"Ce n'en serait pas moins une erreur singulière de n'interpréter la trahison que comme l'envers pur et simple de la subversion." (Le système de trahison d'Eric Werner)
Quelqu'un pourrait-il me dire la raison de cet "en" ?
Un "en" qui me chiffonne
Selon le TLF, un des usages de "en" est celui-ci :
il n'en demeure pas moins que
il n'en est pas moins vrai que
On le trouve souvent dans des phrases comme :B.− [L'antécédent est une prop. reprise après nominalisation implicite]
1. [La prop. à reprendre est une prop. autonome] :
10. Aussi c'est dans ce temps où tout marche au cercueil, Que la religion prend un habit de deuil; Elle en est plus auguste, et sa grandeur divine Croît encore à l'aspect de ce monde en ruine. Fontanes, Œuvres,Le Jour des Morts dans une Campagne, 1821, p. 35.
il n'en demeure pas moins que
il n'en est pas moins vrai que
Dernière modification par Leclerc92 le mer. 07 oct. 2015, 18:55, modifié 1 fois.
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Il me semble que le pronom personnel en signifie alors à cause de cela, de ce fait et que cet emploi est correct. Dans la phrase de DE FONTANES que vous citez, Leclerc92, la religion est « plus auguste », me semble-t-il, parce qu'elle « prend un habit de cercueil ». Pour la vôtre, angeloï, on aurait besoin de ce qui la précède : en y renvoie probablement. Les tournures que vous mentionnez ensuite, Leclerc92 (il n'en demeure pas moins que, il n'en est pas moins vrai que), font aussi référence à ce qui les précède, mais — et ce n'est pas forcément contradictoire — je les trouve plus idiomatiques.
Dernière modification par André (G., R.) le mer. 07 oct. 2015, 8:04, modifié 1 fois.
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Je ne crois pas. La phrase est lourde, mais il me semble que le pronom en y a un sens précis :
Éric WERNER pense qu'on peut interpréter la trahison comme l'envers de la subversion.
Mais il pense aussi qu'il ne faut pas interpréter la trahison que comme l'envers de la subversion.
Or ce qu'il vient d'expliquer pourrait conduire à le faire : ce serait une erreur.
Donc : on se tromperait (ce ne serait pas moins une erreur) si, à cause de ce qui vient d'être expliqué (en), on n'interprétait la trahison que comme l'envers de la subversion.
Éric WERNER pense qu'on peut interpréter la trahison comme l'envers de la subversion.
Mais il pense aussi qu'il ne faut pas interpréter la trahison que comme l'envers de la subversion.
Or ce qu'il vient d'expliquer pourrait conduire à le faire : ce serait une erreur.
Donc : on se tromperait (ce ne serait pas moins une erreur) si, à cause de ce qui vient d'être expliqué (en), on n'interprétait la trahison que comme l'envers de la subversion.