Français moyens.

[Islwyn]

Il ne faut jamais confondre le moyen français avec le Français moyen.

[Claude]

Ça c'est vrrrai, ça ! [...]

Vous avez la nostalgie de la mère Denis ?

[André (G., R.)]

... surtout de Jacques, qui aimait citer la fameuse réplique ou manifestait sa joie de la lire !

[Claude]

En messagerie privée nous ne manquions pas, Jacques et moi, de donner à l'autre le mot de la fin avec une image d'elle.

[Perkele]

Il ne faut jamais confondre le moyen français avec le Français moyen.

Effectivement

[Claude]

Pourquoi la période située entre l'Antiquité et l'époque moderne ne s'appelle-t-elle pas l'Âge-Moyen ?

[André (G., R.)]

Parce que ceux qui ont inventé « Moyen Âge » pressentaient que l'on utiliserait « âge moyen » dans des expressions d'ordre statistique, comme « l'âge moyen de la population » ! :D

[Islwyn]

Claude pose une question intéressante. Le terme « Moyen Âge » doit son existence à la réalisation qu'entre l'époque des Gréco-Romains et l'époque dite « moderne » il y eut une époque qui ne fut ni l'une ni l'autre mais qui servit à terminer l'une et à commencer l'autre. Ainsi distingue-t-on l'ancien français / anglais du francais / anglais moderne en supposant un moyen français / anglais. Point n'est besoin de dire que les pratiquants de ce moyen français / anglais ne furent nullement conscients de parler une langue « intermédiaire ». C'est d'ailleurs ce qui se passe à notre époque : suis-je le seul à penser que la langue dont je me sers quotidiennement évolue d'une façon presque imperceptible mais constante, et ce jusqu'au point que je me demande parfois si je ne perds pas pied ? Nous ne sommes peut-être pas dans la situation qu'envisageait Montaigne, qui craignait qu'il ne fût plus compris dans cinquante ans (et il eut raison de le dire, Villon étant presque incompréhensible en 1580), mais nous assistons quand même à la plus rapide évolution qu'aient jamais connue nos vernaculaires.

[André (G., R.)]

Le terme « Moyen Âge » doit son existence à la réalisation qu'entre l'époque des Gréco-Romains et...

Voulez-vous dire « constatation », « prise de conscience » ?
Comme vous j'ai longtemps pensé que cinquante ans suffiraient pour que la langue change au point de ne plus être reconnaissable. J'en suis moins sûr, les moyens modernes de communication allant à l'encontre de cette évolution. Mais c'est vrai, le vocabulaire nouveau est de plus en plus nombreux.

[Perkele]

Je trouve aussi que certains mots nouveaux se démodent aussi vite qu'ils sont nés.

[Islwyn]

Le terme « Moyen Âge » doit son existence à la réalisation qu'entre l'époque des Gréco-Romains et...

Voulez-vous dire « constatation », « prise de conscience » ?

Oh là là, c'est vrai, mes idées me tracassaient dans les deux langues ! Excusez-moi cette erreur, s'il vous plaît.