UNE QUESTION DONT JE CONNAIS LA RÉPONSE
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UNE QUESTION DONT JE CONNAIS LA RÉPONSE
J'entends et je lis souvent cela.
Je peux dire : J'habite dans une commune dont je connais le maire. Le pronom relatif dont est alors complément du nom maire, comme l'est de ma commune dans Je connais le maire de ma commune. Il s'agit du complément de nom le plus courant, je crois, celui introduit par de. Et dont remplace de laquelle.
Or on parle de la réponse à une question. Pourquoi sommes-nous gênés (je le suis en tout cas un peu) par une question à laquelle je connais la réponse ? Je constate que la difficulté est levée si l'on a recours au verbe répondre (une question à laquelle je répondrai demain).
Je n'exclus pas que ce sujet ait déjà été traité ici.
Je peux dire : J'habite dans une commune dont je connais le maire. Le pronom relatif dont est alors complément du nom maire, comme l'est de ma commune dans Je connais le maire de ma commune. Il s'agit du complément de nom le plus courant, je crois, celui introduit par de. Et dont remplace de laquelle.
Or on parle de la réponse à une question. Pourquoi sommes-nous gênés (je le suis en tout cas un peu) par une question à laquelle je connais la réponse ? Je constate que la difficulté est levée si l'on a recours au verbe répondre (une question à laquelle je répondrai demain).
Je n'exclus pas que ce sujet ait déjà été traité ici.
Dans le cas des pronoms relatifs composés employés avec une préposition autre que "de" (auprès, chez, contre, de, en, par, sans, sous, etc.), j'ai l'impression que la préposition ne peut porter que sur le verbe de la proposition relative et non sur le COD. En revanche, avec la préposition "de", et notamment en utilisant le pronom "dont", on sait que cela équivaut à un complément du sujet, du verbe, de l'attribut, ou du COD.
C'est pourquoi on peut dire "une commune dont je connais le maire", où "dont"= "de laquelle" ="de la commune" est complément du COD "le maire".
En revanche, dans "une question à laquelle je connais la réponse", "à laquelle" = "à la question" ne peut pas se rapporter au COD "la réponse" mais doit se rapporter au verbe "je connais", ce qui cloche, puisque on ne peut pas dire "je connais à cette question".
Pas de problème pour "une question à laquelle je répondrai demain", où "à laquelle"="à une question" est légitimement rapporté au verbe "je répondrai" : "je répondrai à une question".
C'est pourquoi on peut dire "une commune dont je connais le maire", où "dont"= "de laquelle" ="de la commune" est complément du COD "le maire".
En revanche, dans "une question à laquelle je connais la réponse", "à laquelle" = "à la question" ne peut pas se rapporter au COD "la réponse" mais doit se rapporter au verbe "je connais", ce qui cloche, puisque on ne peut pas dire "je connais à cette question".
Pas de problème pour "une question à laquelle je répondrai demain", où "à laquelle"="à une question" est légitimement rapporté au verbe "je répondrai" : "je répondrai à une question".
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Effectivement, on n’accepte pas, ou guère, qu’un pronom relatif composé autre que dont (c'est-à-dire duquel, de laquelle, desquels, desquelles) soit le complément d’un groupe verbal comme « connaître la réponse ». Toutefois il s’agit davantage d’un constat que de l’application d’une règle.Leclerc92 a écrit :Dans le cas des pronoms relatifs composés employés avec une préposition autre que "de" (auprès, chez, contre, de, en, par, sans, sous, etc.), j'ai l'impression que la préposition ne peut porter que sur le verbe de la proposition relative et non sur le COD. En revanche, avec la préposition "de", et notamment en utilisant le pronom "dont", on sait que cela équivaut à un complément du sujet, du verbe, de l'attribut, ou du COD.
En revanche, dans "une question à laquelle je connais la réponse", "à laquelle" = "à la question" ne peut pas se rapporter au COD "la réponse" mais doit se rapporter au verbe "je connais", ce qui cloche, puisque on ne peut pas dire "je connais à cette question".
D’ailleurs des phrases très comparables grammaticalement ne provoquent pas la même gêne chez moi. Que pensez-vous de « Mme X est une femme à laquelle (ou : à qui) je ne connais qu’un enfant » ou « Pour ton mariage, juillet est un mois auquel je ne vois aucun inconvénient » ? Dans ces phrases les pronoms relatifs composés ne sont clairement pas compléments des verbes simples des subordonnées (connaître, voir), mais bien de groupes verbaux (connaître un enfant, ne voir aucun inconvénient) comportant des COD (enfant, inconvénient).
Et l’on peut s’étonner, si l’on n’accepte ni dont (pour moi la grammaire l’interdit) ni à laquelle, de l’impossibilité où l’on est d’utiliser « connaître la réponse » dans une subordonnée dépendant de « une question ».
Dans ces phrases, la préposition introduit bien un complément du verbe, pas un complément du nom.André (G., R.) a écrit :D’ailleurs des phrases très comparables grammaticalement ne provoquent pas la même gêne chez moi. Que pensez-vous de « Mme X est une femme à laquelle (ou : à qui) je ne connais qu’un enfant » ou « Pour ton mariage, juillet est un mois auquel je ne vois aucun inconvénient » ? Dans ces phrases les pronoms relatifs composés ne sont clairement pas compléments des verbes simples des subordonnées (connaître, voir), mais bien de groupes verbaux (connaître un enfant, ne voir aucun inconvénient) comportant des COD (enfant, inconvénient).
Je ne connais à Mme X qu'un enfant.
Je ne vois au mois de juillet aucun inconvénient.
Il ne s'agit pas de l'enfant à Mme X ni de l'inconvénient au mois de juillet.
Elle ne sont donc pas comparables grammaticalement avec le cas de "dont" vu plus haut.
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Vous ne voulez peut-être pas parler de dont, mais de à laquelle.Leclerc92 a écrit :Elle ne sont donc pas comparables grammaticalement avec le cas de "dont" vu plus haut.
Mais vous avez raison, sans que je cesse toutefois de m'interroger. J'ai d'ailleurs constaté entre-temps que ma gêne disparaît presque totalement lorsque question est précédé de l'article indéfini ou d'un numéral : C'est une question à laquelle je connais au moins deux réponses.
J'avais en tête le fait qu'on ne peut les comparer avec les phrases où le pronom relatif composé peut se rapporter au COD, c'est-à-dire les phrases avec "dont" ou "de laquelle".André (G., R.) a écrit :Vous ne voulez peut-être pas parler de dont, mais de à laquelle.Leclerc92 a écrit :Elle ne sont donc pas comparables grammaticalement avec le cas de "dont" vu plus haut.
Oui, c'est vrai. Probablement parce qu'on dit plus facilement :André (G., R.) a écrit :Mais vous avez raison, sans que je continue toutefois de m'interroger. J'ai d'ailleurs constaté entre-temps que ma gêne disparaît presque totalement lorsque question est précédé de l'article indéfini ou d'un numéral : C'est une question à laquelle je connais au moins deux réponses.
À cette question, je connais au moins deux réponses.
que
À cette question, je connais la réponse.
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Sans doute transforme-t-on à laquelle en COS lorsqu'on passe de « C'est une question à laquelle je connais la réponse » à « C'est une question à laquelle je connais deux réponses ». L'affaire reste tout de même un peu mystérieuse.
Et je ne peux que répéter : refuser « à laquelle » dans la première de ces deux phrases signifie que l'on considère comme impossible d'utiliser « je connais la réponse » dans une subordonnée correcte complétant « une question ».
Et je ne peux que répéter : refuser « à laquelle » dans la première de ces deux phrases signifie que l'on considère comme impossible d'utiliser « je connais la réponse » dans une subordonnée correcte complétant « une question ».
Je crois qu'on le peut. On trouve souvent à partir du XXe siècle :André (G., R.) a écrit :Et je ne peux que répéter : refuser « à laquelle » dans la première de ces deux phrases signifie que l'on considère comme impossible d'utiliser « je connais la réponse » dans une subordonnée correcte complétant « une question ».
"une question dont je connais la réponse".
ce qui revient à utiliser "la réponse de la question" plutôt que "la réponse à la question".
Je n'ai pas trouvé cette même expression au XIXe siècle ou auparavant, mais je trouve de très nombreuses attestations de :
"une question dont la réponse ..."
ce qui revient aussi à utiliser "la réponse de la question".
Si cette dernière hypothèse est trop difficile à admettre, on peut aussi considérer que "dont" joue le rôle un peu lâche d'un simple complément de propos, signifiant "à propos de laquelle, au sujet de laquelle".
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« Rôle un peu lâche » est faible. Par définition dont ne peut signifier à propos de laquelle dans la phrase de référence, puisque cette dernière comporte le nom (réponse) dont (!) le pronom relatif est complément (Dont signifie « à propos de laquelle » dans « C'est une femme dont je sais qu'elle a beaucoup souffert »).Leclerc92 a écrit :Si cette dernière hypothèse est trop difficile à admettre, on peut aussi considérer que "dont" joue le rôle un peu lâche d'un simple complément de propos, signifiant "à propos de laquelle, au sujet de laquelle".
De fait, c'est l'un OU l'autre. Si nous choisissons de dire que c'est bien le rôle ordinaire de "dont" en complément de nom, alors ce n'est pas le complément de propos. Mais si le complément de nom ne nous convient pas, alors le complément de propos peut faire l'affaire. Comparons :André (G., R.) a écrit :« Rôle un peu lâche » est faible. Par définition dont ne peut signifier à propos de laquelle dans la phrase de référence, puisque cette dernière comporte le nom (réponse) dont (!) le pronom relatif est complément (Dont signifie « à propos de laquelle » dans « C'est une femme dont je sais qu'elle a beaucoup souffert »).Leclerc92 a écrit :Si cette dernière hypothèse est trop difficile à admettre, on peut aussi considérer que "dont" joue le rôle un peu lâche d'un simple complément de propos, signifiant "à propos de laquelle, au sujet de laquelle".
Je sais, à propos de cette femme, qu'elle a beaucoup souffert :
« C'est une femme dont je sais qu'elle a beaucoup souffert »
Je connais, à propos de cette question, la réponse :
« C'est une question dont je connais la réponse »
Mais je suis au bout de mes connaissances en la matière. Je n'irai pas plus loin pour ne pas m'aventurer en terra incognita.
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Soit la phrase :
X fustige des pétitions : une avocate et un député sont à leur initiative.
Je transforme la deuxième partie en subordonnée :
X fustige des pétitions à l'initiative desquelles sont une avocate et un député.
Cette dernière phrase est-elle acceptable grammaticalement ? Il me semble.
Et maintenant :
X fustige des pétitions, mais on ne sait pas qui est à leur initiative.
J'ai l'impression que l'on peut transformer ainsi :
X fustige des pétitions, à l'initiative desquelles on ne sait pas qui est.
Mais c'est inélégant.
Peut-être :
X fustige des pétitions, à l'initiative desquelles on ne sait qui se trouve.
Quoi qu'il en soit, je l'ai dit, je préfère prendre l'initiative de :
X fustige des pétitions, dont on ne sait qui a pris l'initiative. (dont est complément de nom)
On peut alors aussi, je crois, utiliser dont comme complément de propos :
X fustige des pétitions, dont on ne sait qui en a pris l'initiative.
X fustige des pétitions : une avocate et un député sont à leur initiative.
Je transforme la deuxième partie en subordonnée :
X fustige des pétitions à l'initiative desquelles sont une avocate et un député.
Cette dernière phrase est-elle acceptable grammaticalement ? Il me semble.
Et maintenant :
X fustige des pétitions, mais on ne sait pas qui est à leur initiative.
J'ai l'impression que l'on peut transformer ainsi :
X fustige des pétitions, à l'initiative desquelles on ne sait pas qui est.
Mais c'est inélégant.
Peut-être :
X fustige des pétitions, à l'initiative desquelles on ne sait qui se trouve.
Quoi qu'il en soit, je l'ai dit, je préfère prendre l'initiative de :
X fustige des pétitions, dont on ne sait qui a pris l'initiative. (dont est complément de nom)
On peut alors aussi, je crois, utiliser dont comme complément de propos :
X fustige des pétitions, dont on ne sait qui en a pris l'initiative.
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Si l'on admet d'utiliser un possessif devant initiative, on peut aussi, dans la phrase du journal, faire de dont complément de nom un complément de propos ; ledit possessif rend alors ce qu'exprimait le pronom relatif initial :
X fustige les pétitions... dont on ne sait trop qui est à leur initiative.
Mais je sens que je vais devoir passer à d'autres sujets...![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
Pourtant j'aimerais justement avoir d'autres avis sur l'utilisation du possessif devant initiative dans l'expression être à l'initiative.
X fustige les pétitions... dont on ne sait trop qui est à leur initiative.
Mais je sens que je vais devoir passer à d'autres sujets...
![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
Pourtant j'aimerais justement avoir d'autres avis sur l'utilisation du possessif devant initiative dans l'expression être à l'initiative.