À votre santé !

[André (G., R.)]

Il se pourrait que ce sujet ait déjà été traité sur FNBL, mais une petite recherche que je viens de faire ne me donne pas satisfaction.
Il y a longtemps, on m'a dit que l'on ne devait trinquer à la santé de quelqu'un qu'avec un verre à la main contenant une boisson alcoolique. Aujourd'hui tout breuvage fait l'affaire. J'ai l'impression qu'il pourrait y avoir une explication historique au précepte que j'évoque. Quelqu'un la connaît-il ?

[Leclerc92]

Oui, on n'était pas censé trinquer avec de l'eau, ce n'était pas valable ! Ce n'est qu'une de ces petites conventions de société, sans véritable raison à mon avis. De même qu'aujourd'hui, on doit se regarder absolument dans les yeux quand on trinque, sous peine de sept ans de malheur ! Cette nouvelle mode a déboulé à Paris il y a une dizaine d'années.

[Claude]

[...] De même qu'aujourd'hui, on doit se regarder absolument dans les yeux quand on trinque, sous peine de sept ans de malheur ! [...]

Et en évitant de casser un miroir.

[abgech]

Puisque nous en sommes au chapitre des superstitions, je pense tout le monde sait que les marins sont très superstitieux, les dangers liés à l'activité en sont certainement l'une des raisons.
L'une de ces superstitions impose d'avoir toujours à bord un sachet de sel déposé quelque part dans la cale.

J'ai un ami qui possède un bateau pour promener des touristes sur les belles rives françaises de la Méditerranée (ce que les locaux appellent des "promène-couillons").
Un jour, il me dit : "je ne suis pas superstitieux, je ne crois pas à ce genre de choses". Je lui dit : "donc tu n'as pas de sel à bord". Et il me répond "j'en ai mis, on ne sait jamais".

[André (G., R.)]

[Claude]

C'est proche de « Je ne suis pas superstitieux, ça porte malheur ».

[Astragal]

Il y a longtemps, on m'a dit que l'on ne devait trinquer à la santé de quelqu'un qu'avec un verre à la main contenant une boisson alcoolique. Aujourd'hui tout breuvage fait l'affaire. J'ai l'impression qu'il pourrait y avoir une explication historique au précepte que j'évoque. Quelqu'un la connaît-il ?

J'ai trouvé quelques pistes sur l'origine de cette expression. Il n'est pas précisé que la boisson devait être alcoolisée, mais on peut supposer qu'elle l'était, pour des raisons culturelles.
Le Guichet du Savoir - trinquer, son origine
Trinquer — Wikipédia

Le plus souvent, on trinque avec des verres remplis d'alcool, et dans les pays musulmans, on a pour habitude de trinquer avec le thé ou le café.

[André (G., R.)]

Merci, Astragal. Vous avez trouvé un texte, dans le Guichet du Savoir, racontant ce que j'avais lu un jour, mais oublié : l'habitude prise au Moyen Âge que deux interlocuteurs mélangent leurs boissons pour prévenir les empoisonnements.
Et je vois sous votre autre lien « Par ailleurs, toujours au Moyen Âge, on pensait que l'ivresse était bonne pour la santé » : c'est très précisément la réponse à la question que je me posais.

[Perkele]

C'est proche de « Je ne suis pas superstitieux, ça porte malheur ».

Je me souviens d'avoir écrit cet adage en introduction d'une dissertation sur la superstition et d'avoir vu ma copie revenir avec la mention rouge "Absurde !"

Je suis une incomprise.

[Perkele]

J'ai un ami qui possède un bateau pour promener des touristes sur les belles rives françaises de la Méditerranée (ce que les locaux appellent des "promène-couillons").

Nous avons aussi des "trains des couillons". :D

[André (G., R.)]

L'une de ces superstitions impose d'avoir toujours à bord un sachet de sel déposé quelque part dans la cale.

Dans un documentaire spectaculaire et émouvant que j'ai vu hier soir à la télévision, des pêcheurs de sardines sénégalais répandaient des gouttes de lait sur leur embarcation avant de jeter leur filet.

[abgech]

Perkele, je ne connais pas du tout les "trains des couillons". que quelle région est-ce ?
Lorsque je parlais de "promène-couillons", il faut l'imaginer prononcé avec l'accent provençal, l'expression n'en est que plus savoureuse.


André(G., R.), j'ai beaucoup fréquenté, par plaisir, non pas professionnellement, le milieu maritime. Comme je le disait, la superstition y est omniprésente.
Les pêcheurs sénégalais sont d'excellents marins. J'ai eu l'occasion de partir à plus de 50 miles (près de 80 km) au large de Dakar, sur une pirogue qui n'avait pas de compas*.
Comme j'hésitais beaucoup à partir (en face, c'est le Brésil !) le patron me dit : "j'ai quarante-cinq ans, cela fait plus de quarante-deux ans que je suis sur la mer, on est sept sur la pirogue, nous avons sept montres, elle ne vont pas toutes tomber en panne en même temps, à cette saison, le soleil est toujours visible et, la nuit, les étoiles aussi, alors, aucun risque que l'on ne revienne pas". Je suis parti et revenu et si l'occasion se présentait, je repartirai.



* Dans un boussole, c'est une aiguille aimantée qui s'oriente selon l'axe nord-sud, un cadran fixe est gradué en degrés.
Dans un compas maritime, le boîtier du compas est solidaire du bateau, c'est le cadran qui s'oriente dans le sens nord-sud.

[Perkele]

Perkele, je ne connais pas du tout les "trains des couillons". que quelle région est-ce ?
Lorsque je parlais de "promène-couillons", il faut l'imaginer prononcé avec l'accent provençal, l'expression n'en est que plus savoureuse.

C'est de la même région mais ce n'est pas limité au littoral.

[André (G., R.)]

Les pêcheurs sénégalais sont d'excellents marins. J'ai eu l'occasion de partir à plus de 50 miles (près de 80 km) au large de Dakar, sur une pirogue qui n'avait pas de compas*.
Comme j'hésitais beaucoup à partir (en face, c'est le Brésil !) le patron me dit : "j'ai quarante-cinq ans, cela fait plus de quarante-deux ans que je suis sur la mer, on est sept sur la pirogue, nous avons sept montres, elle ne vont pas toutes tomber en panne en même temps, à cette saison, le soleil est toujours visible et, la nuit, les étoiles aussi, alors, aucun risque que l'on ne revienne pas". Je suis parti et revenu et si l'occasion se présentait, je repartirai.

Si l'occasion se représente (de préférence à la belle saison, donc), vérifiez tout de même qu'à nouveau tous les membres de l'équipage sont munis de montres !

[Claude]

Une chose est sûre : jamais de lapin à bord, ça grignote la coque.