Et hyène...Jacques-André-Albert a écrit :Si je comprends bien, vous critiquez la prononciation d'un h aspiré dans haras ; c'est pourtant la prononciation officielle (Prononc. et Orth. : [aʀa], ou [aʀ ɑ] (DG, Barbeau-Rodhe 1930, Pt, Rob., Warn. 1968), init. asp.) et elle est logique. Je rappelle que le h est prononcé dans les mots venant des dialectes germaniques (c'est le cas de haras) pour des raisons historiques. Inversement, les mots en h- venant du latin ont un h muet, conformément à la tradition latine. Il faut d'ailleurs ajouter humble à la liste des mots mal prononcés : le h y est muet.
Liaisons fort mal-t-à propos
- Perkele
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Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Klausinski
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Je regarde l'émission sur Internet. Je relève pis que le « hautain », même s'il ne s'agit pas là d'une faute de liaison. Dans la bouche d'un historien, paraphrasant la marquise :Leclerc92 a écrit :Ce soir, dans l'émission Secrets d'histoire, de Stéphane Bern, consacrée à la Marquise de Sévigné, une historienne a fait la liaison "très-Z-hautain". Ce n'est pas la première fois que je constate la disparition du "h" aspiré.
« La marquise de Sévigné décide de quitter Paris et de dire "Puisque c'est comme ça, je porte mes panates au château des Rochers" » (vers 20 minutes 40).
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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Je crois quand même qu'il ne s'agit, pour le coup, que d'un accident de prononciation dans le feu du discours. Du reste, le premier "a" n'est pas franc. Je ne doute pas un instant que l'historien connaisse et utilise habituellement "pénates", alors que je ne serais pas surpris que l'erreur sur "hautain" soit permanente. Cela dit, ils auraient pu faire une seconde prise pour rectifier la chose.
- Klausinski
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L'accident de prononciation est en effet assez probable. Il est difficile de juger cela d'après des bribes d'entretiens. Je plaide coupable : en citant cette phrase, j'ai surtout voulu citer un mot qui m'amusait.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
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- Klausinski
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Non, je n'ai pas eu cette chance. Mais si l'on va porter ses pantoufles dans sa nouvelle résidence, on peut très bien imaginer qu'on y porte aussi ses sacs de patates. Les pantoufles et les patates.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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- Perkele
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Effectivement ! :DKlausinski a écrit :Non, je n'ai pas eu cette chance. Mais si l'on va porter ses pantoufles dans sa nouvelle résidence, on peut très bien imaginer qu'on y porte aussi ses sacs de patates. Les pantoufles et les patates.
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- Manni-Gédéon
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Pour en revenir aux liaisons fort mal-t-à propos, j'ai entendu les contre-z-expertises, bien que le mot ait été correctement orthographié dans les sous-titres.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
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Oui, c'est à mettre dans le cadre des liaisons évidemment fautives mais très courantes dues à une analogie avec les adjectifs au pluriel. Je récupère sur un autre forum où il était question des "super-z-affaires" ce commentaire :
La linguiste Claire Benveniste dit qu'à l'oral, ce genre de liaison sert à marquer un pluriel à l'intérieur d'un groupe de mots ; elle donne ces exemples :
1) personne ne dirait “machines à laver” mais “machines à laver-z-italiennes” n'est pas rare
2) on entend “presque-z-amis”, “les ex-z-otages”, “cinquante-z-autres”
en soulignant bien que ce phénomène se rencontre dans tous les milieux, à tous les niveaux de langage.
- Manni-Gédéon
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Encore à la télévision, dans un documentaire :
(...) car 80% des exécutions mondiales ont lieu-t-en Chine.
C'est le même procédé que dans des expressions telles que l'homme le moins bien z'habillé et les liaisons fort mal-t-à propos.
Le s de moins et le t de fort ou de ont migrent vers la fin du mot suivant.
(...) car 80% des exécutions mondiales ont lieu-t-en Chine.
C'est le même procédé que dans des expressions telles que l'homme le moins bien z'habillé et les liaisons fort mal-t-à propos.
Le s de moins et le t de fort ou de ont migrent vers la fin du mot suivant.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
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les phrases ailées
Voici une phrase empruntée à La ferme de l'enfer, roman de Jacques MAZEAU que j'enregistre en ce moment : Le vent apportait par bribes les phrases ailées et sonores lancées par la voix encore pure d'une chanteuse de quelque sérénade... J'ai préféré ne pas lier « phrases » et « ailées », tout en étant conscient que l'on pouvait comprendre alors « phrases hélées », qui n'aurait toutefois guère de sens. La liaison, quant à elle, aurait pu provoquer une autre erreur d'interprétation, « phrases zélées », ce qui eût été tout aussi incongru !
- Yeva Agetuya
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- Inscription : lun. 22 juin 2015, 1:43
Pour faire comprendre "phrases zélées", il faut au contraire un hiatus - "phraz' zélées" - ou une voyelle appuyée : "phraseuzélées"
Mais avec la liaison, on comprend effectivement "phrases hélées" par proximité de sens avec "sonores".
Pour avoir des "phrases ailées", il suffit de bien prononcer le "Ê" de "ailées".
Mais il est vrai qu'autant on prononce "ailes" comme "elles", autant le son é final de "ailé" influencera la prononciation du "ai" initial pour en faire "é".
Mais avec la liaison, on comprend effectivement "phrases hélées" par proximité de sens avec "sonores".
Pour avoir des "phrases ailées", il suffit de bien prononcer le "Ê" de "ailées".
Mais il est vrai qu'autant on prononce "ailes" comme "elles", autant le son é final de "ailé" influencera la prononciation du "ai" initial pour en faire "é".
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
J'aurais écrit la même chose ! J'ai essayé effectivement de prononcer [ɛ] et non [e]. Mais l'impression m'est restée que cela ne changerait rien au fait que l'on pouvait comprendre « zélé » si je faisais la liaison et « hélé » si je ne la faisais pas.Yeva Agetuya a écrit :Pour avoir des "phrases ailées", il suffit de bien prononcer le "Ê" de "ailées".
Mais il est vrai qu'autant on prononce "ailes" comme "elles", autant le son é final de "ailé" influencera la prononciation du "ai" initial pour en faire "é".
- Astragal
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- Inscription : dim. 03 avr. 2016, 0:55
- Localisation : Près d’un champ de Marguerite
Afin d'éviter une erreur d'interprétation, il est peut-être plus sage de ne pas faire cette liaison.
Il me vient à l'esprit un autre cas où la liaison pourrait créer une ambigüité : « les États-Unis » (étazuni) et les « états unis » (éta uni). Il me semble préférable d'éviter de lier états et unis.
Il me vient à l'esprit un autre cas où la liaison pourrait créer une ambigüité : « les États-Unis » (étazuni) et les « états unis » (éta uni). Il me semble préférable d'éviter de lier états et unis.
C’est très bien. J’aurai tout manqué, même ma mort. (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac)