Le caractère §

[Andrea]

Bonjour,
Je me pose souvent la question en voyant ce § dans mon clavier.
A quoi sert-il? Quelle est son utilisation dans la stylistique française?

En vous remerciant,
Andrea

[Perkele]

C'est un caractère technique qui montre aux typographes les débuts de paragraphes.

[Astragal]

Il peut aussi servir à indiquer le numéro d'un paragraphe quand il est suivi d'un nombre.
Par exemple : § 5 correspond au paragraphe 5.

[Islwyn]

Si besoin est, j'utilise ¶ pour indiquer un paragraphe, et § pour une section.

[Yeva Agetuya]

J'ai trouvé l'origine du ¶ qui s'appelle "pied-de-mouche" : c'est un c barré, abréviation de "capitulum", chapitre.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pied-de-mouche

Pour ce §, il faut encore chercher.

[Claude]

Je n'ai rien trouvé non plus ; j'ai fait appel au « Guichet du savoir ».

[Islwyn]

Le « § » est apparemment formé à partir du digraphe latin « ss » = signum sectionis, mais je n'en sais plus.

[André (G., R.)]

Merci, Islwyn, de me faire découvrir « signum sectionis » : vous n'en savez pas plus, mais vous pourriez avoir dit l'essentiel ! J'avais peut-être déjà entendu parler de ces deux S, mais je n'en suis même pas certain.
Andrea, peut-être y a-t-il d'assez nombreux francophones à devoir comme moi chercher le signe § sur leur clavier ! Et je me rends compte que je ne l'utilise quasiment jamais. Or je m'en suis beaucoup servi au stylo jadis, comme étudiant.

[Jacques-André-Albert]

Pour votre information : c'est la pression maintenue sur la touche « alt » tout en composant 0167 qui permet d'obtenir le signum sectionis §

[Leclerc92]

Sur mon clavier, il a droit à une touche permanente qu'il partage avec le point d'exclamation.

[Jacques-André-Albert]

Ah oui, c'est vrai, j'ai balayé mon clavier du regard beaucoup trop rapidement, et je n'utilise jamais ce caractère, bien que je l'utilisasse abondamment au lycée.

[André (G., R.)]

JAA, Jacques vous avait sans doute fait parvenir (à moins que ce soit l'inverse) comme à moi son tableau... de derrière les fagots avec les explications pour obtenir sur un clavier AZERTY les caractères spéciaux á, Á, í, Í, Æ, Œ, ¥, £, ¿, ‰, «, »...
Andrea, voulez-vous dire que sur le clavier auquel vous étiez habitué auparavant vous n'aviez pas de touche affectée au signe § ?

[Islwyn]

Le « § » ne figurant pas sur un clavier QWERTY, je l'obtiens ou par l'intermédiaire du clavier numérique (alt+0167, comme on a dit), ou en utilisant le clavier « English (United States) International », où il s'agit d'enfoncer ensemble alt gr + maj + s.

[Claude]

Voici la réponse du « Guichet du savoir » sur § :

Il ne semble pas que l’origine du signe typographique § soit connue avec certitude. La plupart des sources que nous avons trouvées supposent que les deux ss imbriqués (ou plutôt leur forme ancienne ʃʃ) viennent de l’expression latine signum sectionis, « le signe de la section ».
Nous nous référons notamment à l’ouvrage de William Albert Mason : A history of the art of writing. (p.13)

Toutefois Jan Tschichold dans Livre et typographie : essais choisis considère que ce signe (qu’il ne semble pas tenir en grande estime) n’est rien d’autre qu’une variante dégénérée du signe médiéval du pied-de-mouche. A l’origine, celui-ci pouvait apparaître au milieu d’une ligne continue et être inscrit en couleur. Il signalait le commencement d’un nouveau groupe de phrases. A la fin du Moyen Age, on commença à introduire ces groupes en allant à la ligne, mais on conserva l’usage de placer au commencement ce signe indiquant le paragraphe, la plupart du temps de couleur rouge. Quelques-uns des premiers imprimeurs en ont fait un caractère et l’ont imprimé en noir. A l’origine, dans les incunables, il était encore inscrit en rouge par le rubricateur (dont le nom est dérivé du latin ruber = rouge). Le typographe devait laisser une place libre pour ce signe. Comme on omettait souvent de l’inscrire, on trouva à la fin que le renfoncement d’un cadratin comme nous appelons aujourd’hui cet espace, même sans signe rouge, distinguait l’alinéa de manière satisfaisante et sûre.

[André (G., R.)]

La ressemblance entre les deux signes n'est pas flagrante, mais sait-on jamais...