André (G., R.) a écrit :J'espère ne pas tomber dans ce travers si je rappelle que le pronom réfléchi de « se succéder » devrait être COD pour que son participe s'accorde.
Or « ils se sont succédé » vaut « ils ont succédé l'un à l'autre » ;
tandis que dans un verbe comme « se débrouiller » on peut voir « débrouiller soi-même » (elles se sont débrouillées).
Finalement, c'est la forme "se succéder" qui est problématique, ou l'indistinction en français d'un pronom réfléchi et d'un pronom réciproque.
Leclerc92 a écrit :
Personne n'a jamais dit "il a été intégré à Polytechnique"
Je suis assez persuadé du contraire !
Il était extrêmement présomptueux de ma part d'affirmer que personne ne l'a jamais dit. Qui pourrait l'affirmer, effectivement ? J'ai en revanche de meilleures chances avec "personne ne l'a jamais écrit", car je n'en trouve aucune trace. Je dois dire que l'ancien taupin que je suis n'a jamais entendu cette expression non plus alors que l'autre lui est totalement familière !
André (G., R.) a écrit :J'espère ne pas tomber dans ce travers si je rappelle que le pronom réfléchi de « se succéder » devrait être COD pour que son participe s'accorde.
Or « ils se sont succédé » vaut « ils ont succédé l'un à l'autre » ;
tandis que dans un verbe comme « se débrouiller » on peut voir « débrouiller soi-même » (elles se sont débrouillées).
Finalement, c'est la forme "se succéder" qui est problématique, ou l'indistinction en français d'un pronom réfléchi et d'un pronom réciproque.
C'est vrai. Mais à ma connaissance, que le pronom soit réfléchi ou réciproque ne change rien à l'accord du participe : dans « nous nous sommes battus » (pronom réciproque) et « nous nous sommes lavés » (pronom réfléchi), le deuxième « nous » est COD et le participe prend la marque du pluriel, du fait dudit COD « nous » placé devant lui.
Leclerc92 a écrit :Personne n'a jamais dit "il a été intégré à Polytechnique"
Je suis assez persuadé du contraire !
Il était extrêmement présomptueux de ma part d'affirmer que personne ne l'a jamais dit. Qui pourrait l'affirmer, effectivement ? J'ai en revanche de meilleures chances avec "personne ne l'a jamais écrit", car je n'en trouve aucune trace. Je dois dire que l'ancien taupin que je suis n'a jamais entendu cette expression non plus alors que l'autre lui est totalement familière !
Vous avez bien entendu raison et, je l'ai dit, les chances d'inverser l'évolution sur un point comme celui-là sont faibles. Mais FNBL ne serait peut-être pas FNBL si nous nous y tenions à des constats.
Autrefois nous apprenions les accords de ce type avec l'auxiliaire avoir :
- nous nous sommes lavés : nous avons lavé QUI ? NOUS ;
- nous nous sommes lavé les mains : nous avons lavé QUOI ? LES MAINS, À QUI ? À NOUS ;
- les guerres se sont succédé : elles ont succédé À QUI ? À SE.
Perkele a écrit :Ne serait-ce point "Nous entrerons dans la carrière" ?
Je vous invite à nous la chanter.
La préparation du certificat d'études est un peu lointaine...
Cela dit, ayant pratiqué tôt l'équitation, j'ai toujours pensé qu'il s'agissait en l'occurrence du terrain d'entraînement et non pas d'une profession. Ai-je tort ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Perkele a écrit :Ne serait-ce point "Nous entrerons dans la carrière" ?
Je vous invite à nous la chanter.
La préparation du certificat d'études est un peu lointaine...
Cela dit, ayant pratiqué tôt l'équitation, j'ai toujours pensé qu'il s'agissait en l'occurrence du terrain d'entraînement et non pas d'une profession. Ai-je tort ?
Oui, et le TLFI confirme cet usage métaphorique de carrière.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
Pas tout-à-fait : je me suis toujours interrogé sur ces paroles de la marseillaise sans en cerner la signification exacte, c'est à dire le sens donné à carrière. Bien sûr, dès le dix-septième siècle, l'idée du parcours professionnel est présente. Mais dans le contexte de l'hymne, c'est un peu curieux. Je pense plutôt à des acceptions moins spécifiques, comme celles qui sont données par le TLFI dans l'étymologie : « cours de la vie », « voie où l'on s'engage dans la vie », toutes deux oubliées de nos jours au profit de la carrière professionnelle.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)