COMMISSION

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André (G., R.)
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COMMISSION

Message par André (G., R.) »

Dans mon quotidien :
Poursuivi pour incitation à la commission d'un délit, le trentenaire est convoqué au tribunal en août.
Il ne me semble pas que commission puisse être synonyme de perpétration.
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Leclerc92
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Message par Leclerc92 »

Le mot dans ce sens m'est très familier car on l'emploie constamment en droit et je n'avais jamais songé que les dictionnaires courants ne semblent pas refléter cet usage particulier.
En fait, il s'agit d'un usage ancien, qui s'est maintenu dans la langue du droit.
Le TLF mentionne quand même :
Rem. La docum. atteste le sens spécial en théol. « Action de commettre une faute en transgressant un précepte défendant le mal ». Péché de commission. ,,On l'oppose à péché d'omission`` (Ac. 1798-1878).
Le dictionnaire de Hatzfeld-Darmesteter signale aussi le sens vieilli
Action de commettre une faute. Il parle des péchés d'omission et de ceux de commission. Pascal, Provinciales, 4.
Le Grand Larousse Universel est plus moderne et plus exact :
Droit pénal et procédural : Action de commettre (une infraction).
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Merci.
Peut-être le journaliste auteur de la phrase est-il juriste de formation.
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Perkele
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Message par Perkele »

De même qu'un commis est chargé de la commission de tâches que lui désigne son employeur ; en conséquence il les commet.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

« Commettre des tâches » me gêne beaucoup.
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Perkele
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Message par Perkele »

André (G., R.) a écrit :« Commettre des tâches » me gêne beaucoup.
Sans doute parce que le langage courant moderne n'a retenu que le sens péjoratif de se verbe (au sens pronominal également). Ce n'est pas le cas de divers vocabulaires spécialisés.

Un francophone africain m'a raconté que dans son pays "commettre" (employé seul) n'a été retenu que dans le sens de "commettre un adultère". "Ils ont commis" est un propos grivois".
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Cette évolution est peut-être moins gênante, commettre retrouvant alors le sens de se commettre.
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Leclerc92
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Message par Leclerc92 »

Perkele a écrit :De même qu'un commis est chargé de la commission de tâches que lui désigne son employeur ; en conséquence il les commet.
Je crois que l'étymologie est un peu différente. Le commis est la personne que le commettant commet pour faire quelque chose à sa place ; il est commis par le commettant.
Commettre a ici le sens de désigner.
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

C'est mon avis.
Il faut toutefois bien admettre que l'étymon latin committo, committere avait de nombreux sens.
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Il faut ici rappeler l'utilisation de « commettre » avec le sens de « produire » :
− P. ext., fam. ou iron. [L'obj. désigne un être, une chose dont on est responsable] Amener à l'existence, produire. Il [Flaubert] vient de commettre un nouveau roman qui s'appelle Salammbô (Mérimée, Lettres à une inconnue,1870, p. 208).Est-ce que j'aurai un jour tant d'enfants que ça? Et quel est le monsieur qui m'inspirera l'envie d'en commettre avec lui? (Colette, Claudine à Paris,1901, p. 30).
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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