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Leclerc92
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Message par Leclerc92 »

André (G., R.) a écrit :
Leclerc92 a écrit :Ces constructions n'étaient-elles d'ailleurs pas blâmées par certains grammairiens, au motif qu'il faut sous-entendre un verbe à une forme (infinitif) qui n'était pas employée dans le début de la phrase ?
Si, tout à fait ! Et je n'ai pas entendu dire qu'elles ne le fussent plus !
Si, je crois que c'est assez bien accepté. Voir par exemple cette page :
http://parler-francais.eklablog.com/acc ... e-a3996355
Remarque 2 : Les participes des verbes d'énonciation et d'opinion (affirmé, cru, daigné, demandé, désiré, dit, , espéré, fallu, osé, pensé, permis, prétendu, promis, prévu, pu, semblé, songé, su, voulu...) restent invariables dès lors qu'ils sont suivis d'un infinitif, exprimé ou sous-entendu.
Il a fait tous les efforts qu'il a pu (faire).
Voir aussi
http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?id=1861
https://books.google.fr/books?id=HEGLOf ... &q&f=false
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Merci. Une évolution un peu regrettable.

Sous votre avant-dernier lien, les Québécois ne me paraissent d'ailleurs guère regardants. Sous le titre « Participe passé suivi d'un infinitif sous-entendu », ils proposent la phrase : « Sara n’était pas une pianiste aussi virtuose qu’il avait cru » et ajoutent : « (sous-entendu être) ». Ils ne se rendent pas compte que la phrase soulignera, si elle se termine par « être », non la virtuosité de Sara, mais celle du personnage représenté par le pronom « il » : Sara n’était pas une pianiste aussi virtuose qu’il avait cru être (lui).
Formulation correcte, me semble-t-il, mais peu élégante : Sara n'était probablement pas une pianiste aussi virtuose qu'il avait cru qu'elle était. Formulation plus plaisante, je trouve : Sara n'était probablement pas une pianiste aussi virtuose qu'il l'avait cru. (Peut-être mieux : ... qu'il l'avait imaginé).
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

« Pendant que j'adressais à Albertine des reproches que je n'aurais pas dus, elle avait l'air de sucer avec délices un sucre d'orge. » Dans cette phrase de Proust, « reproches » n'est pas complément d'objet direct du participe, mais d'un infinitif sous-entendu (adresser) : il faudrait « dû ».
L'erreur que comportent les explications concerne « reproches », nom qui est en réalité COD du verbe « adresser » exprimé (j'adressais). Il est confondu avec le pronom relatif « que », qui le remplace dans la subordonnée relative « que je n'aurais pas dus ». Il faudrait : « "que" n'est pas complément d'objet direct du participe, mais d'un infinitif sous-entendu (adresser) ».

Véritablement, la rigueur laisse à désirer dans Les plus jolies fautes, où je lis aussi :
Le passé composé... pose souvent le problème du choix de l'auxiliaire : « La femme des brigands, ne sachant rien de ce qu'ils avaient convenu de faire... » Dans cette phrase du Médecin de campagne, Balzac oublie que « convenir » ne s'emploie qu'avec « être ». (Je mets en gras « passé composé » et « avaient convenu »)
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Claude
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Message par Claude »

Parallèlement vous me faites penser à descendre.
En effet, on doit dire « je suis descendu » alors que dans la chanson c'est « j'ai descendu dans mon jardin... ». C'est peut-être la faute du romarin, voire des gentils coquelicots. :wink:
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André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Lu et approuvé !
Et le hasard fait bien les choses. Immédiatement après le passage que je viens de citer, concernant l'auxiliaire du verbe convenir, les auteurs écrivent :
« Descendre » se conjugue avec « avoir » quand il est transitif, avec « être » quand il n'a pas de complément d'objet direct. On dira « j'ai descendu l'escalier » mais « je suis descendu ». Dans une lettre à un ami, Flaubert écrit cependant : « nous sommes descendus la Saône en bateau à vapeur jusqu'à Lyon et, de Lyon, le Rhône jusqu'à Avignon. »
Bizarrement n'est évoqué là que l'abus de l'auxiliaire être, l'emploi erroné d'avoir, qu'illustre « j'ai descendu dans mon jardin », n'est pas mentionné. J'ai pourtant l'impression que cela s'est dit jadis couramment en langage populaire.
Mes origines paysannes me font détester le coquelicot !
Mais j'aime beaucoup les jardins, à la différence des boxeurs amateurs, qui ne gagnent pas un radis, tombent trop souvent dans les pommes et ne peuvent plus ramener leur fraise après avoir pris une pêche ou une châtaigne en pleine poire.
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

C'est un sujet sur lequel je me suis déjà exprimé, mais peut-être sur un autre forum. Le langage populaire, du moins dans l'ouest, que je connais mieux que d'autres parties de la France, le langage populaire, donc, fait la distinction entre action (auxiliaire avoir) et état (auxiliaire être). J'ai descendu dans mon jardin, tout à l'heure, ce matin, hier... mais je suis descendu dans mon jardin et j'y suis donc encore.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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Claude
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Message par Claude »

Un peu comme j'ai été à Paris et je suis allé à Paris.

Mille excuses André pour les coquelicots et bravo pour le ring : un vrai jardin potager.
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André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Je suis gêné par vos excuses, leur nombre en particulier ! Vous ne pouviez pas deviner ma détestation du coquelicot, qui n'a tout de même rien du traumatisme ! Enfant j'entendais les paysans se plaindre lorsque cette plante envahissait les champs de blé. Quand j'ai approché mon nez de la fleur, j'ai ressenti du dégoût et la parenté avec le pavot, dont j'ai été informé un peu plus tard, a confirmé tout le mal que je pensais du coquelicot.
Nous savons ce qu'il en est de la disparition inquiétante d'un grand nombre d'espèces animales et végétales : je n'irai évidemment pas jusqu'à souhaiter que les papavéracées (merci, le Larousse) en fassent partie !
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Papavéracées dont le principe actif est la papavérine :wink: . Vous découvrirez ici tous les bienfaits de la papavérine.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

En dehors des indications précédemment cités, la papavérine peut éventuellement être administrée en injections à l'intérieur du pénis, plus précisément dans le corps caverneux, lentement, pour tenter de traiter l'impuissance. Il est nécessaire de savoir que le traitement à long terme concernant l'injection de papavérine à l'intérieur du corps caverneux est susceptible d'aboutir à une arythmie (troubles du rythme) cardiaque surtout si l'administration est trop rapide. Ce type de traitement peut également entraîner l'apparition de lésions locales comme une fibrose c'est-à-dire une perte d'élasticité du tissu composant le pénis, voire un priapisme c'est-à-dire une érection prolongée.
« Papavérine » signifierait-il étymologiquement « verrine de papa » ?
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