Ça n'est pas du tout le même cas, mais je me demande pourquoi je prends la peine de répondre.Yeva Agetuya a écrit :Une paire de gants ne met pas les gants au féminin.Anne a écrit :Une basket, c'est une chaussure de basket, c'est donc féminin.
La formulation de la phrase ne me gêne aucunement.
Genre
- Klausinski
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Je crois qu'il peut être nécessaire d'expliquer pourquoi le cas n'est pas le même. En effet, aujourd'hui, quand on entend basket, on entend tout de suite un nom commun qui signifie « chaussure ». On a oublié qu'il vient d'une réduction, et « [l]es noms réduits [...] gardent ordinairement le genre du mot complet » (Le bon usage, chapitre 477 ; le cas de la basket est cité plus loin). On pensait (et on disait souvent) : « une chaussure de basket ». C'est pourquoi on dit une basket, comme on dirait « une tennis ».
Cela me rappelle que, lorsque j'étais petit, je disais « de la ketchup », comme mes grands-parents. Après avoir enduré quelques moqueries de la part de mes camarades, je revins dire à mes grands-parents que le mot était masculin. Ma grand-mère me répondit qu'on pouvait dire indifféremment du ketchup ou de la ketchup, car c'était de la sauce ketchup. Cette règle-là, malheureusement, je ne l'ai trouvée nulle part ailleurs.
Cela me rappelle que, lorsque j'étais petit, je disais « de la ketchup », comme mes grands-parents. Après avoir enduré quelques moqueries de la part de mes camarades, je revins dire à mes grands-parents que le mot était masculin. Ma grand-mère me répondit qu'on pouvait dire indifféremment du ketchup ou de la ketchup, car c'était de la sauce ketchup. Cette règle-là, malheureusement, je ne l'ai trouvée nulle part ailleurs.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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Cet échange me fait penser aux noms de bateaux, pour lesquels la règle appliquée au genre de « basket » est généralement respectée : le paquebot France était logiquement le France.
Mais le porte-hélicoptères Jeanne d'Arc était appelé la Jeanne.
Le Marie Galante est une goélette, mais on peut penser aussi à voilier ; et puis on entend parfois, je crois, la Marie Galante.
Le bateau à aubes mis récemment en service sur la Loire, entre St-Nazaire et Angers, est nommé le Loire Princesse (j'aurais préféré Princesse de la Loire et malheureusement j'ai déjà trouvé « Loire Princess » dans la presse).
Mais le porte-hélicoptères Jeanne d'Arc était appelé la Jeanne.
Le Marie Galante est une goélette, mais on peut penser aussi à voilier ; et puis on entend parfois, je crois, la Marie Galante.
Le bateau à aubes mis récemment en service sur la Loire, entre St-Nazaire et Angers, est nommé le Loire Princesse (j'aurais préféré Princesse de la Loire et malheureusement j'ai déjà trouvé « Loire Princess » dans la presse).
- Claude
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D'autres disaient La Marie-Joseph.André (G., R.) a écrit :[...] Le Marie Galante est une goélette, mais on peut penser aussi à voilier ; et puis on entend parfois, je crois, la Marie Galante. [...]
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Chez moi aussi, on disait "de la ketchup", comme on disait de la mayonnaise ou de la Worcestershire (enfin, ce dernier, on avait un peu de mal à le dire !).Klausinski a écrit :Cela me rappelle que, lorsque j'étais petit, je disais « de la ketchup », comme mes grands-parents. Après avoir enduré quelques moqueries de la part de mes camarades, je revins dire à mes grands-parents que le mot était masculin. Ma grand-mère me répondit qu'on pouvait dire indifféremment du ketchup ou de la ketchup, car c'était de la sauce ketchup. Cette règle-là, malheureusement, je ne l'ai trouvée nulle part ailleurs.
Le mot est entré sous diverses graphies depuis longtemps en français, mais son usage régulier ne s'est développé qu'après la guerre et plus particulièrement avec l'implantation des chaînes de restauration rapide en France. Un graphique Google Ngram ne montre que le masculin dans les livres entre 1960 et 2008 ; cet usage du masculin est aujourd'hui installé, mais dans les années 60, même si les dictionnaires indiquaient déjà le masculin, je suis sûr que beaucoup de familles français utilisaient le féminin en sous-entendant "sauce".
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Ah, les Frères Jacques !Claude a écrit :D'autres disaient La Marie-Joseph.
Une goélette, la Marie Joseph Louis, aurait fait naufrage en 1894. Il n'est pas exclu que son article féminin soit dû uniquement au fait qu'il s'agissait justement d'une goélette et que Marie Joseph Louis ait été le nom d'un homme. Je n'ai pas trouvé de trait d'union entre Marie et Joseph.
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J'ai mis instinctivement le trait d'union comme s'il s'agissait du prénom féminin.André (G., R.) a écrit :[...] Il n'est pas exclu que son article féminin soit dû uniquement au fait qu'il s'agissait justement d'une goélette et que Marie Joseph Louis ait été le nom d'un homme. Je n'ai pas trouvé de trait d'union entre Marie et Joseph.
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J'imagine qu'en respectant la métonymie, l'invariabilité est également défendable dans un contexte pluriel : les Carte noire.Islwyn a écrit :Je fus un jour quelque peu surpris d'entendre dire par une vieille dame de ma connaissance, à propos de son café matinal : « j'adore le Carte noire », mais me rendis immédiatement compte qu'en pensant au café lui-même elle était parfaitement logique.
On retrouve ce phénomène dans des expressions telles que les cinquième ou un terminale, lorsque l'on fait référence à des élèves de cinquième année ou à un lycéen en classe de terminale.
- Claude
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Dans ma contrée c'est du Carte noire et du chèvre.André (G., R.) a écrit :Il me semble effectivement que la plupart des francophones de France disent cela. Ma femme (je crois que son option est celle d'une très petite minorité) dit « de la chèvre » pour un fromage fait avec le lait de cet animal, moi non.Islwyn a écrit :le Carte noire
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- Klausinski
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Je n'ai jamais entendu « de la chèvre » pour le fromage, ça me paraîtrait bizarre.
Le graphique montre bien, surtout si on l'étend aux années 1945, que le mot n'existait pas avant les années 1950. Vous avez donc raison, il y a dû y avoir une hésitation dans les familles. Le ketchup est un peu seul entre la moutarde, la mayonnaise, la vinaigrette, la bolognaise, etc.Leclerc92 a écrit :Un graphique Google Ngram ne montre que le masculin dans les livres entre 1960 et 2008 ; cet usage du masculin est aujourd'hui installé, mais dans les années 60, même si les dictionnaires indiquaient déjà le masculin, je suis sûr que beaucoup de familles français utilisaient le féminin en sous-entendant "sauce".
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Mais le Larousse ne donne pas « chèvre », quand il s'agit du fromage, comme invariable : je m'interroge.Ernest de la Coquecigrue a écrit :J'imagine qu'en respectant la métonymie, l'invariabilité est également défendable dans un contexte pluriel : les Carte noire.Islwyn a écrit :Je fus un jour quelque peu surpris d'entendre dire par une vieille dame de ma connaissance, à propos de son café matinal : « j'adore le Carte noire », mais me rendis immédiatement compte qu'en pensant au café lui-même elle était parfaitement logique.
On retrouve ce phénomène dans des expressions telles que les cinquième ou un terminale, lorsque l'on fait référence à des élèves de cinquième année ou à un lycéen en classe de terminale.
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Pour moi Carte noire est invariable tout simplement parce qu'il s'agit d'un nom de marque. D'ailleurs, chose étrange, on dit du Nutella alors que « pâte à tartiner » est féminin. Serait-ce la marque qui aurait imposé le masculin dans ce cas-là ?
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