élision du relatif
élision du relatif
Les changements qu'ont apporté les progrès techniques.
J'entends souvent ce genre d'élision. Qu'en pensez-vous ? Je trouve pour ma part cette prononciation particulièrement peu euphonique.
J'entends souvent ce genre d'élision. Qu'en pensez-vous ? Je trouve pour ma part cette prononciation particulièrement peu euphonique.
Je n'entends rien d'inCONvenant dans cette élision normale et courante. Au contraire, elle allège la phrase.
Rares sont les cas où l'on peut effectivement en jouer un peu comme dans la plaisanterie fameuse avec "dès qu'on avait ouvert la porte".
Votre pudeur me laisse supposer que vous avez banni de votre vocabulaire des mots malsonnants comme concupiscence.
Je crois que Voltaire avait fait quelques remarques sur un sujet analogue.
P.-S. J'ai cru un moment que vous vouliez parler de l'omission de l'accord du participe passé.![[clin d'oeil] :wink:](./images/smilies/icon_wink.gif)
Rares sont les cas où l'on peut effectivement en jouer un peu comme dans la plaisanterie fameuse avec "dès qu'on avait ouvert la porte".
Votre pudeur me laisse supposer que vous avez banni de votre vocabulaire des mots malsonnants comme concupiscence.
Je crois que Voltaire avait fait quelques remarques sur un sujet analogue.
P.-S. J'ai cru un moment que vous vouliez parler de l'omission de l'accord du participe passé.
![[clin d'oeil] :wink:](./images/smilies/icon_wink.gif)
J'en pense beaucoup de mal, puisque le "qui" ne se prête pas à l'élision, contrairement au "que" (cette élision se fait néanmoins dans la langue parlée relâchée).
Pour le "que", vous avez peut-être été abusé par le fait que justement, on ne le place pas dans la même catégorie que "jusque", "lorsque" ou "parce que". Pour "que", l'élision est obligatoire. Voyez par exemple Grevisse :
https://web.archive.org/web/20180309140 ... apture.png
https://web.archive.org/web/20180309140 ... apture.png
Pour le "que", vous avez peut-être été abusé par le fait que justement, on ne le place pas dans la même catégorie que "jusque", "lorsque" ou "parce que". Pour "que", l'élision est obligatoire. Voyez par exemple Grevisse :
https://web.archive.org/web/20180309140 ... apture.png
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- Jacques-André-Albert
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Re: élision du relatif
Je ne comprends pas votre remarque. Que reprocher à cette phrase si le sujet est "les progrès techniques" ?angeloï a écrit :Les changements qu'ont apporté les progrès techniques.
J'entends souvent ce genre d'élision. Qu'en pensez-vous ? Je trouve pour ma part cette prononciation particulièrement peu euphonique.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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Ils se compliquent alors la tâche et changent la voix grammaticale ! En gardant les mots et la voix on évite « qu'ont » si l'on place le sujet immédiatement après le pronom relatif COD : « Les changements que les techniques ont apportés ». Mais cette phrase est incomplète, la proposition dont dépend « que les techniques ont apportés » est privée de son verbe, pour le moins.Leclerc92 a écrit :Peut-être certains se contraignent à écrire :
« Les changements (qui ont été) apportés par les progrès techniques » ?
- Jacques-André-Albert
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Pour illustrer l'emploi de « qu'ont » au fil des siècles, il suffit d'entrer la formule dans Ngram viewer (je n'arrive pas à insérer le lien vers le diagramme. Personnellement, je trouve plus élégante la tournure « Les changements qu'ont apporté les progrès techniques », mais c'est un ressenti tout personnel. En tout cas, il me semble que cette forme est plus classique.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
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JAA, j'ai corrigé votre lien.
En bas du diagramme, on peut cliquer sur certains intervalles d'années pour voir les ouvrages contenant l'expression recherchée. On constate alors que la tournure avec élision se trouve dans le titre de plusieurs ouvrages de type académique, au début du XIXe siècle : Recherches sur l'influence qu'ont les eaux sur la surface du globe terrestre ; Relations très détaillées de ce qu'ont souffert, pour la religion, les prêtres… ; Précis (…) des progrès qu'ont fait les sciences naturelles. Il me semble qu'on ne tournerait pas ces titres ainsi aujourd'hui. On écrirait, ce me semble : Recherches sur l'influence des eaux ; Relations détaillées des souffrances ; Précis des progrès des sciences, etc. La suite de compléments du nom nous choque toujours, mais sans doute moins qu'à l'époque, et elle nous gêne peut-être moins, dans les titres en tout cas, que notre fameux « qu'ont ».
En bas du diagramme, on peut cliquer sur certains intervalles d'années pour voir les ouvrages contenant l'expression recherchée. On constate alors que la tournure avec élision se trouve dans le titre de plusieurs ouvrages de type académique, au début du XIXe siècle : Recherches sur l'influence qu'ont les eaux sur la surface du globe terrestre ; Relations très détaillées de ce qu'ont souffert, pour la religion, les prêtres… ; Précis (…) des progrès qu'ont fait les sciences naturelles. Il me semble qu'on ne tournerait pas ces titres ainsi aujourd'hui. On écrirait, ce me semble : Recherches sur l'influence des eaux ; Relations détaillées des souffrances ; Précis des progrès des sciences, etc. La suite de compléments du nom nous choque toujours, mais sans doute moins qu'à l'époque, et elle nous gêne peut-être moins, dans les titres en tout cas, que notre fameux « qu'ont ».
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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Ces considérations me rappellent ceci :
Jacques Bron (de l'association suisse Défense du français) a écrit :L’oreille joue des tours! Il y a bien des années, dans une dictée d’examen figurait la phrase «Dès qu’on laisse la porte ouverte, le chat s’échappe. » Il s’est trouvé des élèves pour écrire: «Des cons laissent la porte ouverte … » Authentique !
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
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- Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.
« Les changements qu'ont apportés les progrès techniques ».
Comme le signale André, cette phrase est incomplète alors complétons-la :
- Les changements qu'ont apportés les progrès techniques ont été importants.
Si je tourne la phrase autrement :
- Les progrès techniques ont apporté des changements importants, la phrase est plus légère car j'évite l'élision et j'économise ont été. En prime je simplifie l'analyse logique de la phrase puisqu'elle devient une proposition indépendante au lieu d'avoir une subordonnée et une principale de surcroît scindée en deux.![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
Comme le signale André, cette phrase est incomplète alors complétons-la :
- Les changements qu'ont apportés les progrès techniques ont été importants.
Si je tourne la phrase autrement :
- Les progrès techniques ont apporté des changements importants, la phrase est plus légère car j'évite l'élision et j'économise ont été. En prime je simplifie l'analyse logique de la phrase puisqu'elle devient une proposition indépendante au lieu d'avoir une subordonnée et une principale de surcroît scindée en deux.
![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
Avatar : petit Gaulois agité (dixit Perkele)
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Phrase légère effectivement, Claude.
On peut imaginer aussi : Examinons les changements qu'ont apportés les progrès techniques. Plus de principale scindée !
JAA, comme vous je trouve plus élégante l'option consistant à placer l'auxiliaire immédiatement après le pronom relatif. Si l'on est gêné quand on entend [kɔ̃], on l'est par des milliers de mots ! Sans parler de ceux avec la syllabe [ky] !
On peut imaginer aussi : Examinons les changements qu'ont apportés les progrès techniques. Plus de principale scindée !
JAA, comme vous je trouve plus élégante l'option consistant à placer l'auxiliaire immédiatement après le pronom relatif. Si l'on est gêné quand on entend [kɔ̃], on l'est par des milliers de mots ! Sans parler de ceux avec la syllabe [ky] !