Diction des journalistes
- Jacques-André-Albert
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Diction des journalistes
Je regrette qu'on ne parle pas ici plus souvent de la diction déplorable des journalistes. Je viens d'en entendre un exemple flagrant, avec la manie de séparer le sujet du reste de la phrase :
Les Presses [pause] Universitaires de France.
On se demande quelquefois s'ils comprennent ce qu'ils disent...
Les Presses [pause] Universitaires de France.
On se demande quelquefois s'ils comprennent ce qu'ils disent...
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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Comme vous avez raison d'attirer l'attention là-dessus ! Mais le sujet est un peu plus difficile à traiter ici que ce qui concerne l'écrit.
Vous parlez de séparation entre le sujet et le reste de la phrase. Ce n'est évidemment pas le cas dans Les Presses [pause] Universitaires de France, où la coupure indue intervient entre un nom et l'adjectif épithète qui le qualifie.
Vous parlez de séparation entre le sujet et le reste de la phrase. Ce n'est évidemment pas le cas dans Les Presses [pause] Universitaires de France, où la coupure indue intervient entre un nom et l'adjectif épithète qui le qualifie.
- Jacques-André-Albert
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Lorsque j'étais sur les bancs de l'école primaire et que le maître proposait la phrase Une violente tempête de sable a balayé le pays, il ne me faisait pas prendre en compte le groupe nominal Une violente tempête de sable. Il attendait que dans l'analyse grammaticale le seul nom tempête fût considéré comme le sujet du verbe. Or il nous demandait aussi, une fois le verbe reconnu, de poser la question : Qui (ou : Qu'est-ce qui) agit ? Pour mon exemple, il est autrement plus logique de répondre : une violente tempête de sable. Et c'est ainsi que l'on m'a demandé de faire après l'école primaire (tempête devenait alors la base ou, ainsi que vous le dites, Leclerc92, le noyau du groupe nominal). Ce qui ne retire rien à la fonction de l'adjectif épithète, violente ici, qui qualifie le nom, ni à celle de sable, qui en est complément.
Cette nécessité de considérer le groupe nominal s'impose encore davantage pour Les Presses Universitaires de France, maison d'édition, dont le nom est souvent abrégé en PUF. Par ailleurs, JAA, vous n'indiquez pas le verbe dont c'est le sujet. On peut supposer, de toute manière, que le journaliste n'aurait pas moins de raisons de faire la coupure anormale si Les Presses Universitaires de France était COD.
Cette nécessité de considérer le groupe nominal s'impose encore davantage pour Les Presses Universitaires de France, maison d'édition, dont le nom est souvent abrégé en PUF. Par ailleurs, JAA, vous n'indiquez pas le verbe dont c'est le sujet. On peut supposer, de toute manière, que le journaliste n'aurait pas moins de raisons de faire la coupure anormale si Les Presses Universitaires de France était COD.
- Jacques-André-Albert
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Le groupe nominal est apparu bien après ma sortie du parcours scolaire.
Disons que les journalistes isolent le nom en position de sujet en début de phrase, mais je pense que tout le monde l'a remarqué.
Disons que les journalistes isolent le nom en position de sujet en début de phrase, mais je pense que tout le monde l'a remarqué.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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J'ai évité de parler de groupe nominal sujet et de groupe nominal COD, mais c'est bien de cela qu'il s'agit : « nominal » (ou : « substantival ») m'y paraît important, le substantif étant à sa base. On ne doit pas oublier que d'autres éléments que le groupe nominal (un groupe infinitif, une subordonnée conjonctive...) peuvent être également sujets*. Par ailleurs un simple pronom personnel est considéré comme un groupe nominal réduit.
*Deux exemples :
Manger cinq fruits et légumes par jour est important.
Que tu ne lui aies pas annoncé ton mariage l'a déçu.
*Deux exemples :
Manger cinq fruits et légumes par jour est important.
Que tu ne lui aies pas annoncé ton mariage l'a déçu.
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- Jacques-André-Albert
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Autre groupe qui assaisonne à sa guise les intonations de la phrase française : les annonceurs publicitaires. Je viens d'entendre à la radio « total dû : six mille euros » avec un appui sur tal et si, ce qui fait que le dû, qui aurait dû porter l'accent et être suivi d'une légère pause, est ramené phonétiquement à l'article contracté « du ». Ces déplacements d'accent son monnaie courante et m'agacent passablement. Suis-je le seul ?
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(Montaigne - Essais, I, 24)
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