Opinion sur le temps de verbe s.v.p. Merci!!!
J'en reviens à cette histoire de maïs, peut-on réellement dire que le maïs bout? Par métonymie peut-être?
Strictement c'est l'eau ou un liquide qui bout.
Donc en effet, au présent de l'indicatif, je "fais bouillir" mon maïs, et mon maîs qui bout, à force de bouillir, est bouilli.
Quand au badigeonnage, c'est pas très noble comme terme, est-ce attesté en cuisine? C'est comme le replâtrage, ça sent son vieux mur, décrépi et qui s'effrite. Avec du beurre? Et du ketchup?
Strictement c'est l'eau ou un liquide qui bout.
Donc en effet, au présent de l'indicatif, je "fais bouillir" mon maïs, et mon maîs qui bout, à force de bouillir, est bouilli.
Quand au badigeonnage, c'est pas très noble comme terme, est-ce attesté en cuisine? C'est comme le replâtrage, ça sent son vieux mur, décrépi et qui s'effrite. Avec du beurre? Et du ketchup?
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Bonne remarque, la question se pose : l'eau bout, mais est-il permis de dire par métonymie que ce que l'on jette dedans bout ? J'avais l'intention de poser une question du même genre. Vous êtes membre de DLF, vous savez que tous les ans nous organisons des épreuves appelées « Les dicos d'or ». On m'a demandé de relire les exercices et questions pour détecter les petites erreurs. Il était question dans un exercice d'effacer le tableau, et je m'y suis arrêté : dans l'absolu, on efface ce qui est écrit sur le tableau, mais pas le tableau lui-même. Cependant je l'entendais dire à l'école primaire par les instituteurs, et ensuite par les professeurs. Et cela nous ramène à l'affaire du maïs : peut-on aussi appliquer le cas de métonymie au tableau ?
Après avoir soulevé la question, j'ai suggéré qu'on laisse la phrase en l'état. J'aimerais avoir des avis.
Après avoir soulevé la question, j'ai suggéré qu'on laisse la phrase en l'état. J'aimerais avoir des avis.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Si on ne peut pas bouillir quelque chose ou effacer le tableau, alors comment justifier boire un verre ou manger un plat ? Ce sont, il me semble, des usages légitimes, qui sont justement des métonymies. On ne peut tout de même pas dire : « Voulez-vous boire le contenu d’un verre avec moi ? » pour inviter quelqu’un. Et que dire des nombreuses catachrèses (métaphores cristallisées) ? Peut-on raisonnablement refuser une expression comme « le pied de la table » même si ce n’est pas un pied au sens propre ?
Pardonnez ma fougue... :D
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- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Vous me confirmez dans mon raisonnement Marco. Après réflexion, j'ai conseillé de garder cette forme " effacer le tableau " dans le sujet du concours. J'avais été troublé par le fait que quelqu'un de connu qui, à tort ou à raison, est considéré comme faisant autorité en la matière, critique violemment cette forme. Après avoir déposé ici mon sujet, j'ai ouvert mon dictionnaire de rhétorique. On y trouve tous les cas envisageables de métonymie, avec pour l'un cet exemple : boire une bouteille de vin. C'est exactement le modèle de la formule « effacer le tableau », ou « finir son assiette », ou « manger un sac de bonbons » et même « j'ai utilisé tout le pot de peinture » où le contenu est désigné par le nom du contenant.
À la réflexion, la métonymie a une large place dans notre usage courant.
À la réflexion, la métonymie a une large place dans notre usage courant.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Claude
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- Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
- Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.
Ainsi Jacques, vous attendiez mes renseignements. J'ai cru que vous posiez la question à Jofra ; en effet c'est elle qui a évoqué Multi et Hanse au début du sujet ; dans ma réponse qui a suivi je n'ai fait que les citer.jac a écrit :Claude ne m'a toujours pas renseigné au sujet du Multi. Je n'en ai jamais entendu parler.
- Claude
- Messages : 9173
- Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
- Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.
On peut quand même échapper à la métonymie sans faire de phrases à rallonge : voulez-vous boire quelque chose, de la limonade, du vin, de la bière... avec moi ?Marco a écrit :Si on ne peut pas bouillir quelque chose ou effacer le tableau, alors comment justifier boire un verre ou manger un plat ? Ce sont, il me semble, des usages légitimes, qui sont justement des métonymies. On ne peut tout de même pas dire : « Voulez-vous boire le contenu d’un verre avec moi ? » pour inviter quelqu’un.
On peut boire un coup, manger quelque chose.
Pour effacer le tableau, j'ai déjà entendu à l'école "prends la brosse et efface-moi ton chef-d'oeuvre"
![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Oui Claude mais il y a des cas où boire de la bière ou manger des chocolats a un sens trop général. Nous avons bu une bonne bouteille (sous-entendu de vin), ou il a mangé toute la boîte de chocolats ont un sens particulier.
La question : « Voulez-vous boire quelque chose ? » n'a pas le même emploi. On ne demandera pas à quelqu'un Voulez-vous boire une bonne bouteille ?
Il y a d'autres cas de métonymie, si l'on dit par exemple « j'aurais bien acheté toute la boutique » il faut comprendre tout ce que contient la boutique.
La question : « Voulez-vous boire quelque chose ? » n'a pas le même emploi. On ne demandera pas à quelqu'un Voulez-vous boire une bonne bouteille ?
Il y a d'autres cas de métonymie, si l'on dit par exemple « j'aurais bien acheté toute la boutique » il faut comprendre tout ce que contient la boutique.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Et puis il ya le fameux exemple
tiré d'Hugo
Booz endormi
Rappel:
Booz s’était couché de fatigue accablé ;
Il avait tout le jour travaillé dans son aire ;
Puis avait fait son lit à sa place ordinaire ;
Booz dormait auprès des boisseaux pleins de blé.
Ce vieillard possédait des champs de blés et d’orge ;
Il était, quoique riche, à la justice enclin ;
Il n’avait pas de fange en l’eau de son moulin ;
Il n’avait pas d’enfer dans le feu de sa forge.
Sa barbe était d’argent comme un ruisseau d’avril.
Sa gerbe n’était point avare ni haineuse ;
Quand il voyait passer quelque pauvre glaneuse :
— Laissez tomber exprès des épis, disait-il.
C'est quoi la gerbe????
tiré d'Hugo
Booz endormi
Rappel:
Booz s’était couché de fatigue accablé ;
Il avait tout le jour travaillé dans son aire ;
Puis avait fait son lit à sa place ordinaire ;
Booz dormait auprès des boisseaux pleins de blé.
Ce vieillard possédait des champs de blés et d’orge ;
Il était, quoique riche, à la justice enclin ;
Il n’avait pas de fange en l’eau de son moulin ;
Il n’avait pas d’enfer dans le feu de sa forge.
Sa barbe était d’argent comme un ruisseau d’avril.
Sa gerbe n’était point avare ni haineuse ;
Quand il voyait passer quelque pauvre glaneuse :
— Laissez tomber exprès des épis, disait-il.
C'est quoi la gerbe????
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Moi aussi, et je trouve en outre que le style ne correspond pas trop à celui de Hugo. Il y a des maladresses qui m'étonnent. Ce que je connais de Booz endormi, c'est ce passage :Axelle a écrit :J'ai quelque difficulté à voir le rapport entre Booz et la métonymie.
..................................
Tout reposait dans Ur et dans Jérimadeth
Les astres émaillaient le ciel profond et sombre,
Le croissant fin et clair, parmi ces fleurs de l’ombre
Brillait à l’occident, et Ruth se demandait
.................................
Je l'ai peut-être déjà cité ici, je ne sais plus. Mais Jerimadeth est une pure invention du bon Victor, car cette cité au nom biblique n'existe pas, il l'a forgée pour les besoins de la rime avec demandait sur laquelle il butait.
Et calembour il y a, car si vous l'énoncez à haute voix, vous pourrez entendre « j'ai rime à dait », ce qui prouve que notre poète était un sacré farceur.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).